Posté en tant qu’invité par pierre:
Bon, écartons l’accessoire et le contingent : je veux parler de la recette du fond de tarte. De toute façon, le sujet a été déjà -bien- traité, et puis s’intéresser trop à la pâte serait commettre la même faute de goût que celle consistant à davantage s’intéresser au soutien-gorge de votre petite amie qu’à ce qu’il contient (Je fais confiance aux filles de C2C pour trouver une réciproque convaincante).
Non, le réel problème est de valoriser les myrtilles … Je vous propose la manip suivante :
- Saupoudrer LEGEREMENT les myrtilles de sucre. Comme vous aurez pris la précaution de les placer dans un plat de taille suffisante, c’est avec un preste mais délicat mouvement du poignet que vous répartirez le sucre à la surface des fruits en mobilisant le récipient. L’utilisation d’un cuillère (fût-elle en bois de châtaignier, d’olivier, ou en carbone kevlar), est totalement proscrite, au risque d’écraser ce qui fait l’objet de toute votre attention. Laisser reposer qq. heures.
- Recueillez avec soin le sirop obtenu, réserver les myrtilles au frais. Désormais une alternative s’ouvre à vous :
- Simplement rouler les myrtilles rafraîchies dans le sirop que vous aurez fait tiédir (par exemple qq. seconde au µ-ondes). Répartir sur le fond de tarte, servir immédiatement. Il faut cependant être conscient que la quantité de sirop est souvent insuffisante, et que les cristaux de sucre encore présents donnent au résultat un croquant contestable.
- Allonger le sirop, puis le réduire à feu TRES doux (Attention de ne pas donner un goût de caramel en chauffant trop!), jusqu’à obtention de l’onctuosité souhaitée. Certains peuvent ici rajouter une cuiller à soupe de qq. chose (un bon Armagnac peut faire l’affaire). Je récuse de telles pratiques extrémistes, mais ne nous voilons pas la face : elles existent. Puis rouler les fruits rafraîchis dans le sirop, etc.
So what ? Et bien vous aurez obtenu le résultat suivant : un fruit au goût sauvage entièrement respecté (dont la perception subjective est renforcée par une température fraîche), nappé par une préparation tiédie, qui en concentre les arômes, les adoucie, les humanise. On en connaît, et j’en fais partie, qui ont entièrement perdu la raison dans une telle tautologie.
Et l’on voit que la seule question que l’on doit se poser devant une tarte aux myrtilles est la suivante :
- L’homme a-t-il inventé la culture pour délimiter, circonscrire en en définitive contenir la nature, parce qu’elle l’effraie, en somme.
- Au contraire, ne percevons-nous la nature que par contraste avec nos inventions culturelles, agissant comme révélateur d’une irréductible altérité ?
Le temps de répondre à ça, je crains qu’on vous ait piqué votre part de rab…