[quote=« J2LH, id: 809993, post:10, topic:81516 »][quote=Bubu]En faisant ça, tu fait bien une évaluation quantitative et statistique : tu donne un risque (statistique) dépendant de paramètres quantifiés !
C’est ça qui m’énerve : dire qu’il ne faut pas faire de quantification et de statistique, alors qu’on en fait quand même ![/quote]
Je n’en fait pas ! J’utilise simplement des éléments connus, peut être établis par des statistiques mais ça ne va pas plus loin. Et je n’exclue évidement pas d’utiliser des connaissances même si elles ont été établies par des statistiques, je n’ai rien contre les statistiques mais il faut les utiliser à bon escient.
Il ne s’agit pas de calculer un risque comme le font d’autres méthodes mais d’un algorithme de décision simple d’abord basé sur ce qu’on peut savoir avant de partir pour choisir son itinéraire et puis complété sur le terrain avec les observations qu’on peut faire.
Si je quantifiais le risque alors je pourrais établir de façon chiffrée si un itinéraire est plus risqué qu’un autre itinéraire, je m’en garde bien.[/quote]
Ben c’est exactement ce qu’à fait Munter à partir de dix ans de statistiques d’accidents, et ton algorithme fait nécessairement appel à une notion mathématique de probabilité en retrouvant empiriquement la même technique de calcul ou une technique proche …
Autrement en matière de neige la découverte fondamentale partagée entre Munter et Alain Duclos (dans sa thèse de doctorat, que j’ai) c’est l’hétérogénéité du manteau neigeux dans une même pente, avec la présence d’un plus ou moins grand nombre de zones fragiles au milieu de zones plus solides. Et le boulot de Munter a été d’abord d’établir la corrélation mathématique expérimentale entre nombre de zones fragiles de petites taille pour une même surface, nombre d’accidents observés, et niveau de risque d’avalanche annoncé. Bref, le niveau de risque, c’est la « chance » de rencontrer une zone fragile dans une pente donnée …
Et sa méthode consiste tout simplement à éliminer un certain nombre de facteurs de risques observés pour rester dans un niveau de risque acceptable, en utilisant la formule arithmétique classique très simple pour calculer ce niveau de risque.
Sur le terrain, Munter n’a pas dans ses statistiques sur dix ans d’accident sur des pentes à 30° et moins, et 30° ça se vérifie tout seul en faisant un triangle avec les bâtons. Maintenant ça peut toujours arriver d’au dessus, et Alain Duclos a bien mis en évidence le phénomène des déclenchements à distance.