Sur une onomatopée

exactement, mais ça ne dit absolument rien sur la prochaine, qui peut tout à fait faire mouche!

c’est pareil avec les Wouf…

Les wouf arrivent lorsque la couche fragile s’effondre « pour de vrai » : il ya réellement une chute de qq mm de la couche d’en-dessus. Mais « l’effondrement » de la couche fragile peut être juste la perte d’adhérence d’une couche sur celle d’en-dessous : dans ce cas il n’y a pas de chute de la couche d’en-dessus. Du coup ça ne fait pas de bruit, ou juste un ziiip.
Du coup les wouf arrivent souvent lorsque la couche fragile est du givre de surface qui a été recouvert, de la neige fraiche très légère recouverte par de la neige cohésionnée par le vent ou autre cause, etc.
Et une telle couche fragile dans une pente assez raide donne une pente très instable : généralement ça ne t’attend pas pour tomber. Du coup, les pente instables que l’on rencontre le plus souvent, assez raides pour être avalancheuses mais où rien n’est encore parti, possèdent une couche fragile un peu moins fragile, et généralement plus fine, qui fait moins de bruit quand elle s’effondre.
C’est pour ça que l’on peut déclencher plein de wouf dans des clairières ou replats abrités, où du givre de surface a pu croitre tranquillement avant la chute de neige, alors que dans les pentes on ne déclenche rien ou des plaques sans bruit. Vous aurez remarquez qu’on trouve rarement des feuilles de givre de 3cm dans du 35-40° : le vent catabatique et les thermiques empêchent la croissance élevée du givre : il se fait dégommer par les spin-drift.

Ce qui pouvait alerter dans ce cas c’est la zone dénudée derrière les skieurs (c’est loin d’être le seul endroit d’ailleurs) et les vaguelettes sur la neige devant cette zone. Il n’est pas étonnant que ce soit parti quand le premier skieur a traversé la zone plus pentue. Le bon comportement est évidement qu’ils se sont espacé pour traverser la pente.

Posté en tant qu’invité par neuneu 2:

[quote=« Francois, id: 972786, post:20, topic:94841 »]

Va savoir… tout ce qu’on peut dire, c’est que c’est un signal d’alerte. Ça peut partir, comme ça peut ne pas partir. Si on le savait, on aurait déjà fait un grand pas dans le domaine de la prévision.[/quote]

il me semble que c’est exactement ce que j’ai qualifié de pifomètre , on est donc d’accord

Pour le moi le Wouf est un signal d’alerte. selon les quantités de neige, la taille de la pente ou d’autre critères je peux etre amené à renoncer ( souvent ) ou bien juste nous espacer.

Autre signal d’alerte, du même ordre pour moi : des fissures qui, quand tu fais la trace, se propagent à partir de ton ski.

anecdote : la seule fois où j’ai entendu beaucoup de wouf, j’étais débutant, je suivais le leader qui connaissait bien le coin, on a continué jusqu’en haut et la descente fut d’anthologie dans une poudre de reve. Pas le moindre signe d’instabilité… Tout seul, aujourd’hui néammoins je renoncerai dans la même situation.

C’est ça que je trouve dangereux avec votre pifomètre : utiliser des critères simples et bien visibles pour déterminer si c’est instable ou non. S’il y a un wouf ou des fissure, c’est instable bien sûr. Mais toutes les fois où j’ai fait partir des plaques dignes de ce nom, il n’y a pas eu de wouf ou de fissures pour alerter auparavant (dans la même pente ou une autre pente). Du coup l’absence de wouf ou de fissure ne signifie pas du tout qu’il y a moins d’instabilité : on ne peut rien conclure. Si on commence à s’inquiéter de l’instabilité seulement lorsqu’il y a un wouf ou une fissure, on va au carton !
Perso, je ne tiens pas compte des wouf et fissures pour évaluer l’instabilité (étant donné qu’il faut savoir détecter une instabilité toute aussi grande sans wouf), mais d’autres critères qui permettent normalement d’évaluer l’instabilité plus tôt. Sauf que parfois l’itinéraire fait qu’il y a un wouf avant d’avoir des infos assez précises sur les autres critères, du coup c’est de la triche :smiley:

Personne n’a dit ça, c’est un des points qui doivent gravement alerter mais leur absence ne veut pas dire grand chose. Je pense que quand neuneu parle de pifomètre c’est plutôt ce que j’appelle de l’analyse à la louche. C’est à dire qu’il ne faut pas chipotter sur les critères que l’on prend en compte.

C’est ce que fait la méthode Munter : un gros parapluie. Dans ce cas là, pas de problème.

Posté en tant qu’invité par Poudre:

Bubu donne la bonne réponse en ce qui concerne la prise de la photo
Par contre pour vérifier les éventuels « pris » dans la coulée, un coup d’œil doit suffire pour constater que le nombre de personnes qui attendent est bien 3 - dans ce cas précis.
Ils doivent attendre dans un endroit le plus sécurisé possible (définitions …), cette fois-là c’était limite puisqu’une fissure secondaire a filé sous les spatules du 1°.

Je n’ai entendu aucun bruit de déclenchement alors qu’il est incontestable que c’est à mon passage que ça a démarré, mais sur le bord ce qu’ils ont entendu les a « scotchés » !!!

Pour info, cette coulée est partie sur la voie de descente de la Pointe Rousse des Chambres, au niveau de la Tête à l’Homme.

Posté en tant qu’invité par OE:

Je suis d’un avis différent.

J’avais entendu déjà de nombreuses fois en montagne ce bruit caractéristique, en l’interprétant comme vous : départ imminent, on lève instantanément les yeux vers le haut pour voir si ça ne part pas dessus, on serre les fesses, on se tire fissa.

Cependant, la fois où j’en ai le plus entendu, c’était en me promenant en raquettes, vers la baie St Paul, au Québec.
Cela faisait environ trois semaines que le thermomètre ne décollait pas de - 18/ -20, et qu’il tombait environ 20 cm de poudre par 24 h (Plus de huit mètres de hauteur cumulée depuis le début de l’hivers, lorsque j’y étais).
J’étais seul, sur une étendue parfaitement plate : un lac. Et j’entends un « wouummm » très pneumatique, très sonore et impressionnant dans le silence absolu.
Comme un con, par réflexe, je lève les yeux … vers les nuages : rien, absolument rien dessus, aucune pente, aucune montagne, rien.
Par la suite, et suivant la manière d’appuyer sur la raquette, je me suis un peu amusé à reproduire le bruit quasiment à chaque pas, dès que je traversais un lac.

J’en déduis deux ou trois choses :

  • Cela ne traduit pas obligatoirement un départ imminent d’avalanche. Pour qu’il y ait une avalanche, il faut de la pente, et on peut reproduire le bruit sur une étendue parfaitement plate.
  • C’est effectivement le bruit que fait l’air en étant comme extrudé du manteau neigeux qui l’emprisonne, sous la pression d’un surpoids quelconque. Et, contrairement à ce qu’affirme Bubu, c’est bien l’expulsion de l’air de la profondeur du manteau poreux que forme la neige qui est sonore.
  • C’est bien entendu d’autant plus marqué que la neige est froide, légère, poudreuse, de faible densité, contenant beaucoup d’air.

Et d’ailleurs, il faudrait que je vous raconte comment, pourquoi, et dans quelles circonstances, on peut réellement « tomber » dans une telle neige, dont la densité trop faible ne vous porte pas, même si vous êtes équipé du modèle québécois de raquettes (soit une surface de presque un demi-mètre carré sous chaque pied)

Tu me provoques là :wink: et puis je n’ai pas parlé de parapluie mais de louche (c’est plus petit ;)). Je trouve au contraire que la méthode de Münter, en essayant de mettre les avalanches en équation, rentre trop dans les détails et prend en compte trop de facteurs au crédit ou au débit ce qui fait qu’à la fin on ne s’y retrouve plus. Il ne faut pas multiplier les facteurs à prendre en compte mais au contraire bien identifier ceux qui sont importants et qui incitent à ne pas y aller ou du moins à prendre toutes les mesures de sécurité qui s’imposent.

Ouais, raconte!

La méthode de Munter indique que les risques sont limités si le calcul de son indice donne une valeur inférieure ou égale à 1.
Quand je fais le calcul de cet indice sur mes sorties, les 3/4 de mes sorties ont un indice compris entre 1 et 2, et plutôt proche de 2. Et cela se constate pour la plupart des randonneurs réguliers (qui sortent tout l’hiver).
Donc j’en conclue que c’est beaucoup moins risqué de suivre Munter que de me suivre :wink:

Ben oui ! Mais si on a le même manteau dans une pente, et qu’on déclenche le même woum, ben ça signifie que la couche fragile s’est effondrée, et si les autres facteurs sont favorables à un départ de plaque, ça partira.
Sauf qu’on n’a pas le même manteau dans les pentes : on déclenche bien plus de woum sur du plat que dans les pentes. Dans les pentes, la plupart du temps l’effondrement de la couche fragile ne fait pas de bruit. On monte dans une pente, on déclenche la couche fragile sans bruit, elle se propage en 2-3 secondes à 200m de là, et on se trouve soudain au milieu d’une plaque d’un hectare en train de glisser. S’il y avait eu un woum, on aurait eu le temps de se dire que ça va peut être partir, durant les 2-3 seconde de propagation (ça ne change rien à la suite, mais tu es moins surpris :smiley: ).

Ce n’est pas exactement le même phénomène. Ton phénomène s’approche plus du tambour des sables : effondrement local d’une couche de neige sur une grosse épaisseur, sans propagation à grande distance. Un effondrement qui fait un gros woum s’effectue sur plusieurs dizaines de m², et il n’est plus possible de le déclencher à nouveau au pas suivant, il faut aller au delà de la limite de l’effondrement, et même rejoindre une autre zone propice (car si l’autre zone était contigüe à celle qui s’est effondrée, l’effondrement se serait propagé à cette zone).

Lors d’un effondrement de couche fragile qui fait woum, le bruit est dû principalement à la dépression à la surface de la neige. L’air expulsé à travers la neige fait un bruit beaucoup plus amorti. De même le choc de la plaque lorsqu’elle cogne la couche d’en dessous crée un bruit, mais il est amorti par l’épaisseur de neige. Les bruits forts sont générés à la surface de la neige.

Posté en tant qu’invité par Hugues725:

Moi je me souviens, de la première avalanche que j’ai vu de près, elle était partie juste sous mes skis et mes yeux (j’étais deux mètres au-dessus de la ligne de rupture et mon copain 20m en dessous mais avait brillament réussi à éviter la chute et à s’extraire latéralement de la zone mouvante), c’était une plaque dure, ça avait fait un bruit sec un peu du même genre mais en plus mat que celui que fait une bouteille de rouge quand après de gros efforts, le bouchon finit enfin par se laisser extraire du goulot. :stuck_out_tongue:

Pour le bruit fait suite à l’effondrement d’une sous-couche compressible, certains croient entendre « wouf », d’autres « woum », en fait ils se trompent tous. Le vrai bruit, c’est « woumf ». :wink:

Posté en tant qu’invité par OE:

[quote=« David_, id: 972993, post:31, topic:94841 »]

Ouais, raconte![/quote]
Merci de ta sollicitation.

Ça ferait un truc assez étonnant à raconter, pour le bistrot.
Mais j’ai des scrupules à pondre une connerie dont je serais le seul acteur.
Ça fait un peu: « m’as-tu vu quand je b … »

Du coup je vais m’abstenir.

Vous ne vous rendez pas compte à quoi vous échappez, des fois.

[quote=Bubu][OE a écrit :
Par la suite, et suivant la manière d’appuyer sur la raquette, je me suis un peu amusé à reproduire le bruit quasiment à chaque pas, dès que je traversais un lac.]

Ce n’est pas exactement le même phénomène. Ton phénomène s’approche plus du tambour des sables[/quote]

Je suis d’accord.
J’avais lu un topo assez savant sur le phénomène de « tambour des sables » dans une revue d’acoustique … topo auquel je n’ai rien compris, bien entendu !
Et ce bruit que j’ai entendu (et reproduis quasiment à volonté) de correspondait pas à l’effondrement d’une couche fragile sur une couche plus stable : tout me donne à penser que le milieu était quasi homogène.

Mais tu as tort de penser que ce bruit (correspondant certainement à l’expulsion d’air au travers d’un milieu poreux homogène qui l’emprisonne) n’est pas « fort ». Si une mob passant à deux mètre produit 80 dB, j’estime celui-ci à la moitié. Les dB étant une échelle logarithmique, je te laisse en évaluer le chiffre (60 ? 70 ?)

En tout cas, cela démontre encore une fois que ces « bruits de la neige » ne sont pas univoques. Le phénomène physique qui en est l’origine peut être tout à fait différent.
Ils ne fabriquent certainement pas un son identique, et il serait intéressant de connaître la « musique de la neige », tout comme d’autres s’intéressent à « la musique des sphères ».

Bref, comme d’hab., en termes de nivo, on y comprend rien.

Ce qui n’interdit pas d’essayer.

Pour en savoir plus sur le chant des dunes. En particulier cet article où il expliqué que le principe en jeu est le même que celui d’un laser.
Si on peut faire la même chose avec de la neige, ça commence à devenir intéressant. Imaginez : faire chanter sa montagne préférée :slight_smile:

[quote=« OE, id: 973159, post:34, topic:94841 »]Mais j’ai des scrupules à pondre une connerie dont je serais le seul acteur.
Ça fait un peu: « m’as-tu vu quand je b … »[/quote]
Ca m’est déjà arrivé de me débattre pour ne pas finir noyé sous 2,50m de gobelets (vides !). Il n’y a pas de honte, en plus en invité avec un pseudo qui ne veut rien dire, les alcooliques anonymes ne risquent pas de te retrouver :wink:

waw ! impressionant !

euh… ça ne risquerait pas de faire effondrer des strates fragiles ça ?

En tous cas, un soir, lors d’un stage neige-avalanches à Moulin-Vieux, on était sortis pour écouter chanter les chouettes de Tengmalm, et en fait on a entendu chanter la neige !
C’était la brise qui faisait vibrer les très gros cristaux de givre de surface !
Moment féérique, surtout qu’il y avait pleine lune !

Peut être bien. Mais dans ce cas, ça signifie que ta montagne préférée est une sirène, qui t’attire par ses chants pour que tu tombes dans ses pièges avalancheux. C’est ton problème si tu as de mauvaises fréquentations :stuck_out_tongue:

[quote=« catherine, id: 973312, post:37, topic:94841 »]on a entendu chanter la neige !
C’était la brise qui faisait vibrer les très gros cristaux de givre de surface ![/quote]

En Auvergne on a aussi la neige qui chante. Les midi de printemps, juste après le « décaillage », les skis détachent en passant de très fines écailles de glace qui descendent la pente avec un chant cristalin. Très joli.
Et en plus c’est signe qu’on a bien joué avec les horaires: une heure avant ce moment on ne passe pas sans crampons, une heure après c’est la soupe intégrale.

Mouais, je n’aime pas trop quand ça fait ça. Une fois, j’ai descendu une pente à 35-40 où ça faisait ça : ça faisait un raffut pas possible, on ne s’entendait plus skier, et comme je descendais aussi vite que les écailles, elles s’accumulaient au même endroit et j’étais obligé de m’écarter tous les 3 virages, non pas par risque d’être emporté (volume bien trop faible), mais parce que je ne voyais plus la surface de la neige, je ne pouvais plus anticiper le relief ! Du coup descente discontinue :frowning: