Posté en tant qu’invité par Le Piu:
Un excellent et rassurant édito trouvé sur http://www.meteo-chamonix.org/
Allez voir aussi http://www.lameteo.org/saison.html
"Le ciel vu de Gland
430m - Vaud - Suisse Francois Bocherens
fr.bocherens@bluewin.ch
L’hiver sera surprenant, c’est sûr… 16 novembre - 00h
Tendances pour l’hiver 2005/2006
Ca devient presque une mode : après avoir été dissimulés au public par les services météorologiques officiels pendant des années, les modèles de prévision à long terme sont désormais largement accessibles aux intéressés, et font de plus en plus souvent parler d’eux dans les journaux. Au début de l’été, « L’Illustré » leur consacrait même la couverture d’un numéro, révélant des secrets de polichinelle : la saison qui débutait serait peu ou prou conforme aux moyennes. Ceux qui ont ricané en découvrant cet incroyable scoop en auront été pour leurs frais, tant l’été 2005 s’est finalement révélé être très proche de la norme, un mois de juin caniculaire s’équilibrant avec un mois d’août maussade.
Dans son numéro de cette semaine, l’hebdomadaire de la Migros présente un court entretien avec le Monsieur Météo de la Télévision suisse romande, Philippe Jeanneret. Qui ne craint pas de se mouiller en révélant les tendances prévues pour l’hiver prochain par le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme de Reading (CEPMMT). Verdict sans appel : une importante anomalie de pression sur l’Atlantique devrait nous valoir un hiver plus froid que la normale, peut-être même glacial. L’hiver historique de 1956 est même évoqué comme une possibilité, c’est dire ! Mais la version la plus plausible présente de fortes analogies avec l’hiver dernier, marqué par une longue période froide, passablement de neige et beaucoup de bise dans nos régions.
Météo France, qui publie également depuis quelque temps sur son site un résumé des différents modèles à longue échéance (peut-être pour se faire pardonner de ne pas les avoir rendus publics au début de l’été 2003 alors qu’ils faisaient état d’une exceptionnelle anomalie de température), ne partage apparemment pas cet avis. Sur six modèles de prévisions saisonnières pris en considération, trois privilégient l’hypothèse de températures proches des normales, deux des températures supérieures aux normes, alors qu’un dernier ne privilégie aucun scénario. Bref, aucun modèle n’augurerait d’un hiver 2005/2006 plus froid que la moyenne. A noter toutefois que les données mises à disposition par Météo France ne sont plus de toute première… fraîcheur (un peu facile, celle-là).
Alors, qui croire ? Si le modèle britannique émis en septembre faisait effectivement état d’une importante anomalie froide sur l’ouest et le centre de l’Europe, il ne reste qu’une légère tendance à des températures plus froides que la normale si l’on consulte la dernière version émise le 24 octobre. En revanche, le modèle américain est plus pessimiste dans sa dernière sortie (30 octobre) que dans la précédente, tout comme le modèle du CEPMMT auquel se réfère Philippe Jeanneret (voir sa chronique complète sous http://tsr.blogs.com/pj/). Une synthèse des innombrables sites internet qui publient des prévisions saisonnières donne un résultat sans appel : les trois quarts environ plaident pour un hiver froid, voire exceptionnellement rigoureux.
Il existe un certain nombre d’éléments objectifs qui plaident également pour un hiver froid, les deux plus importants étant une anomalie de température des eaux de surfance dans le nord de l’Atlantique, à proximité du Groënland, ainsi qu’une prévision d’indice d’oscillation nord-atlantique (NAO) négatif, même en tenant compte d’une large marge d’erreur. Il y a aussi - mais ce n’est pas un critère fiable car l’atmosphère ne reproduit jamais deux fois exactement la même situation - ce blocage anticyclonique sur l’est de l’Europe qui persiste depuis plusieurs semaines et qui n’est pas sans rappeler les automnes 1955 et 1962 qui furent tous deux suivis d’hivers très rigoureux. Il y a enfin la rareté tout à fait inhabituelle des courants d’ouest sur nos régions cette année alors que dans le même temps les situations de blocage se multipliaient : gouttes froides estivales dévastatrices, bise battant record sur record l’hiver dernier, anticyclones continentaux indéboulonnables cet automne.
Voilà donc pour les pièces versées au dossier à mi-novembre 2005. En météo, rien n’est jamais sûr à 100 % et on peut légitimement rester sceptique devant tant de supputations, car en définitive le ciel fera ce qui lui plaît.
Nettement plus froid, surtout en montagne
Le temps va changer en profondeur dès demain, et la température va accuser une baisse sensible, surtout en altitude, après des semaines d’une douceur exceptionnelle. Entraîné par une dépression sur la Scandinavie, un front froid abordera nos régions mercredi matin et sera suivi d’air polaire. En plaine, le stratus se déchirera pour faire place à un ciel très nuageux, avec un peu de pluie dans le courant de l’après-midi. Avec le refroidissement, la neige s’abaissera de 1700 m vers 800 m le soir. Les quantités devraient rester faibles dans nos régions, même dans les Préalpes et le Jura. Les précipitations seront un peu plus soutenues à l’est des Alpes. En Romandie, le temps devrait redevenir sec en soirée ou dans la nuit, le mercure plongeant
aussitôt en territoire négatif. En Suisse orientale, quelques flocons de neige pourront tomber jusqu’en plaine dans la nuit de mercredi à jeudi, mais rien à craindre dans le bassin lémanique et l’ouest du Plateau. A 2000 m, le mercure s’abaissera jusque vers -4° demain soir puis oscillera autour de -8° jeudi et vendredi, avant de remonter quelque peu ce week-end.
Avec le développement d’un nouvel anticyclone à proximité des Iles britanniques, un courant de nord-est froid et sec va s’installer par la suite. Quelques flocons sont prévus dans les Alpes, mais eu égard aux pressions élevées et au peu d’humidité de la masse d’air, les quantités devraient rester insignifiantes. Dans nos régions, le soleil devrait même largement prendre le dessus dans une ambiance fraîche avec un thermomètre autour de 5° l’après-midi. La bise pourrait souffler par moments dans son domaine, notamment en fin de semaine. Bref, ce n’est pas encore le grand Nord qui débarque chez nous, mais c’est une modification importante de la configuration météorologique qui pourrait bien s’avérer significative pour les semaines à venir (si vous avez u la première partie). Avec la fin du blocage sur l’est de l’Europe, une nouvelle anomalie positive semble progressivement se mettre en place sur le proche Atlantique, qui pourrait conduire à une offensive hivernale beaucoup plus marquée sur l’Europe centrale autour du 25 novembre. A confirmer bien sûr. "