Sortie 6760

Posté en tant qu’invité par Tof:

Il n’ y a pas besoin d’un portable pour savoir que tu n’avances pas dans ta course.
Pour cela, il suffit de faire un point

  • de comparer l’horaire prévu avec l’horaire réalisé
  • d’estimer un nouveau timing en focntion de l’horaire réalisé
  • d’estimer si ce nouveau timing est compatible avec la durée du jours, sa connaissance du terrain et sa capacité à évoluer de nuit.

Et surtout de savoir renoncer si tu n’avances pas.

Le portable aurait nettement plus servir en prenant la météo afin d’avoir une idée des températures rencontrées.

Posté en tant qu’invité par ben:

Salut
C’est moi qui ai entré la sortie. pour préciser, on était 4 et on a fait l’arête encordés à 4, presque jamais en corde tendue, c’est l’erreur qui nous a fait perdre autant de temps. on a beaucoup fait d’assurage mais pour julien et moi, c’était notre première grosse course d’arête, donc pas trop d’expérience sur ce type de terrain, on n’allait pas très vite avec nos galères de manips de corde… on n’avait pas consience de la longueur de la course…

on a hésité à appeler les secours, c’est vraiment quand le brouillard s’est levé à 3h du mat et qu’on voyait plus rien qu’on l’a fait… on voulait les prévenir qu’on était mal et savoir la météo pour le lendemain. ils nous ont rappelé 10 minutes plus tard en nous disant qu’ils viendraient nous chercher quand il fera jour…

on a bivouaqué dans le bon couloir de descente et on s’en doutait, peut être qu’avec le jour on aurait pu descendre tout seul si y’avait pas eu l’hélico mais il restait quand meme une bonne trotte à faire, des rappels à tirer et on était vraiment gelés et à sec.
merci encore au pghm, avec les rafales de vent, l’helitreuillage a pas été évident.

Posté en tant qu’invité par oli974:

Appelle-les pour les remercier encore une fois: je t’assure que ça leur fera plaisir.

Posté en tant qu’invité par strider:

ben a écrit:

Salut
C’est moi qui ai entré la sortie. pour préciser, on était 4 et
on a fait l’arête encordés à 4, presque jamais en corde tendue,
c’est l’erreur qui nous a fait perdre autant de temps. on a
beaucoup fait d’assurage mais pour julien et moi, c’était notre
première grosse course d’arête, donc pas trop d’expérience sur
ce type de terrain, on n’allait pas très vite avec nos galères
de manips de corde… on n’avait pas consience de la longueur
de la course…

encordé à 4 tu peux déjà doubler le temps de la course, puisque là il s’agit quand même d’une grande course…c’est très compliqué de gérer une telle cordée et de plus en plus si c’est engagé.
et si en effet tu tires des longueurs n’ayant pas de marge tu peux encore redoubler le temps de la course.
à cela tu rajoutes les rudes conditions du mois de novembre, conditions qui peuvent être considérée comme hivernales, exigeantes en marge.
mais par ton analyse on voit que tu as tout à fait compris la nature des difficultés que vous avez rencontrées.
on vit tous un peu ça un moment où un autre, expérience ou pas, dans une vie d’alpiniste, bon pas forcément à cette intensité-là, c’est vrai.

par exemple en condition novembre sur la bosse si elle est en neige tu passes tout rapidement corde tendue et pour l’arête en général vu le temps qui presse tu fais de l’assurage en mouvement…mais je suis d’accord pour cela il faut de la marge question pratique.
Avec de la marge, la technique n’est plus un défi, on y pense beaucop moins, du coup on est plus rapide, force de reflexes, car plus souple, la montagne ne devient plus une montagne de technique lassante et fastidieuse et on a vraiment le temps de se focaliser sur l’ambiance, le plaisir de découvrir les merveilles de la haute montagne. Mais quoiqu’il en soit en novembre on aura pas mal le stress du temps qui passe et c’est normal faut l’accepter…en même temps les couleurs du lever et du coucher de soleil sont encore plus sublimes à cette saison.

Posté en tant qu’invité par jerome:

Salut Ben,

On était à l’Escara le meme jour (2 cordées de 2, je connais Jerome, pour situer). Le couloir dans lequel vous etes descendus, ou il y avait plein de traces (de la semaine dernière) est la sortie de la goulotte Charlet - Bettembourg. On a failli se planter aussi mais on a relu le topo et continuer sur l’arete pour trouver le bon couloir.

Meme une fois dans le bon couloir, les rappels ne sont pas faciles à trouver : une trace de la semaine dernière mène trop à droite sur un rappel foireux avec un anneau métallique (pas un maillon) + 2 sangles. Il faut aller plus à gauche sur la selle neigeuse vers un kairn qui mène à une vire qui rejoint un névé suspendu avec le 1er rappel (en bas de celui-ci).

Voila, j’espere que j’eviterai à d’autres de se planter.

sinon l’escarra est en excellentes conditions (une seule longueur en glace, très bien formée).

Bonnes courses à tous

Jérôme.

Posté en tant qu’invité par swissmarmot:

salut Ben

Sage décision que celle d’appeler le PGHM…

Aventure similaire il y a deux ans sur le plateau de Trient.
On était à 3, Orny et Aiguille du Tour le 1e jour. Le 3e est resté au refuge le 2e jour.
On est donc partis à 2 le mercredi matin de la cabane de Trient. Direction le couloir Copt et la Tête Biselx. Couloir en très bonnes conditions. Montée à la tête un peu tard je reconnais, mais il faisait froid pour grimper…
Arrivés en haut on redescend en rappel. Noeud de sécurité au bout de la corde (la seule fois que je le faisais…), corde attachée en haut. Et c’est là que vient la totale : la nuit tombe, une tempête de neige se lève, le vent glacial arrive et … la corde se coince dans les rochers en bas. On se vache à la paroi, on essaye de ravoir la corde, rien à faire.
Signaux de détresse au 3e resté au refuge… il répond, c’est bon, l’hélico viendra bientôt…
Mais manque de bol, tempête et ils ne viennent pas : sauvetage en paroi verticale des aiguilles Dorées par grand vent en rafales, c’est trop dangereux.
Tentative de décollage à 2h du matin (le pire c’est que je l’ai vu de loin…), trop de vent.
Enfin bref, on est restés toute la nuit dehors, par -15°C et du vent en rafales perpétuelles de 60km/h… je vous laisse imaginer le froid ambiant. Rien pour se protéger, pas à l’abri mais en plein vent et sous le grésil… Air Glaciers est venu au petit matin vers 9-10h… direction hôpital : température corporelle de 36.6°C, grosse grosse déshydratation… et heureux d’être en vie…
Vous voyez, d’autres font les mêmes erreurs et sont miraculeusement encore en vie
Swissmarmot

Posté en tant qu’invité par eude:

eude a écrit:

D’un autre coté, plus de 12h pour atteindre le sommet, ça fait
beaucoup, c’est peut-être pas la meilleure période pour débuter
le mois de novembre ?
Avant ça s’appellait de l’alpinisme hivernal, et tout le monde
ne s’y lancait pas sans’avoir une certaine marge.

Une hivernale au mois de novembre ?
Ya personne qui lit mes messages ou quoi ?

Posté en tant qu’invité par Charles:

eude a écrit:

Une hivernale au mois de novembre ?

C’est le syndrome Lafaille!

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

Le troisième resté au refuge ses initiales c’est RG? Si oui je le connais bien

Posté en tant qu’invité par swissmarmot:

et toi, le sherpa, tu es qui ?
Tu es DB ??? Pour le savoir si bien ?

Oui oui, le 3e resté au refuge était RG

Signé EF…

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

Non pas DB (c’est qui DB?). je suis juste un de ces bons copains (de Metz à la base mais maintenant à Paris, comme lui d’ailleurs) A la vue des éléments que tu as marqué ça m’a rappelé ce qu’il m’avait raconté, ça avait l’air de concorder.
Pour éviter de monopoliser le forum pour une « privat » discussion je te done mon mail :
le_sherpac2c-c2c@yahoo.fr

Posté en tant qu’invité par Ivan:

Pareil pour nous, on a fait la Forbes ce jour-là. On a suivi les traces qui menaient au faux rappel. De jour, c’est plus évident de se rendre compte qu’on était pas sur la bonne ligne de rappel… Après les 10 premiers mètres de rappel, il y a une terrasse. Ce jour-là, il y avait aussi des traces qui remontent chercher la bonne ligne de rappel… du coup ça nous a mis la puce à l’oreil…
13 heures de course et on a pas trop trainé (on a quand même du tracer pas mal dans la neige pour l’approche…).
C’est une longue course, mais vraiment somptueuse…

Posté en tant qu’invité par jerome B:

Je me permet d’intervenir, je suis le jerome present lors de cette course, notamment celui qui a remonter le rappel au machards.
nous sommes agréablement surpris par vos reactions plutots positives sur notre expériences, alors que l’on pensait se faire incendier par les alpinistes confirmés present sur le site.

Juste pour répondre à Tof ( le seul qui a été critique ), nous avons plusieurs fois fait le point sur l’arète quand nous avons pris conscience de notre retard. Et , le topo ne faisant pas ressortir la longueur de cette arète, la solution la plus rapide était sans doute d’aller au sommet et de redescendre par la voie normal ( d’après les messages nous ne sommes pas les seul a avoir été surpris par la longueur de la course )

pour la descente nous avons pris le bon couloir m( pas celui des goulottes ) mais nous avons suivis les traces qui tiraent trop à droite ert arrivait sur ce rappel foireux. les traces dans le mixte en traversé était effacé par le vent.

nous avons appelé le PGHM avant tous pour avoir la meteo qui nous inquiétait, et c’est eux qui nous ont conseiller d’attendre le matin que l’helico vienne plutot que , comme nous l’envisagions, de continuer à chercher la descente.

Il ne faut pas non plus dramatiser, à aucun moment nous n’avons eu l’impression de risquer notre vie (contrairement à swissmarmot ou la c’était extreme )… juste un peu peur pour les doigts de pieds !!!

Posté en tant qu’invité par p’tetbenquoui:

j’comprends un peu mieux ainsi !! je trouvais ça bizarre qu’après une telle persévérence et pugnacité de votre part d’appeler l’hélico alors que comparativement à ce que vous aviez vécu auparavant, vous n’étiez plus dans une situation directement périlleuse (autrement que par le froid, ce qui n’est déjà pas mal !!) je sais pas pourquoi, je trouvais que ça ne collais pas avec l’impression de votre caractère et état d’esprit qui ressortait lors de la description !

ds le même genre, la première fois que j’ai eu le droit à l’hélico, je l’ai pas demandé : ophtalmie de ma copine, tu demandes du colyre ds un refuge ou le plus simple pour retourner ds la vallée, ils te disent « on appelle le toubib qui viendra la chercher en bas ». bilan, après contact radio, l’hélico passait proche avec le toubi dedans, il s’est arrêté sans rien lui demander et et reparti après une piquouse d’anticorticoîdes (si ma mémoire est bonne…) (Goritz, Htes Pyrénées)

et il est vrai que même en plein jour, la descente du chardonnet n’est pas la plus aisée qui soit !

Posté en tant qu’invité par Loïc P.:

Il ne faut pas non plus dramatiser, à aucun moment nous n’avons
eu l’impression de risquer notre vie (contrairement à
swissmarmot ou la c’était extreme )… juste un peu peur pour
les doigts de pieds !!!

Ouais enfin un bivouac improvisé à 3000m en plein mois de novembre (avec des températures froides), ça me ferait un peu peur. Vous avez fait comment pour ne pas vous refroidir ?

Une autre question qui me turlupine : comment avez-vous décidé d’aller faire l’arête Forbes avec des quasi-débutants en plein mois de novembre et en cordée de 4 (sous-estimation de la course, de la durée du jour,…) ? Déjà en été, perso j’éviterais…
C’est pas pour juger, mais plutôt pour comprendre comment on peut faire (et donc éviter) ce genre d’erreur.

Au final, une fois dans la galère, je trouve que vous avez plutôt bien réagit.

Loïc

Posté en tant qu’invité par Tof:

Etant donné que tu as tripplé l’horaire de la course, tu peux normalement te rendre très vite compte que tu ne tient pas l’horaire.

Et , le topo ne faisant pas ressortir la longueur de cette arète,
C’est normal car l’arête n’est pas longue quand on avance corde tendu.

L’horaire d’une course est un très bon indicateur pour savoir si tu as le niveau de la course ou des conditions de la course.

Posté en tant qu’invité par strider:

jerome B a écrit:

nous avons appelé le PGHM avant tous pour avoir la meteo qui
nous inquiétait, et c’est eux qui nous ont conseiller
d’attendre le matin que l’helico vienne plutot que , comme nous
l’envisagions, de continuer à chercher la descente.

parce que les gars du PG savent bien que des alpinistes épuisés par une mauvaise nuit ne seront pas en forme suffisante pour palier à une éventualité lors de la descente du Chardonnet le lendemain, éventualité de style rupture de pont de neige ou chute au-dessus d’une rimaye à cause de la fatigue…
c’est la terrible sentence de la montagne :
épuisement + terrain facile = manque de vigilance = prédisposition à l’accident…

Posté en tant qu’invité par strider:

Tof a écrit:

L’horaire d’une course est un très bon indicateur pour savoir
si tu as le niveau de la course ou des conditions de la
course.

hum…il n’y a pas de relation mono-causale entre les deux, je pense…tu peux très bien avoir un ou plusieurs autres pépins qui n’ont rien à voir avec ton niveau, niveau qui d’ailleurs est très relatif à ton mental du moment ( en gros la motivation peut bcp apporter : d’où la question comment peut-on avoir prétention à connaître exactement son niveau en sachant que celui-ci évolue et varie suivant la volonté et la forme du sujet ? ) à ta santé du moment (à ta capacité de savoir la prendre en compte au cas t’es un peu malade et ne pas présumer de soi, savoir renoncer avant engagement) et relatif à ton style, et terrain d’alpi de prédilection etc…
en général quand il y a explosion d’horaire il y a pluri-factorialité…c’est un peu théorique en apparence mais si tu regardes bien ça marche presque à tous les coups…et même des gars expérimentés n’y échappent pas toujours…

et dans le cas de la sortie 6760 c’est tout à fait pluri-factoriel et on ne peut pas considérer qu’ils aient fait de conneries, des maladresses peut être (genre s’encorder à 4, tirer des longueurs à tout bout de champ) mais il n’y aucune faute en quoi que ce soit…ils se sont bien dépêtrer quand même et en ont bien profité d’une belle course…

Posté en tant qu’invité par Loïc P.:

et dans le cas de la sortie 6760 c’est tout à fait
pluri-factoriel et on ne peut pas considérer qu’ils aient fait
de conneries, des maladresses peut être (genre s’encorder à 4,
tirer des longueurs à tout bout de champ) mais il n’y aucune
faute en quoi que ce soit…

Comme je l’ai dit plus haut, à mon avis l’erreur est dans la « préparation de la course » (pour moi c’est quand même une erreur) : je trouve bizarre de partir faire une course comme l’arête Forbes, avec des débutants, en cordée de 4 et au mois de novembre…

L’horaire d’une course est un très bon indicateur pour
savoir
si tu as le niveau de la course ou des conditions de la
course.

Y a aussi sa capacité à se gourrer d’itinéraire qui entre en jeu :wink:
Bon c’est vrai c’est un peu lié au niveau de la personne (ie niveau en recherche d’itinéraire).

Loïc

Posté en tant qu’invité par Ararat:

le monde est petit Fab…
sauf erreur de ma part, c’est une photo qui date du 15 septembre dernier.

en effet, nous faisions dans le massif du Condoriri le Pic Austria et Herman, le gars sur la photo, était notre guide.
Et il essayait de joindre notre agence (Alaya) pour savoir si nous pouvions aller au camp de base de l’huyana potosi, suite aux grosses chutes de neige (avec en plus un cas de MAM dans le groupe).
Il a bien du mal à avoir une liaison…

Finalement, les conditions avalancheuses étaient trop mauvaises et nous sommes rentrés sur La Paz.

Tu étais également au Pic Austria le jour là (nous n’avons croisé personne !) ou je me trompe complétement de jour ?

[%sig%]