Sterilisation Collective

Posté en tant qu’invité par Dani:

« Il n’y a pas de question phylosophique plus importante que le suicide.
Il y a quelque bonne raison pour vivre/survivre ? Voici la plus importante des questions »
(A.Camus, Le Mythe de Sisyphe).

Je la pose ici a titre universel et en faisant reference a l’humanité toute entiere.
Apres constat de la degradation ambiental qu’on provoque, la disparition de milier d’speces avec reduction de la diversité biologique… etc…etc…etc

Est-ce que il y quelque bonne raison, quelque objectif ultime, pour lequelle on ne doit
pas disparaitre collectivement, paisiblement, doucement… sans faire mal a personne…
en profitant de notre vie jusqu’a que la mort naturel finit avec nous un apres l’autre… sans laisser aucune descendence ???
…pour laisser l’evolution continuer tranquilement…?

Finalment, la taille de l’etre humain est donnée par sa capacité d’aimer,
et « il n’y a plus grand amour que celui de qui donne sa vie pour les autres » (Jn 15:13)

Avez vous une bonne raison pour laquelle l’humanité doit continuer a grandir, survivre,
coloniser (detruire) toute la planete et puis echaper a l’espace et continuer ailleurs ?

On a une bonne raison, ou on agit comme ça simplement parce que on est genetiquement dessingé comme ça, comme le feront les virus, p.ex… ??

Dani

PS. C’est un peu de la provoc…
… mais c’est surtout une invitation a la reflexion.

PS2: En tout cas… pas la peine de perdre le bon humeur, eh ! :-))

Posté en tant qu’invité par R.:

C’est interressant ,ça semble en effet solutionner beaucoup de problèmes ,mais l’instinct est là ,c’est difficile de passer outre ,au moins au sens large :l’existence de l’humain ;c’est d’ailleurs ce que je revendique un peu et toi aussi en postant :notre volonté d’exister …

Posté en tant qu’invité par Francois:

En fait, je trouve que la vie est assez intéressante et personnellement, ça m’embêterait que ça s’arrête.
Evidemment, il y a qq pb environnementaux mais je suis d’un naturel optimiste et je pense qu’ils seront résolus. Quant au pétrole, puisque d’après tout le monde, c’est là que ça achoppe, quand il n’y en aura plus, on trouvera autre chose. Le nucléaire, par ex.
Dans les années soixante, quand j’étais gamin, tout le monde prévoyait l’apocalypse nucléaire avec la course aux armements des USA et de l’URSS. Les gens se sont finalement montrés assez raisonnables pour réduire et détruire une bonne partie de leur stock d’armes (il en reste encore trop, d’accord…)

Posté en tant qu’invité par Agnès:

Francois a écrit:

En fait, je trouve que la vie est assez intéressante et
personnellement, ça m’embêterait que ça s’arrête.
Evidemment, il y a qq pb environnementaux mais je suis d’un
naturel optimiste et je pense qu’ils seront résolus. Quant au
pétrole, puisque d’après tout le monde, c’est là que ça
achoppe, quand il n’y en aura plus, on trouvera autre chose. Le
nucléaire, par ex.

Ouh la la, que lis-je ? Crois-tu vraiment qu’on va faire rouler les innombrables véhicules de notre actuelle société d’hyperconsommation avec de l’électricité nucléaire ? Le problème c’est que ça ne se stocke pas très bien l’électricité, et rouler avec un fil branché à une prise, c’est pas pratique…
Et même si cette mutation était techniquement envisageable, le premier problème serait de renouveler tout le parc de camions, bateaux et autos en véhicules électriques, ce qui engendrerait une énorme consommation de matières premières, qui elles aussi commencent à manquer… Et puis il va sans dire que l’uranium n’est pas inépuisable lui non plus…
Bref François, si je peux te donner un conseil, lis vite le bouquin de Cochet, et après, tu seras plus réaliste ! Tu pourras alors choisir d’être résolument optimiste, mais en connaissance de cause :wink:

Agnès

Posté en tant qu’invité par Phil:

Agnès a écrit:

Bref François, si je peux te donner un conseil, lis vite le
bouquin de Cochet, et après, tu seras plus réaliste ! Tu
pourras alors choisir d’être résolument optimiste, mais en
connaissance de cause :wink:

Agnès

Agnès, qu’est-ce que tu entends par « plus réaliste »?

Posté en tant qu’invité par b.l.:

« Il n’est de pire trahison que celle de choisir la vie aux raisons de vivre! » (Juvénal).

A méditer profondément…

Posté en tant qu’invité par Phil:

Il n’y a ni raison ni but, même si on a inventé pas mal de transcendances. La vie est sa propre raison d’être. C’est valable pour toi, pour moi comme pour l’amibe moyen. Première chose, cause « externe »

Ensuite, cause « interne », pour nous humains, il y a la possibilité du bonheur, sa présence plus ou moins fugace. Pour les amibes, il y a l’instinct de conservation et de reproduction. Entre les deux, proportions variables sans doute: Les capacités d’abstraction du virus de la grippe aviaire sont notoirement limitées, ce qui n’est pas le cas de celles des mammifères supérieurs, par exemple.

Il me semble que tu fais une erreur fondamentale en placer implicitement l’humanité en dehors du phénomène d’évolution. C’est marrant de voir comment Rousseau l’emporte encore sur Darwin.
Car si l’on envisage l’humain comme le sommet actuel du processus d’évolution, on peut considérer l’« humanisation » comme la direction du processus en question, ce vers quoi il tend, c’est-à-dire notamment une complexification des organisations cérébrale et sociale, et une maîtrise croissante des abstractions.
Certains décalages, et principalement celui entre le progrès technique et nos autres capacités cognitives est inquiétant, je te l’accorde, et s’il doit s’élargir tant et plus il finira par nous engloutir, nous et notre entourage.
En ce sens, notre logique de croissance est effectivement très animale, génétique, mais nous avons à ce stade de l’évolution la capacité de faire les bons choix.

« Laisser la place à l’évolution » n’a pas de sens, car ladite évolution, sous des dehors souples, est un phénomène extrêmement rigide, qui tend selon toute vraisemblance dans une direction et une seule: le fait que la plupart des comportements ou qualités dites « humaines » se retrouvent à divers degrés chez les mammifères supérieurs suffit à le prouver.

En d’autres termes, les amibes ne feront pas mieux que nous. Rousseau est mort, et les chants des oiseaux sont des cris de guerre.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Juvenal est un peu aigri, en même temps…

D’accord, d’accord, je vais re-méditer… :wink:

Posté en tant qu’invité par Francois:

Agnès a écrit:

Ouh la la, que lis-je ? Crois-tu vraiment qu’on va faire rouler
les innombrables véhicules de notre actuelle société
d’hyperconsommation avec de l’électricité nucléaire ? Le
problème c’est que ça ne se stocke pas très bien l’électricité,
et rouler avec un fil branché à une prise, c’est pas
pratique…

Bien sûr que non! ce que je voulais dire, c’est qu’on trouvera d’autres carburants, ou si on n’en trouve pas, on trouvera d’autres moyens de se déplacer ou on modifiera nos habitudes de déplacement, bref, on s’adaptera. D’ailleurs, le moyen de faire autrement?
L’erreur, je crois, est de vouloir extrapoler l’avenir à partir du passé (ou même du présent). Qui aurait imaginé, en 1900, qu’on vivrait comme on vit actuellement? Relisez Jules Vernes et voyez comment il envisageait notre époque…
Donc l’alternative est simple: soit on s’adapte, soit on disparaît.
Mais l’homme est un animal éminement adaptable, c’est même ce qui le caractérise, m’a-t-on dit…

Et même si cette mutation était techniquement envisageable, le
premier problème serait de renouveler tout le parc de camions,
bateaux et autos en véhicules électriques, ce qui engendrerait
une énorme consommation de matières premières, qui elles aussi
commencent à manquer… Et puis il va sans dire que l’uranium
n’est pas inépuisable lui non plus…

Bien sûr, bien sûr, mais si tu cherches qq chose d’inépuisable, tu risques de chercher longtemps!

Bref François, si je peux te donner un conseil, lis vite le
bouquin de Cochet, et après, tu seras plus réaliste ! Tu
pourras alors choisir d’être résolument optimiste, mais en
connaissance de cause :wink:

Agnès

Posté en tant qu’invité par Francois:

Phil a écrit:

Il me semble que tu fais une erreur fondamentale en placer
implicitement l’humanité en dehors du phénomène d’évolution.
C’est marrant de voir comment Rousseau l’emporte encore sur
Darwin.
Car si l’on envisage l’humain comme le sommet actuel du
processus d’évolution, on peut considérer l’« humanisation »
comme la direction du processus en question, ce vers quoi il
tend, c’est-à-dire notamment une complexification des
organisations cérébrale et sociale, et une maîtrise croissante
des abstractions.

Oulala! tu as lu Teilhard de Chardin, toi…

Certains décalages, et principalement celui entre le progrès
technique et nos autres capacités cognitives est inquiétant, je
te l’accorde, et s’il doit s’élargir tant et plus il finira par
nous engloutir, nous et notre entourage.
En ce sens, notre logique de croissance est effectivement très
animale, génétique, mais nous avons à ce stade de l’évolution
la capacité de faire les bons choix.

« Laisser la place à l’évolution » n’a pas de sens, car ladite
évolution, sous des dehors souples, est un phénomène
extrêmement rigide, qui tend selon toute vraisemblance dans une
direction et une seule: le fait que la plupart des
comportements ou qualités dites « humaines » se retrouvent à
divers degrés chez les mammifères supérieurs suffit à le
prouver.

En d’autres termes, les amibes ne feront pas mieux que nous.
Rousseau est mort, et les chants des oiseaux sont des cris de
guerre.

Posté en tant qu’invité par Dani:

Excellent

:slight_smile:

mais…

Phil a écrit:

Car si l’on envisage l’humain comme le sommet actuel du
processus d’évolution, on peut considérer l’« humanisation »
comme la direction du processus en question, ce vers quoi il
tend, c’est-à-dire notamment une complexification des
organisations cérébrale et sociale, et une maîtrise croissante
des abstractions.
Certains décalages, et principalement celui entre le progrès
technique et nos autres capacités cognitives est inquiétant, je
te l’accorde, et s’il doit s’élargir tant et plus il finira par
nous engloutir, nous et notre entourage.
En ce sens, notre logique de croissance est effectivement très
animale, génétique, mais nous avons à ce stade de l’évolution
la capacité de faire les bons choix.

Justement… c’est lequelle le « bon choix » ???
On a effectivement la capacité d’influencer sur le sens de l’evolution.
Notre supremacie devient monopole si on ne l’evite pas.
Est-ce qu’on a un argument « moral » pour continuer en cette direction ?
On peu dire que c’est bien ? et pour quoi ?
Ou on laisse simplement notre programme genetique (*) nous y amener ?
(a nous et a tout notre entourage!)

(*) « notre programme genetique » inclue « l’horreur a la disparition »,
« la pulsion de reproduction », « le desire de se repandre »… etc

Posté en tant qu’invité par Agnès:

Francois a écrit:

Donc l’alternative est simple: soit on s’adapte, soit on
disparaît.
Mais l’homme est un animal éminement adaptable, c’est même ce
qui le caractérise, m’a-t-on dit…

Certes certes, on s’adaptera, c’est juste que la période de transition risque d’être pour le moins « folklorique »…

Bien sûr, bien sûr, mais si tu cherches qq chose d’inépuisable,
tu risques de chercher longtemps!

Moi je ne cherche pas puisque je sais que ça n’existe pas sur une planète finie (sauf toutes les énergies liées au soleil, à l’échelle de l’humanité). Mais je t’assure que certaines personnes sont persuadées que l’énergie nucléaire est inépuisable et que les nouvelles technologies en cours de développement (la fusion notamment) fourniront de l’énergie ad eternam.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Bien sûr que non! ce que je voulais dire, c’est qu’on trouvera
d’autres carburants, ou si on n’en trouve pas, on trouvera
d’autres moyens de se déplacer ou on modifiera nos habitudes de
déplacement, bref, on s’adaptera. D’ailleurs, le moyen de faire
autrement?

Non. D’ailleurs, on ne que fait que ça, s’adapter. Reste à voir le prix de l’adaptation d’une mutation profonde de la société… Plutot que de tout voir à court terme comme on le fait en ce moment (« on verra bien quand le problème sera là ») je préférais autant qu’on anticipe le(s) problème(s)

Pour faire une analogie avec le ski de rando, quand tu fais une sortie, tu te prepares et tu anticipes les problèmes. Tu choisis precautionneusement ta course, tu apprends le maniement de l’arva, tu t’entraines avec, tu ne te dis pas: « j’achète un arva et j’vais sur la première pente. Si machin se fait prendre par une plaque bah je trouverai bien une solution, je m’adapterai, j’apprendrai sur le tas ».

Je ne sais pas si c’est ton cas, mais malheureusement, y’a beaucoup de gens qui se servent de cet « argument » de l’adaptation pour ignorer les problèmes et surtout rien changer à leurs habitudes (c’est tellement pratique). C’est le fameux leitmotiv « jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien … ». Pour les gens en fin de vie le « jusqu’ici tout va bien » c’est assez facile, pour les pré-retraités un peu moins, pour les trentenaires encore moins mais alors pour les gamins…

L’erreur, je crois, est de vouloir extrapoler l’avenir à partir
du passé (ou même du présent). Qui aurait imaginé, en 1900,
qu’on vivrait comme on vit actuellement?

ah oui, on imaginait que les machines (le progrès!) nous désallienerait du travail et qu’il n’y aurait plus de famine et de guerre… blabla blabla … on voit où on en est!

Relisez Jules Vernes

et voyez comment il envisageait notre époque…
Donc l’alternative est simple: soit on s’adapte, soit on
disparaît.
Mais l’homme est un animal éminement adaptable, c’est même ce
qui le caractérise, m’a-t-on dit…

c’est aussi un animal éminement con qui passe son temps à construire des armes, ma foi fort efficaces, pour s’amuser à les faires péter sur la gueule des autres quand il est pas content. Et quand il verra qu’il ne peut plus maintenir son train de vie parce que " a pu le petrole", à mon avis, il va être frustré.

Bien sûr, bien sûr, mais si tu cherches qq chose d’inépuisable,
tu risques de chercher longtemps!

le soleil, le vent, les marées, la chaleur de la terrre… Pas besoin de chercher longtemps, le pb c’est que ce n’est aussi efficace que les hydrocarbures et qu’on est trop avec trop de besoins (toujours plus, toujours plus…) pour que ces sources d’energie nous suffisent. Encore une fois, il faut raisonner non pas en terme de quantité d’energie, mais en terme de flux d’énergie.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, j’ajouterai que si le pognon consacré d’une manière ou d’une autre au pétrole l’était à d’autres énergies, des solutions se dessineraient probablement… Mais bah, quand le baril augmente, les bénéfices aussi, cool…

Posté en tant qu’invité par Phil:

Francois a écrit:

Oulala! tu as lu Teilhard de Chardin, toi…

Non. Mais désolé, je m’emmerde cet après-midi, j’ai fait une crise. C’est la faute à Dani.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Dani a écrit:

Justement… c’est lequelle le « bon choix » ???
On a effectivement la capacité d’influencer sur le sens de
l’evolution.

Oui. Mais chassez le naturel…

Notre supremacie devient monopole si on ne l’evite pas.
Est-ce qu’on a un argument « moral » pour continuer en cette
direction ?

Merde, je veux pas laisser ma place aux amibes!!

On peu dire que c’est bien ? et pour quoi ?

La question n’a pas de sens, puisque si l’humanité disparaît, la notion de bien ou de mal disparaît avec elle. L’évolution est un puissant paradigme, mais dans les faits c’est un bête mécanisme.

Ou on laisse simplement notre programme genetique (*) nous y
amener ?
(a nous et a tout notre entourage!)

Et l’humanité dans trois milliards d’années risque le procès pour « crime contre l’amibité ». Mince alors. Non, vaut mieux pas, pour nous et les amibes. C’est d’ailleurs un peu déterministe, comme question, limite sociobiologie. La génétique ne « programme » les comportements que dans une certaines mesure, d’autant plus faible que la conscience est grande.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

La

génétique ne « programme » les comportements que dans une
certaines mesure, d’autant plus faible que la conscience est
grande.

Pffffff, pitié, j’ai l’impresion d’être de nouveau en terminale! L’horreur!

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Merde, je veux pas laisser ma place aux amibes!!

Et ben désolé de te décevoir, mais ce qui controle le monde (les écosystèmes), ce ne sont ni les plantes ni les animaux, mais tous les être unicellulaires ou presque: bactéries, plancton, champignons.
Si ils disparaissent, les plantes et animaux ne peuvent survivre.
Par contre si les plantes et animaux disparaissent, ils peuvent survivre. D’ailleurs ils ont survécu durant pas mal de temps seuls avant que les plantes et animaux n’apparaissent.

Posté en tant qu’invité par Phil:

T’es pas obligé de lire.
Y’a un post super sur les cacas dans les traces, un autre sur les quads, un autre sur les LT, et en cherchant bien, sûrement un truc à propos de la raquette.
Bonne lecture.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Merci Bubu, pour cette salutaire mise au point.

T’as été sympa de m’épargner le topo sur les vers de terre, qui représentent tant de % de la masse vivante totale ou celui sur les insectes, genre le scorpion ou le bousier qui survivraient à l’holocauste nucléaire, contrairement à nous, ha ha ha :wink:

N’empêche que pour la discussion, c’est quand même plus riche de parler avec toi ou même avec Mic’hel.