Ouais, j’ai vu ça car il est allé se justifier sur un forum pour expliquer que c’était pas sa faute et pour demander à la LPO d’intervenir.
Survoler les Ecrins
C’est un détail, mais si tu avais simplement survolé les discussions sur le PNC, tu ne m’aurais pas dit d’y aller voir, le 13 de mon pseudo a une raison d’être. Quant à Cambon, dans ses bouquins il ne s’attaque pas qu’au parc mais aussi à des gens que je connais. Sans commentaires!!!
Ttu te focalises sur des cas (oiseaux surtout et un peu mammifères adultes et de grande taille) pour lesquels on peut effectivement s’attendre à ce que, si nuisance il y a, elle soit très limitée. Pas étonnant qu’en regardant la question sous cet angle, de conclure qu’il n’y a pas de problème.
Donc je reprend une de tes phrases qui montre que tu es conscient que ça ne suffit pas.
Je te l’ai dit, le seul argument d’une hausse des populations pris isolément n’a pas de sens (donc ton lien vers le document de l’ONCFS qui ne concerne que ce point, n’a pas vraiment d’intérêt. Une étude sur le comportement de fuite des bouquetins femelles en période d’allaitement serait beaucoup plus utile). En mer, les créations de zone de non-prélèvement se sont traduites par une augmentation généralisée des populations de poissons même à distance de ces zones de non-prélèvement (donc, si on reprend ton argumentation, elles ne serviraient à à rien puisque ça augmente aussi là où on peut prélever). Pour être interprétée correctement, la hausse des populations doit être interprétée en tenant compte du contexte historique et géographique et de l’éthologie de l’espèce concernée (comportement territorial). Ce n’est pas simple du tout, c’est une affaire de spécialiste.
Je suis aussi très surpris pas ton argument basé sur la concomitance de la croissance des populations et l’explosion du vol libre. En l’absence d’étude fine au plan géographique et temporel, on peut tout à fait reformuler la chose en concomitance de la prise de mesures de protection/réintroduction avec l’explosion du vol libre.
Cette question de l’adéquation entre nos connaissance scientifique et les mesures de protection règlementaires est tout à fait légitime. Mais elle ne peut pas être abordée efficacement par lesbéotiens que nous sommes en nous basant sur les quelques connaissances fragmentaires que nous avons du sujet.
Quand on parle de physique nucléaire, la plupart des gens admettent qu’ils n’y comprennent rien. Quand on parle d’écologie ou de comportement animal, tous le monde se pense spécialiste. Pour avoir été un peu confronté a ces domaines au cours de mes études et dans ma vie professionnelle, je sais que je maitrise mieux le sujet que la plupart de ceux qui interviennent sur C2C, mais que je ne suis quand même pas en mesure de critiquer les décisions prises par des gens qui sont eux vraiment compétents, comme par exemple certains membres des conseils scientifiques des parcs nationaux.
J’ai dit « relis », pas « lis »
Je vois pas de quoi tu parles, désolé. Cambon s’attaque bien au Parc pour les raisons que j’évoque. Il peut y avoir d’autres raisons, mais elles ne nous concernent pas dans le débat sur des décisions arbitraires prises sans concertation et sans lien réel avec des menaces sur la faune et la flore du PN.
J’ai l’impression que tu mélanges deux choses (je dis ça sans dire que tu le fais malhonnêtement, simplement que tu n’es pas assez clair dans ton explication ) : que les survols sont une menace pour l’ensemble des espèces alors que je ne parle effectivement que de certaines.
Oui, c’est peut-être possible. Mais je fais avec les éléments qui nous sont transmis. Dans les discussions que j’ai eues, qui sont corroborées par ce que j’ai trouvé sur le net pour notre discussion, on ne nous parle que des grands rapaces et des bouquetins/chamois (et les mouflons pour la Corse et le Languedoc). Je reconnais tout à fait mon ignorance sur le reste. Mais bon, dans le débat sur les limites de survols, je fais avec les éléments qu’on nous oppose.
J’ai du mal à comprendre : si on gênait tant que ça les femelles en période critique, sur les zones où les survols sont très fréquents au printemps et non protégées par des interdictions à 1000m/sol, il n’y aurait pas de hausse de la population (Belledonne, Préalpes, …) ? Et quand bien même ce serait le cas, puisque la population continue à grossir, c’est que ce sont les autres causes (chasse directe et indirecte, anthropisation des espaces par l’agriculture etc -je cite volontairement les causes dont on sait très bien que c’étaient les plus létales pour ces animaux) qui impactaient le plus, non ?
Dans un conflit d’usage spatial, on peut très bien réclamer des décisions qui soient mesurées. Les exemples abondent : l’ours et les brebis, le loup et les mêmes, les skieurs hors-pistes et le grand tétra, … Je suis d’accord avec des réserves naturelles intégrales, dont tu mentionnes parfaitement l’effet positif de débordement, mais je dis qu’imposer 1000m/sol partout est une aberration.
Evidemment que ce n’est pas mono-causal. J’ai jamais dit l’inverse (mais je reconnais que j’ai pas pris le temps de l’écrire dans les échanges précédents).
Pour poursuivre ce que tu dis, on pourrait très bien imaginer que ça soit 1000m/sol en période de gestation, 300m/sol en période d’élevage des petits, 0m/sol (oui, je sais, à cette distance on a fait un trou dans le sol…) en hiver (quand les troupeaux sont en vallées), en été. J’invente car je ne suis effectivement pas spécialiste de l’éthologie, mais l’idée de mon raisonnement est de montrer qu’on peut faire bien mieux et aussi efficace qu’une interdiction générale et constante de survol.
Bien sûr !
Sauf que tu oublies d’introduire dans ton raisonnement la question du développement des populations animales en zone non protégées. Et tu es alors obligé de reconnaître que les zones où ils n’existent pas de limitation de survol démontrent que cet aspect-là des nuisances à la croissance de la faune n’est pas une cause majeure qui justifie un plancher de 1000m/sol, ni même de 300m/sol.
On en revient à ce que je disais plus haut : les PN ou PR se justifient totalement car ils ont préservé des populations et ont permis de stopper les pertes de la bio-diversité, mais parce qu’ils ont impacté avec efficacité les principaux facteurs. Et les planeurs/deltas/parapentes n’en faisaient pas partie, ne jouant qu’un rôle marginal au pire.
Ah… On est d’accord alors ?
Là je ne suis pas du tout d’accord. Les exemples en décisions aberrantes prises par les PN/PR sont suffisamment légion à mes yeux pour montrer qu’ils ne sont pas mieux placés que les usagers, ou plus compétents. Tu sais aussi bien que moi ces instances où les comités de décisions mêlent les divers usagers, les divers professionnels, les divers spécialistes, les diverses échelles de décisions politiques, …, prennent des décisions qui ne sont que le reflet du poids politico-économico-social du milieu concerné et des rapports de force entre ces entités à un instant « t ».
Bon, je pense avoir été complet sur ce que je voulais dire sur le sujet. Je n’interviendrai pas davantage, mon but n’étant pas de te convaincre et je supporte par ailleurs très bien l’idée d’un désaccord définitif. Je lirai avec intérêt ta réponse.
Bonne fréquentation des PR/PN !!
A la base, la limite de 1000 m / sol est simplement une valeur comportant beaucoup de marge, étant donné qu’a l’époque on n’avait pas des décennies de recul vis a vis de l’impact du vol libre en haute montagne. On lui a donc appliqué les mêmes règles que pour le vol motorisé.
C’est simplement l’application du principe de précaution.
Aujourd’hui, cette limite laisse 1000 m d’espace aérien libre, permettant d’y faire voler les futurs taxi-drones pour monter en refuge sans erroder les sentiers, ainsi que les drones apportant la bière au bivouac (improvisé ou non). Ce serait con de perdre sa bière parce que le drone s’est emmêlé dans la voile d’un raplapente
Mon but n’est pas non plus de te convaincre et donc j’arrêterai là moi aussi en rappelant juste le pourquoi de ma position…
Tous les parcs nationaux ont des conseils scientifiques avec des gens que je sais être très compétents. Tant que ces conseils avaliserons les décisions règlementaires prises, je les considèrerais totalement justifiées.
Il ne faut pas prendre tout enseignement pour vérité.
Ils ne savent même plus pourquoi, les chiens ont été interdits dans les parcs nationaux dans les années 70 (pour que l’interdiction de la chasse soit effective sur le terrain)
Ces personnes ne sont pas plus compétentes qu’un observateur ou pratiquant de terrain. Ca me fait penser aux spécialistes de l’ONF qui se balladent en 4x4 sur des chemins interdits aux VTT.
Ces personnes sont aussi des observateurs et des pratiquants de terrain.
Comme toi et moi.
Mais pour en avoir croisé quelques-unes il est évident qu’elles sont plus compétentes que toi et moi.
Comme l’a bien dit @jp13, tout le monde se croit naturaliste alors que c’est bien plus compliqué que ce qu’on pourrait croire.
C’est sûr qu’au bistrot du coin tout ça est simple et évident, surtout après quelques verres. Yaka faucon …
Un spécialiste qui étudie une question 8 h par jour pendant toute sa vie est plus compétent qu’un type lambda qui se balade les mains dans les poches pendant ses vacances. Ça tombe sous le sens.
Normalement oui.
Attention, il y a des biais toutefois et le scientifique n’est pas à l’abri, plus que le pratiquant lambda, de glissement idéologiques ou de présupposés personnels.
Par ailleurs, il faut arrêter de croire également que les instances décisionnelles des PN/PR sont peuplés de scientifiques spécialistes de la faune et de la flore, docteurs, thésards ou possédant un masteure. Il y en a quelques uns et il leur arrive parfois de ne pas être écoutés, y compris lorsqu’ils prônent la modération (le conseil scientifique n’est qu’une instance consultative des PN/PR, même si son rôle a été renforcé par la loi de 2006 puisque depuis cette loi ils doivent obligatoirement donner un avis… non contraignant !!.. et uniquement sur la zone centrale !!!). Dans presque tous les cas, ce sont des intervenants extérieurs, localisés ailleurs et qui prêtent une expertise ponctuelle et souvent périphérique par rapport à leur domaine d’étude pour les problématiques des PN/PR : Le « nouveau » conseil scientifique | Parc national des Ecrins
Donc des spécialistes qui étudient 8h/j des questions propres à celles dont on parle, y en a pas tant que ça… On connaît tous malheureusement l’état de la recherche en France et ses problèmes de financement…
Quant on voit que les problématiques de la truite du Drac ont été présentées au conseil scientifique du Parc National des Ecrins par le représentant des associations de pêche, on est en droit de se poser des questions sur sa neutralité en tant que juge et partie… Un peu comme si on faisait présenter la question des survols du PN par le représentant des associations de vol libre et de planeur