Posté en tant qu’invité par yves:
Eternel débat que le solo en montagne !
Je le pratique depuis de très nombreuses années, surtout à skis ; je suis toujours vivant et n’ai jamais connu un seul incident. Il va falloir, sans doute, que je me méfie car statistiquement, le pépin devrait arriver !
Comme pour beaucoup de choses, si on attend les autres, on a de fortes chances de rester chez soi….N’étant pas issu d’une famille de montagnards, il a donc fallu se lancer et faute de compagnons, ce fut seul…. puis cela est devenu " naturel " et presque normal….
Je n’ai jamais eu l’impression de commettre d’imprudence, bien au contraire !
Le " solo " impose une très bonne condition physique et une vigilance plus grande mais c’est presque avant de partir qu’il faut l’être : ne pas partir n’importe ou et n’importe quand (ce qui suppose de bien connaître les massifs ou d’être très humble dans ces choix…).
Une fois sur-place, il est parfois psychologiquement difficile de s’engager tout seul, surtout lorsque le " départ " s’avère peu plaisant… vaincre cette appréhension fait partie du jeu ; et quel plaisir alors de se retrouver seul en pleine montagne et de composer avec elle : une paix immense vous envahit….
Il ne s’agit pas de déjouer les pièges (il n’y en a pas) mais de " lire la montagne" ce qui demande un très long apprentissage…. Cela ne se fait qu’en " pratiquant " intensément, en passant des journées entières en montagne, sans forcément chercher le spectaculaire ou la course à la mode. Non, tout simplement en y étant, en allant voir, en furetant, en y dormant, en s’y réveillant ; petit à petit on " s’imbibe " de ce matériau qu’est la neige et on finit par agir avec un sixième sens qui vous fait passer au bon endroit sans même en avoir conscience (ou presque !) ; c’est sans doute ce fameux " sens de l’itinéraire " cher à nos anciens dont je vais bientôt faire partie……