Toubkal

Posté en tant qu’invité par imlil trek:

La montagne marocaine, telle qu’on la connaît à travers l’histoire, a toujours abrité des populations refusant toute soumissions aux différents pouvoir centraux établis dans le plat pays (1). « La montagne, écrit J. Célérier, est par excellence le Bled es-Siba, le pays des tribus insoumises où le sultan n’a pu établir un minimum d’ordre, où le morcellement en groupes ennemis obligeait naguère les pacifiques voyageurs à multiplier d’onéreux protecteurs. (…) Les Sultans les plus intelligents et les plus énergiques se sont épuisés à lutter contre cette force centrifuge qui est le produit essentiel de la montagne. » (1 bis).

Elle est, comme toutes les montagnes méditerranéennes, à tout le moins « … le refuge des libertés, des démocraties, des ‘républiques’ paysannes (2). »

Ce fait ne doit pas impliquer cependant l’idée d’une population montagnarde isolée, ne participant en aucune façon à la vie active des plaines environnantes, ni d’ailleurs celle d’une population figée et monolithique sur le plan raciale. Un mouvement permanent renouvelle, en effet, l’ossature humaine des occupants de la montagne : « L’optimum du peuplement y est vite atteint et dépassé : elle doit périodiquement déverser sur la plaine sa surcharge d’hommes » (3). « La montagne est bien cela : une fabrique d’homme à l’usage d’autrui, sa vie diffusée, prodiguée, nourrit l’histoire entière de la mer. » (4)

En ce qui concerne le Maroc, le cas de l’empire almohade semble être un exemple qui prouve que les montagnards, si l’occasion se présente, peuvent aussi devenir les acteurs principaux d’une histoire glorieuse (5).