Surfréquentation, mythe ou réalité?

Posté en tant qu’invité par piloune:

Beaucoup s’en plaignent… et pourtant, sorti de quelques sommets et itinéraires, il est très facile d’être seul en montagne, et de vivre une aventure perso. Certaines voies autrefois classiques , même des trucs majeurs, n’attirent plus les foules, pour raisons d’éloignement, d’approche, d’engagement, de longueur. Les grands itinéraires de l’Oisans par exemple sont peu répétés. L’alpinisme a ses modes et ses tendances , tres « société de consommation » . On peut facilement grimper en marge de tout ça, pour le plus grand plaisir !

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Je pense que le rapport
nombre de pratiquants*heures / nombre de voies
serait un bon indicateur, si on pouvait le quantifier.
A la louche ce rapport est :

  • alarmant dans les cascades
  • critique en été dans les années 1980
  • assez bon en été maintenant (devinez pourquoi !)
  • critique en hiver à ski.

Posté en tant qu’invité par nico:

La surfréquentation est une question très subjective. On parle de surfréquentation en se basant sur quoi? La vulnérabilité (propension à anticiper un phénomène perturbateur voire destructeur, à l’affronter, lui résister et à récupérer après sa survenue)du milieu? Ceci est extrêmement difficile à évaluer! D’autre part, je dirais pour répondre à ta question que c’est une réalité très ponctuelle qu’il me semble difficile de nier : saison voire mois donnés, lieux donnés, heures données, itinéraires donnés. Tout dépend de l’échelle que tu utilises, il y a surfréquentation à l’échelle microscopique du territoire suivant les critères énoncés ci-dessus. Mais c’est surtout pour moi une question de philosophie, suivant le rapport de l’homme à la nature. En guise d’élément de réponse, voici un extrait d’un travail que j’ai en cours (sur la problématique raquette… ndlr!!!) :

« Il me semble qu’aujourd’hui, la nature est totalement instrumentalisée : elle permet d’abord l’assouvissement d’un désir, le besoin d’évasion, de chasse à l’ennui, du citadin notamment. Mais l’étude des comportements de l’homme face à ce qu’il perçoit comme la nature implique de faire état de l’intuition qui sert de référent à ces comportements. La nature est comme un instrument pour assouvir les (nombreux) besoins de l’homme. Au fur et à mesure du progrès technique, l’homme, qui dans le même mouvement se distinguait toujours plus de « sa nature », a dû mesurer la portée de ses actes. Ceux-ci semblent altérer l’équilibre ancestral de son milieu. Posant même le problème de sa survie dans cet environnement. Il y a là la naissance d’un conflit. Un conflit entre l’homme (ses actions) et son environnement. Leur cohabitation ne se fait plus sans séquelles, particulièrement dans le cas des territoires touristiques de montagne. Alors à travers la protection de la nature, c’est de son propre avenir que l’homme prend soin. La protection devient alors un outil. Il y a cette prise de conscience, qui connaît chez le grand public un très fort engouement depuis ces quelques dernières années, de la nécessité de préserver l’environnement. C’est une forme de réaction inversement proportionnelle au gâchis des décennies passées : plus la nature a été détruite, plus on veut protéger ce qu’il en reste. C’est d’ailleurs confirmé par la création des parcs nationaux en France au moment où émergeaient les stations de ski de la troisième génération. « Ce grand monde, c’est le miroir où il nous faut regarder pour nous connaître de bon biais » (Montaigne). Si l’homme perçoit cet environnement dégradé, c’est qu’il s’est auto-aliéné par ses propres actions. Cette volonté de protéger serait donc le contrecoup postérieur à la prise de conscience qui se répand, selon les principes dictés par le développement durable, de cette aliénation. Aujourd’hui, mettre en valeur un environnement préservé et protégé est un argument marketing, certes. Mais c’est aussi probablement le moyen le plus satisfaisant de maintenir en vie les vallées de montagne. »

La surfréquantation est donc un parfois un mythe à l’échelle d’un massif, parfois une réalité très ponctuelle. A noter que même dans les Parcs Nationaux où l’on protège la nature, la surfréquentation est nécessaire : c’est aussi en concentrant les visiteurs, un moyen de libérer d’autres espaces… Ceci n’engage que moi bien évidemment !

Posté en tant qu’invité par Eric:

Totu à fait d’accord avec toi piloune
La surfréquentation n’est pas un un mythe au sommet du mont blanc en août, ni au cirque de Gavarnie. Tout dépend des modes, du dernier article paru dans un magazine, de la difficulté.
On peut être seul en montagne: dalle de la Galeteau en Belledonne, la voie normal des Bans par temps gris, …

Posté en tant qu’invité par Flo:

J’ ai remarqué, un été où je ne tapais pas plus que 6a, 6a+ en grande voie, dans des sites, plutôt un peur plus difficile, qu’ il y avait un monde fou dans les voies de ce niveau max. Par exemple, à la mamule, dans les Aravis, le voie la plus facile est le tonneau des Danaîdes, et elle est hyper fréquentée, pareil pour l’ ombre chinoise à Gramusset. Si, dans les même sites, on tape dans les cotations juste au-dessus, il y a beaucoup moins de monde. Or ces voies, soi-disant faciles sont souvent cotées un peu secs, comme si dans le site, il fallait une voie 5+, 6a, et des qu’ on monte un peu dans le niveau, elles sont beaucoup mieux cotées. J’ ai un certain nombre d’ exemple avec des voies de ce types. Donc, pour avoir moins de monde, il ne faut pas aller dans les voies les plus faciles, d’ un site, en plus elles sont souvent moins bien équipées.

Posté en tant qu’invité par piloune:

Tu as raison Flo, mais la surfréquentation en écoles, grandes voies ou cascades est presque un autre sujet… La montagne, c’est différent je trouve.

Pour citer le cas de Belledonne, il est remarquable de constater que ce massif reste sauvage malgré la proximité d’une grande ville.

Posté en tant qu’invité par Flo:

C’ est différent, mais en même temps, c’ est un peu la même chose, pour trouver un sommet peu fréquenté, en fait il faut se taper une bavante, c’ est le cas de l’ Oisans. Le massif du Belledonne, je connais surtout en hiver, mais si on prend une course avec un très long plat comme le Puy gris, il n’ y a pas foule, alors que les grandes classiques avec du dénivellée rapide sont souvent noirs de monde. En escalade, et je pense en cascade, c’ est un peu pareil, si on choisit des itinéraires avec des grosses marches d’ approche, il y a peu de monde.
Et comme tu dis, il y a un peu des modes, les sommets dans le massif du Mont Blanc sont bien plus courus, mais aussi bien plus connus que les sommets dans l’ Oisans et pourtant il y a de sacré courses à faire en Oisans. Mais c’ est très bien comme ça, si l’ Oisans n’ était pas si sauvage, il perdrait de son intérêt.
Peut-être que maintenant, beaucoup de gens recherche plus le sport vite fait que le plaisir d’ être en montagne.

Posté en tant qu’invité par eude:

piloune a écrit:

, pour raisons d’éloignement, d’approche,
d’engagement, de longueur.

Et aussi souvent pour raison de beauté et d’ambiance.
Belledonne c’est chouette, mais ce n’est pas les aiguilles de Chamonix.
Il n’y as pas que la mode qui crée la surfréquentation.

Posté en tant qu’invité par Flo:

eude a écrit:

Belledonne c’est chouette, mais ce n’est pas les aiguilles de
Chamonix.
Il n’y as pas que la mode qui crée la surfréquentation.

Belledonne, ce n’ est pas comparable aux aiguilles de Chamonix, mais l’ Oisans, ça l’ est, et même si il y a peu de sommets de 4000, dans son genre, à mon avis, c’ est bien aussi beau.

Posté en tant qu’invité par erick:

Chut …Faut pas en parler

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

erick a écrit:

Chut …Faut pas en parler

Ah ! La solitude du glacier Blanc au mois de Juillet !
La tranquilité de la Tête de la Maye, et le parking désert qui s’étend sous nos pieds… tout comme le camping d’Ailefroide en pleine saison…
La quiétude du Chatelleret …
Et la Dibona ! Seul au monde !
Le Fournel, Freissinières : pas un chat !
Les cascades de la Grave, hâvre de paix …
Le grand Oisans sauvage et secret !

Posté en tant qu’invité par Flo:

Si tu veux un Oisans sauvage, il faut marcher un peu, va faire l’ Olan, par exemple, ça m’ étonnerait que ce soit la grosse foule, ou alors ça a bien changé.

Posté en tant qu’invité par Cl@ude:

Pas besoin d’aller si loin. Cette année j’ai fait la colère du ciel en semaine et nous étions seuls dedans. Cet Automne, j’ai fait Pujolidal et Gay Pied et nous étions les seuls grimpeurs sur la tête de la Maye.
Au Glacier Blanc il y a du monde, mais au glacier noir on est souvent seul.
A la dibona, il y a trois ou qautre voies peuplées mais sur les autres falaises à 20 ou 30 min il est facile d’être seul.

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

Flo a écrit:

Si tu veux un Oisans sauvage, il faut marcher un peu,

Tu as raison, j’ai volontairement chargé la mule… Mais, pour répondre à la question initiale, l’image de « L’Oisans sauvage et secret », c’est un mythe un peu périmé ; la « surfréquentation » y est par contre une réalité dans pas mal de coins.
Il y a des secteurs du massif du Mont Blanc bien plus tranquilles, et si Chamonix est la capitale ( mondiale, au moins) de l’alpinisme, La Bérarde c’est la grande banlieue…

va faire

l’ Olan, par exemple, ça m’ étonnerait que ce soit la grosse
foule, ou alors ça a bien changé.

Nan mais ça va pas ! Tu veux ma mort ?! Un traquenard de 1000 m., pas un spit, quelques clous des plus douteux … Pas question ! De toute façon , s’il n’y a pas 28 cordées d’Italiens pour mettre un peu d’ambiance dans la voie, j’y vais pas :wink:

Posté en tant qu’invité par piloune:

Le glacier Blanc en été, c’est un de ces endroits où il y a foule, effectivement… Plein de randonneurs à la recherche du « grand Oisans sauvage », et d’alpinistes vers le Dôme des Ecrins, facile 4000 local. Le fournel, Fressinières, La Grave, ce sont des endroits pour grimper en cascade ou s’éclater en hors piste. Sans plus. Du sport, de la grise…
Rien à voir avec une virée en automne sur le glacier noir et ses faces N, ou le vallon de Bonne pierre et son versant Ouest des Ecrins (ou l’Olan, ou plein d’autres endroits).
C’est le paradoxe de cet Oisans aux multiples visages, et de ces pratiques alpines que parfois tout oppose… Il y a de la place pour tout le monde et toutes les pratiques, heureusement !

Posté en tant qu’invité par jbapt:

En fait le seul endroit ou il n’y ait vraiment pas un rat c’est dans les Pyrénées…
Heureusement qu’il y a Gavarnie pour egayer le truc (et encore, lorsque les toutous prennent la peine de descendre du car pour aller jusqu’à la cascade !)

C’est la misère les pyrénées. Moi je vais prendre mon bain de foule de temps en temps à Cham pour me remonter le moral !

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

C’est vrai que les Pyrénées c’est tout nase. Mais pas la peine d’aller à Cham ! Toutes proportions gardées, on ne s’ennuie pas non plus autour de l’Ossau ! Et le Marcadau un beau week-end de mai, la vallée de Gaube, le Néouvielle, Bayssellance et la V.N. du Vignemale, le Gaube, les cascades de Bielsa, celles de Troumouse …
Mention spéciale au refuge de Goriz et son camping ! Là au moins on se marre !
Mais c’est vrai que Gavarnie reste un must, je vois que monsieur est connaisseur :wink:

Posté en tant qu’invité par Francois:

La surfréquentation???
Ca me fait marrer!
Il y a 2/3 coins pourris dans chaque massif, mais en général, la montagne c’est le grand désert.
Bien sûr, si tout le monde va s’entasser dans les classiques…

Posté en tant qu’invité par Tof:

Tu as raison pour Chamonix. J’ai fait la Noire Peuterey au moins d’Aout et nous étions seul.

Posté en tant qu’invité par marco:

d’accord avec toi Flo, il suffit qu’on devienne des mutants…dans les voies ABO, ben ya po grand monde, donc il suffit de progresser et d’envoyer du dur pour être tranquille!
je plaisante, mai c’est pas complètement faux, des voies en TD+ en terrain d’aventure, ben ya raremenr gd monde…