Station météo nomade ultra précise et en temps réel pour l'outdoor

#1

Salut à tous,

[Petit intro : je ne suis absolument pas investi personnellement dans le projet. Je le suis depuis pas mal de temps par intérêt et passion pour la météo en montagne.]

Bref, une présentation rapide d’un « objet connecté » que je trouve hyper pratique pour nos activités.
On ne peut que trop connaitre notre dépendance à la météo. Et surtout, la vitesse de changement de cette dernière en montagne.

Une société a créé une toute petite station météo nomade (résiste à l’eau, poussière…) qui permet de capter les données météo en locale et de nous fournir des informations en continue/temps réel (là où il faut 6h pour une météo classique) et ultra précise (à 1km prêt). Elle prend en compte les micro climats et la topographique du terrain.

Ils l’ont mis en vente participatif depuis ce matin 9h pour 49€ (pour les 180 premiers) au lieu de 89€ : https://www.kisskissbankbank.com/wezr-la-revolution-meteo

La station a été développé avec sportifs outdoor, par un ancien pilote de l’air Français (ça compte) et avec l’aide et validé par le CNRS.
Plus d’info sur leur site : http://wezr.co/

#2

Quel est l’intérêt d’une météo précise en temps réel : il suffit de regarder dehors? Et si c’est pour des prévisions, est-elle fiable à plusieurs heures?

#3

Le temps réel n’a effectivement aucun intérêt si on est sur place…

Mais je vois des cas d’usage si la promesse de prévisions ultra précises est vraiment là:

  • Je pars pour une journée de VTT alors que Météo France prévoit une météo incertaine, par exemple des orages. Ca peut m’aider à faire demi-tour au bon moment, avant de me faire rincer.
  • J’arrive sur le spot pour faire du kite, le vent n’est pas là. Je me casse furieux ou bien je patiente car le bidule m’assure que le vent va monter?

Ça peut marcher si:

  • prévisions ultra précises et ultra fiables
  • robuste
  • étanche
  • consommation faible (peut tenir au moins une journée complète )
  • ne nécessite pas de connexion internet sur le mobile!!!

Vous cherchez pas des beta testeurs? Pratiquant sports nautiques et sports de montagne, je peux aider :cool:

#4

Ah, je savais pas que les pilotes étaient des spécialistes en prévision météo.

Etonnant que si le CNRS (Centre National … ) délivre une « validation » (ah tiens, je savais pas que ça rentrait dans les prérogatives du CNRS que de valider des objets grand public, mais passons), on n’en trouve aucune trace sur internet (la recherche « wezr cnrs » ne renvoie que vers la page wezr.co, et vers des résultats sans rapport).

Encore plus surprenant qu’ils affichent sur la page kisskissbankbank une image censée attester de cette validation qui est complètement illisible :


pour voir l’image le plus gros possible (mais toujours à peine lisible ainsi) :

et que bizarrement la section de leur site reprenant la mention du CNRS soit vide :
http://wezr.co/technologie-wezr/#cnrs

Bref, ça sent l’attrape nigaud à plein nez.

#5

[quote=« jvo8513, id: 1880061, post:3, topic:172405 »]Ça peut marcher si:
(…)

  • ne nécessite pas de connexion internet sur le mobile!!![/quote]
    C’est perdu sur ce point : telle qu’elle est décrite, la technologie repose sur un échange de données du capteur vers leurs serveurs, puis de leurs serveurs vers l’utilisateur par le biais de son smart phone. Donc connexion internet obligatoire.

A noter aussi que ce qu’ils prétendent révolutionner existe depuis des années dans la prévision numérique du temps, et s’appelle l’assimilation de données (voir une brève explication vulgarisée sur le site de Météo France). Il s’agit simplement de corriger les résultats des modèles en tenant compte des observations (on « assimile » les observations dans les prévisions, pour fournir des prévisions plus robustes).

Je m’abstiendrai de commenter toutes les erreurs présentes plus haut sur la page citée juste au-dessus.
La plus flagrante, que tout un chacun pourra très facilement vérifier :
Ils indiquent (au sujet des modèles existants) :

[quote]Des prévisions imparfaites

#6

D’autant que la « certification » est anonyme. Il y a juste une signature illisible. Pourtant, il y a bien précisé « je » dans le corps du texte. Qui est « je » ?

#7

Toutes les 6h, on calcule les prévisions pour les jours à venir. Par exemple, les prévisions sur 48h, heure par heure.
Le calcul de la prévision prend moins de 6h, on obtient donc chaque jour les prévisions :

  • à 6h : les prévisions de 6h à 54h
  • à 12h : les prévisions de 12h à 60h
  • à 18h : les prévisons de 18h à 66h
  • etc.
#8

[quote=« lutin.de.la.foret, id: 1880072, post:4, topic:172405 »]pour voir l’image le plus gros possible (mais toujours à peine lisible ainsi) :
https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/368439/cnes_cnrs-1479130405.png[/quote]
ici c’est mieux:
Pour le reste j’ai aucun avis sur la chose.

#9

Bon, en fait comme je déteste voir passer des trucs faux, je continue à les démonter :

Ils indiquent encore, au sujet des modèles existants :

[quote]Des prévisions approximatives
Des prévisions données à l’échelle d’une capitale régionale ou d’une sous-préfecture[/quote]
et pour mettre leur technique en avant, ils indiquent :

Donnons maintenant des informations justes : les prévisions de Météo France s’appuient sur les prévisions de 3 modèles :

  • ARPEGE, un modèle global dont la taille du maillage (la résolution horizontale) est de 16 km sur tout le globe, 7.5 km sur l’Europe
  • ALADIN, un modèle régional dont la taille du maillage est de 8 km
  • AROME, un modèle régional également, utilisé sur la France, dont le maillage est de 1.3 km

Source de ces informations : Les modèles de prévision de Météo-France

Notons aussi que faire tourner des simulations pour prévoir la météo est extrêmement couteux en terme de capacités de calcul.

[quote]Pour effectuer les milliards de calculs nécessaires à la résolution des équations mathématiques simplifiées qui traduisent l’évolution de l’atmosphère, Météo-France utilise des supercalculateurs. En 2014, la puissance de calcul disponible est de 1 Pétaflops soit 1 million de milliards d’opérations par seconde.

Source : http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/la-prevision-du-temps/les-etapes-de-prevision[/quote]
Quid de la leur ?

NB : je présente des informations données par Météo France, qui ont l’avantage d’être en français.
Mais des équivalents se trouvent facilement sur les sites des instituts de prévision météo de différents pays. Ou encore sur le site du centre européen de prévision du temps (ECMWF, dont le site est partiellement traduit en français : http://www.ecmwf.int/fr/previsions ).

#10

[quote=« Bubu, id: 1880085, post:7, topic:172405 »]Toutes les 6h, on calcule les prévisions pour les jours à venir. Par exemple, les prévisions sur 48h, heure par heure.
Le calcul de la prévision prend moins de 6h, on obtient donc chaque jour les prévisions :

  • à 6h : les prévisions de 6h à 54h
  • à 12h : les prévisions de 12h à 60h
  • à 18h : les prévisons de 18h à 66h
  • etc.[/quote]
    Pour reprendre tes termes :
    Les prévisions sont calculées toutes les heures.
    Les modèles sont ilancés[/i] toutes les 6 heures.

(et tu oublies de mentionner que de 0h à 6h, tu utilises des prévisions (horaires) lancées à -6 heures : il n’y a donc pas de « trou »).

Et la raison est double :

  • pour avoir une prévision sur plusieurs jours, il faut un certain temps de calcul, il n’est donc pas possible de relancer le modèle trop souvent
  • pour assimiler les observations, il faut avoir recueilli, collecté ces observations, ce qui prend un certain temps.

Je renvoie une fois de plus aux explications fournies sur le site de MF : Les techniques de prévision - Météo-France (voir en bas de page, § La prévision immédiate)

#11

Intéressant.
La validation par le CNRS est gage de sérieux en tous les cas.
Si toutefois c’est vraiment officiel :wink:

#12

Personnellement, j’ai un doute sur le produit. D’abord, ceux qui disent « on a un produit révolutionnaire », sans donner d’indication sur la technologie employée, je me méfie… Aussi, ces validations, ça me fait penser aux trucs genre les solar roadways (je vous invite à voir les vidéos d’EEVBlog ou de Thunderf00t) ou les bouteilles fontus, qui se remplissent tout seul (cf vidéo de thunderf00t), qui sont de belles blagues.

Attention, je ne dis pas que c’est une arnaque, c’est juste que sur leur site, il n’y a aucune information qui me permet de dire que c’en n’est pas une…

Ensuite, il faut se demander ce qu’on peut faire avec les données du capteur: un capteur de pression avec une précision de 0.01hPa ne sert pas à grand chose, s’il est mobile, car le bruit de mesure est trop important. Le QNH est en général donné au hPa près, ce qui fait une précision à la louche d’environ 10m (plus d’info sur la variation de la pression en fonction de l’altitude). Donc typiquement, une variation de 0.01hPa, soit 1Pa correspond a une dizaine de centimètres. Il faut mettre cela en parallèle au fait que l’altitude du capteur est inconnue, ou du moins pas avec une grande précision (si la valeur de comparaison est le GPS du téléphone, ou un MNT, je pense que compter sur une incertitude de 10m est relativement optimiste). De plus, il faut compter les effets du vent. La différence de pression peut être non négligeable (ordre de grandeur de l’hPa) si on est au fond d’une vallée encaissée, dans laquelle le vent s’engouffre…

Pour les autres capteurs, en ce qui me concerne quand je bouge pas mal, je transpire et j’ai chaud. J’imagine qu’en attachant le capteur sur la bretelle du sac à dos, l’influence n’est pas négligeable du tout. Par température froide sans vent, l’air autour de moi arrive même à saturation (vapeur visible), donc je ne compterais pas trop sur le capteur pour retourner une information fiable.

Donc, en conclusion, joli jouet mais reste à voir l’utilité scientifique…

Disclaimer: je ne suis pas métérologue, mais je suis actuellement chercheur, et habitué à travailler avec divers instruments de mesure… il y a peut-être quelques petites erreurs (des gens plus experts que moi corrigeront et je lirai avec plaisir), mais cela ne changera pas fondamentalement le raisonnement…

#13

La solution : chacun porte sa perche météo de 2m accrochée au sac. Ce n’est pas bien différent des perches à selfies (ou des perches d’escalade), donc vous ne serez pas ridicules. :slight_smile:

#14

On ne peut pas tout savoir !
La météo est un volet important dans la formation de pilote puisqu’elle est primordiale à analyser dans un dossier de vol.
Ca n’en fait pas un ‹ spécialiste › pour autant et pour les vols commerciaux, les vols sont planifiés avec l’aide de prévisionnistes mais il reste seul maître à bord !
Les navigateurs sont un peu dans le même cas.

#15

humm, intéressant mais finalement on ne connait pas grand chose sur cette « nouvelle technologie »… Est-ce qu’ils utilisent un modèle météo existant ? ou leur propre modèle ? (du coup on aimerait quelques caractéristiques comme la finesse du maillage et des exemples de carte météo ou prévisions que peut fournir ce modèle).

j’ai du mal à comprendre comment ce capteur, vu sa forme et son emplacement, puisse arriver à faire une mesure de vent ? je n’ai pas trouvé en fait qu’est-ce qu’il mesure exactement ? (en fait c’est peut-être simplement un capteur de position ?)

bref, si ça marche, ça peut être intéressant pour celui qui ne veut pas prendre le temps de regarder les stations météo du coin et comparer avec différents modèles.