Trailers au Mont Blanc : "siffler la fin de la recréation"

Même si je suis champion du monde de course automobile ou ingénieur dans le domaine, je suis censé avoir une voiture soit récente soit qui a passé le contrôle technique.

De mon point de vue, la liberté est forcément associée à la responsabilité.
Le secours en mer est gratuit, mais il est associé à des réglementations d’équipements fonction de la distance par rapport à la côte et un abri.
Je ne vois personnellement absolument rien de choquant pour que le secours reste gratuit à ce qu’il y ait des préconisations / obligations d’équipement sur un itinéraire hyper fréquenté.

Cette revendication de liberté me parait ici assez outrancière, de même que le premier post de réponse de KJ à Peillex
J’aimerais bien qu’on me dise ce qui a pu inciter les deux trailers décédés au MB à s’y lancer ? Est-ce que nous alpinistes ce n’est pas notre devoir de nous poser cette question ?

Ben simplement faire le Mont Blanc en style trail.
De la même façon qu’on peut parcourir un itinéraire de VTT à pied (alors qu’il y a des km de piste ou sentier en faux plat bien plus pratiques à VTT).
Ou faire de la rando pédestre sans bâton ou sans matos de bivouac.
Ou faire une voie d’escalade dont la descente est à pied avec un seul brin de corde, alors que la voie peut aussi se descendre en rappel. Au cas où on doit renoncer dans la voie. il serait bien plus prudent de prendre un rappel complet, mais certains imprudents ne prennent qu’un seul brin de corde à simple, les fous…

Est-ce que tu as pigé que la montagne, ce n’est pas la ville ?
La montagne reste un domaine « d’exploration », où les techniques et styles de progression sont en constante évolution avec des innovations régulièrement (faire le Mont Blanc en style trail n’est pas une innovation récente, les premiers ascensionnistes en 1786 n’avaient pas de crampons non plus). Et donc vouloir imposer un équipement va à l’encontre de ce que certains viennent chercher : un terrain de jeu qui évolue naturellement, et où on peut faire varier sa technique à l’infini, permettant de faire qqch de différent même en parcourant un itinéraire pour la 10ème fois.

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Le choix du matos fait partie intégrante de la démarche de l’alpiniste et de sa gestion de la sécurité, quel que soit le niveau. Choisir le matos adapté (à son niveau, son état d’esprit, aux conditions, …) permet de debeuguer pas mal de problèmes en amont ( en y reflechissant autour d’une bière ou d’une verveine…)

Je dois être naif… mais je ne crois pas que les gens vont au mont blanc pour se suicider… ou pour se blesser…

Imposer une liste est non seulement inutile… mais c’est en plus contre productif… plus besoin de se poser de questions…la mairie de st gervais y a réfléchit avant… (PS y manquerait pas la carte dans la ligne gps ou boussole +alti?)

Si Mr le maire de saint gervais veut moins de monde au mont blanc… Il peut, par exemple arrêter de communiquer sur le mont blanc et de faire de la pub?

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Et pour la réglementation sur la circulation de voiliers en mer ?
La mer, c’est la ville ?
Moi aussi,j’aime l’exploration, mais non, j’ai pas pigé…

Je ne le pense pas non plus.
je pense qu’ils se disent qu’ils sont assez bons pour passer avec le matos qu’ils ont. Comme autrefois certains se pensaient assez bon pour rouler avec des pneus lisses, par exemple…

NB : on ne parle pas de la Hte montagne en général, n parle d’un itinéraire ultra fréquenté par des non alpinistes. Donc pour moi la cible de la communication ou de la réglementation est là.

Et bien c’est différent d’un itinéraire d’alpinisme, car sur mer il y a aussi autre chose que des navires de touristes : pêcheurs, cargo, militaires, …
Idem pour le ciel.
Ca ne veut pas dire qu’il faut faire n’importe quoi en montagne, mais jusqu’à présent ça s’est quasiment toujours auto-régulé entre pratiquants. Parfois avec des recommandations de la part de fédérations ou même de l’état, mais les interdictions sont très rares. Quand il y a des interdictions, c’est une zone qui est interdite pour tout le monde (sauf parfois pour les militaires quand c’est un exercice militaire), et non pas une interdiction d’uniquement ceux qui n’ont pas la bonne largeur de ski ou le bon albédo :slight_smile:

Et mon sentiment est qu’il n’y a pas de dérive actuellement par rapport à il y a 30 ans.
2 trailers pensaient pouvoir faire le Mont Blanc en basket, et se sont plantés.
Tout comme un guide et sa cliente pensaient pouvoir atteindre le sommet des Jorasses la veille d’une tempête annoncée, et sont morts gelés. Ils leur manquaient le matos pour tenir 6 jours dans la tempêtes à 4000m…
Pour ces 4 morts en montagne (et pour la plupart des morts en montagne) : ils ont joués, ils ont perdus.
La médiatisation de ces accidents permet de calmer pas mal de prétendants.
Même si je trouve que c’est dommage qu’il faille des morts (et toujours de nouveau morts chaque année) pour que certains prennent conscience de risques bien connus. Alors qu’il y a largement assez d’accidents depuis 150 ans d’alpinisme touristique pour avoir des tas d’exemples permettant de se rendre compte des risques, pas besoin d’en ajouter de nouveaux chaque année.
Perso je vois les choses de cette façon : les 2 trailers se sont sacrifiés pour faire prendre conscience aux autres trailers qu’il y a des limites à faire du trail en haute montagne, et éviter ainsi de nombreux morts potentiels. Mais on aurait pu faire une campagne de prévention sans avoir de morts récents en exemple (il y a largement assez d’accident non mortels comme exemples, et aussi des accidents mortels passés), c’est un peu du gachi.

Peux-tu préciser ?
On a le droit de faire le tour du monde en voilier sans avoir reçu la moindre formation en navigation, et je ne crois pas qu’il y ait d’obligation d’équipements pour bénéficier du secours gratuit, si ?

En effet, comme pour un secours sur la route.
Par contre il y des obligations d’équipement du bateau, comme pour l’équipement d’un voiture, avec contrôle possible, et surtout des conséquences pour l’assurance matériel.

Et c’est quoi, ces équipements ? Radio et gilets de sauvetage ?

Un peu de lecture :

Si un jour tu les croises, tu leur demanderas confirmation !

Waouh, j’ignorais ça… Du coup ça peut être contrôlé du coup ?

Non, les secours restent gratuits.
Mais tu peux te prendre une prune si tu ne respectes pas ces obligations d’équipements.
Ben ca ne me choquerait pas si on avait un équivalent en montagne, je ne le vois pas comme une atteinte aux libertés.

Ceci dit on parle de la VN du Mt Blanc, usine à alpinistes, produit phare d la vallée de Chamonix, atout économique du coin. Ds les parcs d’attraction, on est obligé de tout sécuriser au maximum…
Perso, j’aime la montagne, la VN du MB est en montagne, comme les stations de ski - mais elle n’est pas du tout représentative de celle-ci.

Pour moi si.
Il y a une différence fondamentale entre la montagne, et la mer (bateau), le ciel (avion) ou la route (voiture).
En montagne, on porte tout l’équipement qu’on emporte. Qui généralement est plus léger que soi. Typiquement, pas plus de 10-15kg. Il faut donc choisir ce qu’on emporte, avec des dilemmes du type : le matos de bivouac apporterait de la sécurité, mais ne pas le prendre fait gagner 2-3kg et on irait plus vite et on pourrait sortir à la journée, mais si on le prend ya plus de chance de s’en servir mais dans ce cas on change de stratégie, etc.
Avec un bateau, avion, voiture, on n’est pas à 10kg près, donc imposer 10kg de matos de sécurité ne change pas grand chose sur la pratique.

absolument exact, la mobilité est une sécurité,et le poids l’ennemi, mais il faut rester mobile…hors tout le discours officiel ambiant nous fait croire que plus on a de (beau!!)matériel, plus on est en sécurité ! A ce sujet, les périgrinations des différents candidats aux conquètes des poles sont intéressantes…celui qui à gagné avait des traineaux à chiens …qu’il à fini par manger…Alors…faites du trail avec un chien…

[quote=« hedera, post:359, topic:193427 »]
Du coup ça peut être contrôlé du coup ?[/quote]
Les plaisanciers sont très sensibilisés à ces obligations d’équipements à bord, et même si la liste a certainement évolué, ça fait des dizaines d’années que cette règlementation existe.
A ce titre, la célèbre course Fastnet entre l’Angleterre et l’Irlande et la tragédie de l’édition 1979 (19 morts et 20 bateaux coulés ; le podcast est à écouter) a fait prendre conscience aux navigateurs de tous niveaux qu’il était vital d’être équipé.
Les contrôles sont effectivement réguliers (à quai et au large), peu échappent à un contrôle quasiment chaque année.
Au large un contrôle peut ne durer que quelques secondes : une vedette de la gendarmerie arrive et sans même monter à bord, le gendarme te demande de lui montrer les fusées éclairantes par ex.

Ok, ben mon week-end n’aura pas été tout à fait vide de sens alors, j’ai au moins appris ça, merci ! :wink:

Il y aurait beaucoups apprendre de la transposition de mer à la montagne, question solidarité. Par exemple, pouvoir utiliser la radio ( apres une courte formation obligatoire), constituer un équivalent de la SNSM… Et accepter l’idée que la notion de liberté n’est pas incompatible avec celle de réglementation ( au contraire, ce serait plutôt une garantie).

Oui mais seulement les éléments de sécurité, pas les fringues !
Pour le mont blanc par exemple, crampons baudrier piolet casque ok, mais pas la crème solaire masque lunettes gants surpantalon et j’en passe. Ça, c’est quand même à chacun de choisir je trouve.

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Tu ne porte pas de gants ? Sur un 4000 avec départ de nuit…