Posté en tant qu’invité par strider:
le week end dernier, on surmontait un petit ressaut granitique au milieu de la face nord de l’aiguille du midi et on s’installa en haut, sous la rasante lumière d’un début d’ après-midi d’automne, contemplant la ville de Cham quelque 2600 mètres plus bas, bientôt dans l’ombre .
C’est alors qu’un chocard, ou choucas , ou encore petit corbeau des montagnes, voletilla autour de nous et vint se poser à côté de nos sacs. Ce gars-là ranga ses ailes dans son grand manteau noir et s’approcha, l’allure tranquille. Il me regardait d’un air doucereux
« dis, euh, t’aurais pas un peu de bouffe à me filer? ».
Je me marre encore de la tête qu’il faisait. Ces bêtes-là te regardent de côté, comme la plupart des plumeux volants, avec un oeil noir particulièrement vide. Mais là il y avait un assurance et une détermination tout à fait palpable.
Le messieur en question, fort peu soucieux d’écologie, espérait bien qu’on aillait laisser quelques détruitus, le genre de sédiments anthropiques condamnés à geler dans le rude climat de la montagne automnale et dont il pourrait tirer profit à petit coups de bec.
Mais depuis quand un chocard se comporte comme un pigeon? A force de fréquenter les terrasses des refuges? (ou du télé?) D’habitude ils nettoient les couennes de jambon après passage des grimpeurs seulement. En tout cas une chose est sure, l’heure de l’apprivoisement est proche! bientôt on pourra utiliser les chocards pour nous indiquer la voie.