Tour du mont blanc en autonomie < 60h

#1

Hello,

depuis quelques temps me trotte dans la tête l’envie de faire un « Tour du mont Blanc express »

J’ai 23 ans, sportif (4 à 6 footings d’1h par semaine, ski de fond, ski de rando de temps en temps). 1 semi marathon en 1h30, pas d’expérience particulière du trail. Pas mal courses en montagne jusque dans le D à Cham et bonne connaissance du massif.

Je pense me lancer dans un Tour express avec comme objectif St Gervais / St Gervais en moins de 60 heures. Ce timing pour plusieurs raisons: 1/3 de plus que la temps limite de l’UTMB comme objectif, seulement 2 nuits dehors.
Je ne suis pas borné et n’hésiterais pas à abandonner ou changer d’itinéraire si les conditions de la montagne ne me vont pas. Je prendrais à priori l’itinéraire le + court par défaut (par exemple Cham - Les Houches - St Gervais pour la fin, sans balcon sud et tralala)

Niveau matos: sac de trail rempli de la check list utmb + réchaud + pâtes, jambon cru, comté, barres de céréales et sel pour 2 jours 1/2.

J’insiste sur le coté autonomie qui me tient à coeur: je compte dormir quelques heures chaque nuit s’il fait trop noir, si le terrain est trop accidenté pour marcher à la frontale, ou si un abri adéquat se présente. Si je pars, c’est que le temps est stable; je compte dormir avec tous mes vetements sur mon tapis de sol enroulé dans une couverture de survie, quelques heures. :rolleyes:

Qu’en pensez vous? J’ai du mal à trouver des retours d’expériences similaires. Des conseils sur le matos, la stratégie, le projet global?

Merci :slight_smile:

Geo

#2

Ne comptes surtout pas sur une couverture de survie pour te protéger du froid …
Et plus le temps sera « beau » (pour dormir à la belle étoile), plus les nuits seront fraîches.

Tu feras difficilement l’impasse sur un bon sac de couchage en duvet de qualité, ou un « pied d’éléphant » + doudounne, si tu veux vraiment dormir d’un vrai sommeil réparateur.
Un matelas léger (Neo Air), ce serait un plus …

#3

ou alors, tu peux trouver des coupains pour t’attendre avec une tente et un duvet à dispo

#4

Yep merci, mais du coup de n’est plus vraiment de l’autonomie

Je vais réfléchir à la façon de pouvoir dormir sans trop alourdir mon sac. Soit prendre un duvet, soit dormir 1 à 2h puis repartir

#5

Bonjour

Commence par faire un trail long (100kms) pour avoir au moins une experience dans ce type d’effot et attention au hallucinations de la 2ieme nuit

#6

Si tu veux y mettre le prix, tu t’en sorts à un kg …
Voir la boutique spécialisée en équipement léger Arklighjt Design (c’est du sérieux, livraison exemplaire, conseil par mail ou téléphone).

Matelas Néo-air court : 260 g

Quilt Walden 400 : 660 g

Tu peux faire des économies sur le matelas, si tu es habitué à dormir par terre, pas sur le sac de couchage … sauf à grimper en poids. Le « Light Trekker » chez GoSport peut faire l’affaire, pour 150 € environ, mais il pèse 300 g de plus.

Comme dit co4x, entraîne toi d’habord, et n’oublie pas que tu vas évoluer autour de 2.000 m d’altitude : le souffle n’est pas le même!

#7

Sinon, si tu as peur d’avoir froid la nuit, tu peux dormir le jour :smiley:
ça peut résoudre quelques problèmes de duvets…

#8

Je commencerais par un trip de 2 x 90km sur 2j consécutifs avec une nuit (type 21h > 3h) en refuge et 1/2 pension. Cela te permet de te tester sur la longueur, de te régler sur l’itinéraire de nuit avec GPS et frontale en limitant le risque.
Si ça se passe bien alors tu peux tenter ensuite l’enchaînement.
Comme dit au dessus, attention aux hallucinations du fait de l’effort et du manque de sommeil.
Un duvet très léger (de l’ordre de 600g, par exemple le Walden 250 ou 400) est une sécurité même s’il s’avère un peu inconfortable.

#9

Merci beaucoup pour vos avis et vos conseils.
Ce n’est pas la vision majoritaire, mais je ne vois pas ce tour comme un trail de 150km. Avec l’optique montagne, c’est plutôt une randonnée sportive et longue en baskets, une succession de montées/descentes qui sont chacune un but en elle-même.

Une des solutions serait de partir tôt (3h) de St Gervais pour boucler le 1/2 tour le jour 1, passer doucement la nuit autour de Courmayeur et du val ferret et attaquer le col Ferret au lever du jour. Ca mène au col de Balme en fin de jour 2 et les principaux dangers techniques sont passés

Le truc que je ne veux pas c’est passer de nuit des endroits techniques et isolés, type grand col Ferret ou fenêtre d’Arpette. Je vais adapter mon timing prévisionnel pour éviter ça, et avoir un endroit où m’arreter avant.

#10

je ne connais pas la fenêtre d’arpette mais le grand col Ferret ne comporte aucune difficulté technique. (j’entends par là, il n’ y a pas besoin de mettre les mains, et le cheminement est évident, aucune exposition à quelque danger objectif).

#11

Posté en tant qu’invité par Vince88:

[quote=« mangouste power, id: 1339846, post:9, topic:120387 »]Merci beaucoup pour vos avis et vos conseils.
Ce n’est pas la vision majoritaire, mais je ne vois pas ce tour comme un trail de 150km. Avec l’optique montagne, c’est plutôt une randonnée sportive et longue en baskets, une succession de montées/descentes qui sont chacune un but en elle-même.[/quote]

Effectivement, y a deux façons de voir les choses, soit la version trail en « off », soit en rando sportive.

En trail version « off », tu peux effectivement boucler le tour en moins de 60h*. Mais cela t’impose d’être ultra light, l’autonomie me parait un peu compliquée. Tu risques vite d’avoir un sac suffisamment imposant pour te limiter dans les portions vraiment roulantes (il me parait sage de prendre un peu plus qu’un string et une couverture de survie). Bref, sans assistance ça va être un peu chaud
La référence à la barrière horaire de 46h à l’utmb est trompeuse. Cette barrière impose quand même rythme certain…, En course, toute la logistique est prévue et installée, et surtout, sans sommeil…
Faire une nuit de trail « off » pour profiter du coté magique, oui, c’est une belle chose et ça passe tout seul (afin… faut être au niveau quand même…) Deux nuits sans dormir, c’est beaucoup plus compliqué… Je verrais bien une nuit de 4h la première nuit, 6-7 la seconde.

En version « rando sportive », tu mettra plus de 60h*, mais ça se fait impeccablement, avec plaisir.
Pour te donner une idée, j’avais fait le tour en 3jours 2/3, en autonomie, en 2010. J’avais pas sacrifié les heures de sommeil, ni la pizza au petit dej à Courmayeur et Champex, j’ai pas couru puis ce que j’avais pris un duvet et que donc le sac était suffisamment gros pour me dissuader de trottiner. Mais j’ai pas trainé non plus…
(Les Houches (départ à 17h…) - nuit dans un pré à l’entrée des contamines ; Arrêt dans une cabane un peu après l’ arrête du mt Favre le soir suivant ; ensuite nuit dans une ruine juste au pied de la montée à Champex le lendemain (j’aurais pu en faire un peu plus ce soir là, mais il pleuvait à torrent), nuit dans un trou entre les blocs de roche au col des Montets (via Bovine et les Tseppes) (idem, j’ai abrégé pour ne pas dormir à la tête aux vents sous la pluie et dans le brouillard). De retour aux Houches via la tête aux vents pile pour l’apéro avant midi.

De toute façon, dans un cas comme dans l’autre, ce qui compte, c’est pas la vitesse à un moment donné, c’est de ne pas relâcher l’effort.

(*) Tes 60h, c’est bien en temps « tout compris » comme il me semble ?

#12

Posté en tant qu’invité par Vince88:

Attention, Courmayeur, c’est pas la moitié… C’est un « gros » tiers.

En comparant avec mon timing, avec un départ à 3h (ce qui me parait être une bonne idée) de St Gervais (ou les Houches, ça me parait plus sympa d’attaquer par le col de Voza ?), tu serais probablement à Courmayeur en début d’après midi. Mieux vaut pousser au taquet pour dormir en suisse, juste après le Col Ferret, et avant le village de Ferret.

#13

Le départ de St Gervais a plusieurs avantages: accès en train (depuis Lyon), économie du St G-Les Houches-St G, et surtout avantage de commencer le tour par une grande partie roulante qui monte progressivement vers le Bonhomme. Ca permet de mettre du parcours derrière sans trop forcer et de rapidement toucher le point sud du parcours, première barrière psychologique.

J’entends par là que ce n’est pas le meilleur endroit du circuit à faire seul entre minuit et 3h du matin (risque de glissade, d’hypothermie). Il devient technique après 24h de rando, dans le froid et la rosée au milieu de la nuit. Donc je vais essayer de l’esquiver dans mon timing, et ne le ferais de nuit que si je me sens assez frais. Le top étant d’être déjà de l’autre coté le premier soir (soit après 20h de rando)

Dans mon parcours j’esquive les Chapieux, le mt Favre, Bertone etc pour aller au plus court. Je vais bosser le matos, peser tous ça, faire des essais en course et rando. Peser le pour et le contre et choisir une stratégie tout-léger-et-jme-grouille ou sac-de-couchage-et-on-assure, avec le sac qui va avec

Bref maintenant je ferme ma grande gueule, je continue l’entrainement, ce sera a priori pour la dernière semaine de juin si le temps est parfait

Merci en tout cas pour vos avis et vos idées, ça me fait bien avancer

#14

Posté en tant qu’invité par Vince88:

Tiens, je suis justement moi aussi sur Lyon, et je cherche de temps à autre un acolyte pour des rando « sportive ». Si tu est intéressé, laisse moi un mail.

#15

Hey pourquoi pas, mais je suis en Finlande jusqu’à fin mai, d’ici là ça va être un peu dur… :wink:

#16

Salut,
J’ai 29 ans (Haut Savoyard d’origine habitant Paris, hélas), plutôt sportif (2 à 3 footing par semaine entre 1 et 2h) et surtout j’adore la montagne sous un peu toutes ses formes.
J’envisage également de faire un Tour du MB plutôt rapide dernière semaine de juin.
J’ai une bonne connaissance de la montagne (rando, alpi et également une bonne connaissance du massif (surtout versant français)).
Je réfléchis à le faire dans un mix trail/rando sportive, mais sans expérience d’un tel effort sur la durée, il me paraît un peu difficile de savoir s’il me faudra 3 ou 5 jours (donc je me dis que la première fois il faut la jouer modeste).

Je me dis qu’une nuit en refuge (même courte) à mi-parcours peut-être pas mal en cas de problème (avec la carte du CAF c’est abordable).
Je ne suis pas non plus téméraire au point de prendre des risques, je resterai toujours modeste face à la montagne et à ses conditions.

Quelles sont les étapes que tu envisages de faire?

Peut-être se croisera-t-on sur le parcours.
Enjoy