Solo ?
Son corps tordu par la souffrance du lendemain demandait grâce au soleil
Et le bleu noir du ciel implorait son pardon.
Le froid glacial qui pressait son cœur le guidait vers les abîmes sans nom.
Frontières de sa vie, fils d’argent perlés de rosée,
Destin funeste ou bonheur éclatant ?
Doucement, il enchaîna les longueurs, seul.
La main, le pied, le pied, la main, son âme tutoyait les Dieux
Tandis que de sa tête, amoureusement le roc, il caressait.
Dur, froid, pur, chaud, tendre, usé de la mémoire du temps,
Son corps tendu dans l’action,
Son ventre irradiant du bonheur de la perfection.
Plus de métal, plus de filin, enfin libre de son destin !
La voie se déroule, sans nom, sans fin.
Horizontales et verticales sans cesse se mêlent.
Dalles, écailles, lézardes, échardes de bois mort oublié dans une faille,
fêlure de pierre, plaies sombres et béantes, bossettes et réglettes,
goutte à goutte d’une eau pure exsudées de sombres nuées,
d’un paysage sublime, d’un trait, dessinent la toile.
Alors, dans le rire magnifié du bonheur accompli,
Vers le bas tourné, il se questionne : Redescendre ?
Dans ce moment, Pénombre et Peur enlacées,
Ricanent au bout du chemin de ses terreurs passées.
Criant à tue-tête, du fond de la Terre, elles le toisent:
« Redescend ! On t’attend ! »