Posté en tant qu’invité par pierre:
J’ai quelques scrupules à intervenir sur le sujet, vu le niveau ridicule de mes sorties, comparé à celui des vrais adeptes de l’affaire (pour moi, c’est EPD, au maximum. Pour Extrêmement Peu Difficile, bien sûr …). Il faut tout de même imaginer que l’on peut trouver des objectifs très raisonnables, où l’on ne « joue pas à la roulette russe avec les crevasses », et où l’on trouve cependant des sensations effectivement uniques.
Je voulais juste dire que Dani me parait avoir très bien synthétisé l’intérêt de la discipline.
Pour redire la même chose, de manière à la fois moins belle et moins poétique, on pourrait parler d’une sorte d’expérience de « l’intime », et de « l’extime ».
L’intime parce que l’on n’a pas grand-chose d’autre à faire qu’à gérer le rapport que l’on entretient à soi : c’est une sorte de tête à tête entre soi et soi-même. Et les circonstances où l’on prend le temps de faire cela ne me paraissent pas si fréquentes.
Une expérience de « l’extime » (que les gardiens de la langue française veuillent bien me pardonner le néologisme), ça peut paraître paradoxal. Mais la baisse majeure des stimulations auxquelles on est soumis (pas de conversation, pas d’attention à porter à un second, pas de manœuvre de cordes …etc), donne une importance majeure aux micros stimuli, habituellement masqués par le « bruit de fond »de la vie. D’où cette sensation d’hyper sensibilité à son environnement, le plus proche comme le plus éloigné. Le solo, c’est à la fois « moi et moi-même », et « moi et le cosmos ».
Au risque de me faire lyncher, je trouve que l’on a des sensations comparables (sans le risque, et les nécessités de concentration qui vont avec), au cours d’un simple bivouac solitaire, un peu retiré des lieux fréquentés. Moins de stress, moins de concentration, plus de rêveries sans objet (ce que l’on pourrait appeler des songes) …c’est assez complémentaire, en fait.
En tout cas, ceux qui y ont goûté ne semblent plus pouvoir s’en passer …