quelle ne fut pas notre déconvenue de constater que cette voie avait intégralement été marquée de " tickets" de magnésie du départ jusqu’au sommet, tout le long des cinq longueurs , plus d’une centaine au total!!!
Ils étaient déjà visibles le 1/1 en passant à 15m du pied de la voie.
il est fort probable que cela a été le fait d’un " grimpeur" qui, pendu à chaque goujon, a pu ainsi accomplir sa triste besogne pour parvenir au sommet…
Qui s’est probablement échauffé dans le croupion du griffon vu qu’il y avait bien 1kg de magnésie dans la voie, mais pas de tickets. Du 4 sup… en décembre…
Oui complètement d’accord avec toi, celui qui a mis les tickets ne s’est probablement pas donné cette peine pour lui mais plutôt pour celui ou celle qu’il a emmené. Au départ convaincu que le partenaire était large dans le niveau, ça s’est sans doute transformé en mission de sauvetage pour lui…
Un peu de prudence sur les jugements hâtifs, on ne sait pas qui a été emmené : ce peut être un octogénaire un jour de méforme qui plus est, une personne malade qui veut réaliser des rêves avant de partir, un débutant qui a perdu ses moyens dans sa première fois face au vide… Celui qui a placé tout les tickets n’a certainement pas passé une bonne journée. Quand à la deuxième, sa priorité était sans doute de sortir plutôt que de brosser…
Tout ça pour dire qu’en couenne, autant j’ai du mal à comprendre l’absence d’un coup de brosse à la descente tant c’est facile et un minimum citoyen, autant en grande-voie, je comprends que le brossage soit à mille lieues des préoccupations du second en PLS jusqu’au sommet de son chemin de croix. À ce moment là, il me semble que c’est la compréhension et l’empathie qui l’emporte, en ce qui me concerne, même si je reconnais que c’est très personnel comme point de vue.
Alors oui de prime abord ça semble chiant, perso je ne place jamais de tickets mais… Le débat peut s’étendre en toute honnêteté à toutes les traces de passages : résidus de magnésie, patine, pieds noircis, absence de lichen, voire même la teinte ou le grain du rocher lorsque le rocher est fragile ou tendre… Bref, à toutes ces formes d’informations qui existent pour nous guider sur le chemin à prendre, ou du moins le plus emprunté, à tord ou à raison.
Ce que je trouve assez dingue perso, c’est de voir autant d’inquisiteurs partir en croisade contre des tickets alors que ces derniers ont la plupart du temps une pertinence toute relative… Sur des sites où les prises sont partout, les trous de Buoux, du Tarn, de Ceüse, à Rue des Masques ou même les patates de Canaille, on est surpris du nombre de bacs dans le 7 qui sont complètement ignorés et sans la moindre trace de magne pour la simple et bonne raison que tout le monde met ses mains là où c’est déjà blanchi sans se poser de questions…
Je ne défends pas les tickets, encore une fois ce n’est pas dans mon code, mais je trouve assez paradoxal l’idéologie qui consiste à dire que le marquage des prises tue complètement la liberté du geste en escalade, alors qu’à mon sens la véritable liberté est plutôt de savoir se libérer des fuites d’attention que provoquent ces tickets sur nos perceptions, réflexions, et décisions qui en découlent…
Honnêtement je ne vois plus les tickets. J’aime trop le à-vue et j’ai eu suffisamment d’expérience (comprenez des buts par milliers) en la matière pour me rendre compte qu’un ticket fait référence à une position d’arrivée, une position de sortie, dans une méthode précise, souvent adaptée à une morphologie particulière, à un style de prédilection, à un répertoire gestuel, à des filières énergétiques, et que cet ensemble de paramètres n’ont rien à voir avec ceux qui me sont propres. Alors ce n’est pas que j’ai une bonne lecture, c’est que par expérience, j’ai appris toute l’objectivité des poseurs de ticket comme celle de leurs lecteurs, et qu’aujourd’hui j’ai plus foi en mon instinct et mon expérience que les tickets de Jean-Michel Chépacki. Bref, si on est prisonnier des tickets, qu’on aime grimper à-vue et que notre plaisir en est dégradé, on doit, je pense, remettre en question sa pratique.
C’est ptêt pas formulé de façon très claire, mais il me semble y avoir un immense paradoxe à se prétendre un chevalier de l’à-vue tout en étant prisonnier du marquage des prises. Alors, bien sûr… dans un monde parfait les tickets n’existeraient pas ! Mais le monde parfait n’existera jamais, et les tickets on peut aussi s’en émanciper. Si on ne peut pas changer le monde, on peut facilement changer notre perception de celui-ci.
C’est une vraie liberté.
Je comprends le sens de ta réponse. Maintenant si on reste factuel sur le cas d’OP:
les tickets commencent au sol et sont déjà par dizaines dans L1
il y a une voie en 5a/b, 4c obligatoire à 20m à gauche et qui sort au même endroit
on peut la rejoindre pendant la plupart des longueurs
Sauf a être redescendu de R1 et vouloir absolument faire passer une mauvaise journée à un second… Il y a certainement une raison derrière; mais au final c’est juste crado et la vidéo de grimper malsain passe pour un documentaire.
Ça méritait une photo, surement un name and shame et probablement pas débat.
Tu as raison, mais ce qui gêne un peu c’est de faire exprès de laisser des traces. Les tickets c’est pas le fin du monde non plus mais ça serait quand-même cool de l’éviter.
Peut-être, mais pourquoi pas faire demi tour? Les tickets commencent dans L1 apparemment…
Néanmoins j’apprécie ton intervention car en effet ça commence à ressembler aux inquisiteurs en croisade, comme tu dis.
Quand bien-même !
Je comprends qu’on installe une moul, qu’on travaille la voie, qu’on se fasse tenir sec, qu’on indique que la prise main est « à 14h » et celle de pied « à 16h »… Mais pourquoi le besoin de taguer ainsi la falaise ?
A mes yeux, encore un comportement sans aucune empathie pour les autres !
Pour répondre à Martin, je n’ai pas eu le ŕéflex de photographier ce que j’ai décrit dans mon message initial, ce qui aurait été plus parlant pour tout le monde.
Pour ètre plus précis , les deux premières longueurs , 5c+ et 6a+ de …18m chacune comporte entre trente et quarante tickets par longueur , soit entre deux et quatre tickets par mètre linéaire , en commençant à deux mètres du sol…
Et ce ne sont pas les" meilleures" prises qui font l’objet d’un ticket , mais TOUTES les prises possibles, le sommet de l’absurde étant atteint dans la quatrième longueur en …5b où un ticket « décore » un tafoni de trente centimètres de diamètre!!!
Qui sait, on aurait pu passer à côté sans le voir…
Je ne sais pas si cela a ete mentionné mais c’etait peut etre justement pour y faire grimper quelqu’un de malvoyant?
Bon, cela n’excuse en rien de ne pas avoir tout netoyé une fois terminé. Les tickets de magnesie en soit ne sont pas vraiment un probleme, le probleme c’est quand ils ne sont pas brossés a la fin de la seance - ce que l’on doit toujours faire!
Il y a tout un spectre de handicap visuel entre aveugle et malvoyant… oui, on imagine aisément que des gros traits blancs sur le rocher peuvent être plus faciles à voie pour certains malvoyants que des reliefs sur le rocher…
Je commence à prendre de l’âge, je sens que les gestes sont plus difficiles et la force moindre…
Si je rêve de faire telle ou telle voie, est ce que je peux demander à un pote d’aller m’y mettre des échelons ?
Non, mais laisser des sangles pour tirer, assurer à la microtrac pour mouliner dans les crux, pourquoi pas… Je ne vois pas trop l’intérêt mais je ne vois pas de raison de ne pas le faire.
C’est quand même pas très sympa envers les personnes en situation de handicap comme discours. Si elles veulent utiliser des moyens divers pour pouvoir profiter d’une petite journée d’aventure sur une grande paroi rocheuse, à leur échelle, en changeant un peu la pratique, pourquoi pas ? Comme ça a été dit le problème c’est de laisser des traces derrière soi. La manière dont les gens veulent grimper une voie perso je m’en fiche, chacun son truc, ça ne change pas ma pratique…
Ben oui, c’est ce que je voulais dire !
Les échelons, c’est un aménagement permanent !
Par contre, malgré tous les efforts, je doute qu’on arrive à nettoyer complètement le jour même des traits tels que décrits, donc c’est aussi une forme d’aménagement permanent.
Je pense que si on perd en capacité, mieux vaut adapter l’objectif : du moins c’est ce que moi je ferai (je commence déjà…)
Honnêtement avec le passage permanent de centaines de grimpeurs qui utilisent de la magnésie ce qui à terme « colore » les prises en blanc, je ne pense pas que ce soit un trait de magnésie brossé immédiatement après passage qui va poserait problème…
Je ne sais pas comment le sujet initial a pu dérivé ainsi sur les malvoyants ou personnes en situation de handicap…
S’il s’agit de proposer une voie d’escalade à une personne déficiente visuelle , il y a deux voies , vingt mètres à gauche, " le croupion du griffon", d’un niveau D- en 5b max ou ,cent mètres à droite, " Où sont passés les schtroumfs?" d’un niveau AD en 4c max, clairement plus adaptées.
Quant à nettoyer les tickets par son auteur, ce dernier n’y a sûrement pas songé car la voie n’étant pas equipée pour être descendue en rappel, il ne l’a clairement pas envisagé!
De plus, effacer une centaine de tickets incrustés dans la rhyolite demande certainement un temps certain qu’il ne voulait pas y consacrer…
Pour ma part. j’ai essayé , à la montée ,
d’effacer à la main , certains d’entre eux, mais sans succès, malheureusement…
Je pense que , selon toutes probabilités, cet centaine de tickets est le fait d’un " néo" grimpeur, issu des salles, habitué aux codes couleurs et qui , incapable de" lire" le rocher , a préféré transformer cette voie, fort jolie au demeurant( merci aux ouvreurs!) en ersatz de mur artificiel!!!
Espérons que les pluies hivernales et /ou les prochains répétiteurs munis de brosses lui redonne sa beauté initiale…
Déja la magnesie en salle climatisée, c’est pas top ( bon je transpire peu des mains et n’en mets jamais, d’autres ont peut être ce besoin)
A part le cas d’un malvoyant , qui peut aussi changer de voie , incompréhension totale.
Si on connait le niveau du second on lui laisse
du matos en plus aux crux et ça le fait très bien dans 99% des cas. Et si on veut grimper 2 tons au dessus de son niveau, on saura pas se servir des prises même …surlignées.
