Posté en tant qu’invité par Alexis:
Il est très clair que chercher à être écolo, cela a toujours consisté pour un riche occidental nanti de tout et satisfait de tout désir à gérer ses propres contradictions (*). Croissance ne rimant pas avec durable … au pire avec soutenable.
Je crois faire attention à ce que je consomme … malgré tout, j’ai un ordinateur (mais pas de télé !) avec pleins de gadjets comme un appareil photo num (mais pas de caméra !), etc … Je m’achète pas mal de choses pour lesquels je me trouve toujours une necessité, un besoin vital d’achat … Et maintenant qu’il y a un internet bien developpé, je déculpabilise encore ma conscience durablement décroissante en achetant pas mal de matériel et de vêtements d’occasion, et puis, le must, ce sont les vêtements de marque, les télèphones portables et les MP3 trouvés sur les pistes et dans la benne à ordure des 2 Alpes !
Pour la bouffe, c’est plus simple, ayant des goûts faciles, je tente de limiter au local et à la saison. Le local, c’est pas facile de décider à partir de quand c’est loin, ni de quoi on peut (eventuellement) se passer.
Je ne vais plus skier, grimper, montagner trop loin … En gros dans le Dauphiné. A mon humble avis, je n’irais plus jamais en expe en avion (et donc en expe par la même occase).
Je me suis acheté une bagnole sur critères de durabilite, de consommation (toutes catégories confondues, qu’on ne vienne pas me parler de 4x4 qui consomment peu … pour un 4x4 !), et on m’a même repris ma vieille ferraile en signant une charte de dépollution/recyclage avec l’Etat et le constructeur !
MAIS, tout ca c’est très très facile en regard de ce qui va suivre … Je suis monteur-mécano de remontées mécaniques … En France, en Italie, en Allemagne, et ailleurs, pas loin de 3000 km par mois avec un gros katkat chargé comme pas possible, parfois plus de 10 heures de bagnole pour 2 heures de boulot sur place, je suis au resto tous les jours (sans contrôle aucun sur ce que je mange donc … bah, l’avantage c’est que la bouffe de collectivité provoque moins de déchets d’emballage ramené au poids de bouffe). Et je participe à attirer toujours plus de touristes en montagne … quoique le ski commence à passer de mode pour la clientèle française : encore une notion de mondialisation … Les russes viennent skier chez nous et nous ont va skier en Roumanie, pffff.
Il est facile de se passer de voyager lorsque l’on voyage tout le temps. Il est facile de ne pas acheter de fraises en hiver lorsque le restaurateur vous en met dans tout les desserts. Il est facile d’avoir moins de loisirs gourmands en énergie (type ski de rando et ses 4 heures de bagnoles aller/retour pour deux personnes**) lorsque l’on travaille 70 heures/semaines loin de chez soi.
Alexis, dépité et fatigué.
- je l’avais déjà évoqué dans un post en 2002 et souvent par la suite ; je devrais sans doute me faire suivre … c’est grave docteur de ressasser toujours les mêmes refrains ?
** en comparaison, les parisiens entassés dans des bagnoles monospaces qui viennent skier aux Arcs en ce moment sont bien souvent moins énergétivores que l’écolo moyen qui fait une saison de ski de rando habitant loin de son lieu de travail afin d’avoir un cadre de vie non-citadin et une maison « écolo » avec des matériaux qui ont fait des milliers de km alors qu’il habite la Chartreuse (qui produit un des bétons les plus purs, alors les Fours à chaut ou le gazole ? Les deux est le pire sans doute).