Un de plus

Expliquez-moi quel sens donner à cet égoïsme forcené qui nous poussent à prendre des risques au détriment de nos familles, de nos amis ? La Montagne vaut-elle vraiment le coup de briser la vie de ceux que l’on aime ?

Expliquez-moi pourquoi, quand la veille d’une course je me prépare et que je remplis les sacs, l’excitation du départ me fait oublier l’inquiétude qui perce dans le regard de l’autre ?

Expliquez-moi pourquoi, malgré ceux qui manquent, je vais repartir ?

Expliquez-moi…

Un de plus ? Plutôt un de moins. Encore un copain de moins, un père de moins, un être aimé de moins. Où que tu sois, bonne grimpe, Jean-No…

ce n’est pas bien du tout, si c’est le cas tu ne dois pas y aller.

L’inquiétude est présente uniquement à cause de la connaissance des dangers de la montagne, et heureusement ce n’est pas le cas de toutes les personnes et encore moins de celles qui ne pratiquent pas.

Pour ce qui est de l’excitation, elle apparait parce que tu es en train de fuir pour un temps seulement la banalité de ta vie.

hello Gib,

je n’ai pas de réponse à ces questions, même si en ce moment elles trottent dans la tête de nombre d’entre nous.

concernant Jean No, un sujet de condoléances a été ouvert ici : http://forum.camptocamp.org/viewtopic.php?id=173171

Je ne suis pas trop d’accord avec ça.
Je suis encore étudiant donc je n’ai pas (encore ?) de famille etc … mais quand je pars, bien que ma mère ne connaisse absolument rien à la montagne, elle s’inquiète (sûrement d’ailleurs en s’imaginant des situations improbables).

Que les proches soient conscients ou non des risques que l’on prend, je ne sais pas ce qui est pire pour eux mais dans tous les cas je pense qu’ils se font un peu de soucis.

Chacun a ses raisons. Et je suis certain qu’aucun ne les connais toutes.

Pour la même raison que tu continues à prendre la bagnole malgré les morts sur les routes. Ça n’arrive qu’aux autres.

c’est normal car la relation est de type mère/enfant, et c’est probablement pareil si tu vas en boite de nuit.

Je ne suis pas d’accord avec ça. Le ski de rando se pratique à des fins de loisir alors que la voiture est un moyen de locomotion dont on ne peut pas toujours se passer selon l’endroit où on vit. Malgré le risque évident de mortalité (encore que ramené au nombres de déplacements, mais je n’ai pas de chiffres…), je dois prendre ma voiture le matin pour aller bosser mais rien de m’oblige d’aller tâter de la poudreuse un lendemain de chute de neige…

Posté en tant qu’invité par greggy:

personnèlement, je pars parce que la montagne est un des piliers de ma vie… pas le seul, mais si j’enlève celui_la (ou un autre d’ailleurs), je ne serai plus moi même.
G

peut être qu’on doit tous gravir notre montagne intérieure.

On a une montagne intérieure ?

Comment ça se voit ?

J’ai jamais remarqué. Pourtant, une montagne intérieure, ça devrait sauter aux yeux, que diable !

[quote=« Francois, id: 1011793, post:10, topic:98199 »]

On a une montagne intérieure ?

Comment ça se voit ?

J’ai jamais remarqué. Pourtant, une montagne intérieure, ça devrait sauter aux yeux, que diable ![/quote]

Plus les wélos, route et vtt, ca fait plein de choses a l’interieur,

« Grimper, c’est forcément replacer la montagne dans son environnement, s’imprégner de l’état des lieux, intégrer l’ascension à venir : c’est mesurer l’infini de sa dimension et le zéro de notre petite personne ».
« Je t’en prie, laisse-moi cette forêt sans sentier, cette montagne sans topo, cette région avec ses cartes fausses. Je m’y perdrai mais je ne m’y retrouverai que mieux et peut-être deviendrai-je meilleur. »

extrait d’un livre qui parle de la montagne intérieure

L’erreur est de croire qu’on y va pour prendre des risques, on y va en général pour d’autres choses et le risque est une composante à gérer, pas un but. C’est un peu comme la route, personne ne parlerait d’égoïsme forcené quand quelqu’un prend sa voiture, même pendant ses loisirs, il ne faut pas voir la montagne autrement.
Le taux d’accident est-il élevé en montagne ? Il s’agit d’un milieu comportant certains risques mais la très grande majorité des sorties se font heureusement sans problème et la très grande majorité des pratiquants n’auront jamais de problèmes sérieux.

Posté en tant qu’invité par Marcelim:

Ha ben pour une fois que tu n’écris une connerie … :smiley:

Difficile de répondre à tes questions auxquelles d’ailleurs les réponses peuvent être multiples.
Tu les poses suite à la mort d’amis et tu t’interroges donc sur l’impact des tes propres activités sur tes proches. On ne peut guère y répondre que par d’autres interrogations.

Si partir en montagne, c’est ta vie, que serait le fait de ne pas partir ? Jusqu’à quelle limite le fait de vivre sa vie est-il de l’égoïsme ? Tes amis ou proches sont-ils égoïstes vis à vis de toi en vivant leur propre vie, parfois jusqu’à la perdre ? Quel droit, devoir ou autre, aurions-nous à interférer ?

Dans le contexte que tu décris, la valeur que tu donnes à ta propre vie (ou mort) apparaît inférieure à la valeur que tes proches lui (leur) donnent. Réaliser la valeur que sa vie (ou sa mort) a pour ses proches peut éventuellement se faire en essayant de mesurer la valeur pour soi-même de leurs propres vies ou morts.