Solidarité en montagne?

Posté en tant qu’invité par le dahu:

Salut à tous,
Pensez vous qu’il existe vraiment une solidarité en montagne?
Votre avis m’intéresse ( expériences vécues, témoignages…)
Pour ma part j’ai une opinion un peu mitigée j’ai l’impression qu’il n’y a de réelle solidarité qu’avec son compagnon de cordée. Peut- être je me trompe…
Merci et bonne journée

Posté en tant qu’invité par thomas:

Une course se prepare avec un compagnon de cordee, pas avec le premier venu.
Hors, la soliarite, c’est aussi le premier venu.
Donc en montagne, pendant une course, tu t’es engage par rapport a ton compagnon de cordee, pas par rapport au premier venu.
Neanmoins, tes connaissances, ton experience (voir l’excellente discussion sur un post tout recent), ta position peuvent te permettre de donner la main au premier venu.
Quand ? Si tu lui propose, ou s’il te le demande.
Mais pour cela, il faut etre ensemble, et si c’est dur, c’est bien rare que les cordees restent groupees sauf si ce sont les plus mauvias qui sont devant !!

Alors la solidarite, ca finit par etre ta propre seciurite et cell de ton copain
On est reparti a la case depart

Posté en tant qu’invité par Ender:

Encore une bonne question mais encore une question qui ne peut faire que débat (c’est le but je suppose).
A mon humble avis, on est tous solidaires pour aider quelqu’un jusqu’à une certaine limite que chacun apprécie personnellement. Je veux dire par là que donner un coup de main à 3000 mètres quand tout va bien et qu’on ne se met pas soit même en danger, ce n’est pas pareil que donner un coup de main à 8000 mètres où on a déjà du mal à rester vivant.
Entre les eux, chacun placera la barre à un certain niveau.

Quand au compagnon de cordée, c’est sur que si on part avec quelqu’un, on fera tout pour revenir ensemble. Une cordée, ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère, c’est un acte fort de confiance mutuelle. Il est donc clair que la barre de la solidarité sera placée très haute. (mais jusqu’où ? nouveau débat…)

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

Moi j’ai eu une bonne expérience de solidarité.
Ca se passait dans l’Oberland sur le galcier de concordia où une amie est tombée dans les pommes (inconsciente pendant plusieurs minutes et dans les vappes pendant 1 bonne heure). Le tout sous la tempete (pas d’hélico possible), et je précise, beau temps annoncé. Les portables ne passaient pas
Nous avons fait un traineau (nous étions 5 ) et commencé à tracter
2 personnes sont arrivées, le gars est parti seul avec son GPS en direction du refuge ou il y a une antenne relais. La fille est restée avec nous. Le gars a réussi à joindre le refuge qui nous a envoyé une cordée de guidos principalement qui venaient d’arriver (sous la tempete aussi) avec thé, couverture etc…(+ le gardien)
Le gars est revenu (3 km A/R) et a craoisé 3 tcheques en raquettes qui ont fait demi tour pour nous aider également. Du coup la dernière heure de tractage nous étions une petite dizaine et pour la montée des longues échelles un guidos suisse a pris la copine sur son dos.

Ce qui est rare dans le milieu c’est que nous n’avons eu le droit à aucun reproche (faut dire que tout ce monde c’était fait prendre dans le mauvais temps malgré une bonne météo annoncée) et même à 2 compliments : le traineau était bien fait et nous l’avions bien mise en sécurité (PLS sur le traineau et bien couverte).
Bref nous avons payé notre tournée au refuge.

Voilà un bel exemple et le seul hic c’est que je n’ai aucun nom de ces personnes, si qq’un se reconnait…

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Il me semble que Joe Simpson disait dans un de ces bouquins: Si on est pas capable d’être solidaire et de porter secours aux autres à 8000m alors il vaut mieux ne pas y aller… A méditer

Posté en tant qu’invité par jc:

Ca fait plaisir à lire (« dans un monde de brutes »…etc.) et ça rassure quelque peu. Bravo à tous ces gars qui ont fait preuve de solidarité avec désintérêt.

Une remarque en passant: il faut éviter de reporter sur le téléphone portable les chances de s’en sortir en cas d’accident. Personnellement je ne compte pas dessus, d’abord je n’ai pas de portable, ensuite si mon compagnon de cordée en a un, toutes mes décisions sont prises sans tenir compte de cet aspect. Du reste il ne passe pas partout, et en crevasse… bon je n’essaierai pas…

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

Tu as bien raison, on ne comptait pas dessus effectivement, d’où le traineau, sans portable, nous n’aurions pas appelé le refuge et nous aurions juste mis 1 ou 2 heures de plus… Je ne savais pas d’ailleurs qu’il y avait une antenne relais au niveau du refuge, c’est le gars qui nous l’a dit. Mais bon une fois dans la panade, ayant un portable au fonds du sac, nous aurions essayé de l’utiliser tout de même.

jc a écrit:

Une remarque en passant: il faut éviter de reporter sur le
téléphone portable les chances de s’en sortir en cas
d’accident.

Posté en tant qu’invité par fab:

et bien moi une fois, dans les écrins, j’ai pu assister à un parfait exemple de chacun pour soit ridicule en montagne : peu de temps après avoir pris pied sur le glacier, telle ne fût pas ma surprise d’observer des cordées passer à côté d’une femme , sans se soucier d’elle (certe elle était non encordée), qui avait glissé dans une crevasse , elle était coincée jusqu’à la taille et ne parvenait pas à se dégager, alors que simplement tendre un bras aurait suffit. En arrivant à sa hauteur ça m’a couté 5 secondes pour la dégager, un petit « merci , y a pas de quoi » , une misère à côté des 8 heures de marche de la journée…

Posté en tant qu’invité par doudou:

si je crois quil y a une solidarite… le probleme quand tu aides qqun, c est qu apres tu le prends en charge… c est arrivé a tout le monde de se trainer un boulet qu on a du aider et qui ensuite te lache plus… maintenant je garde un peu de distance, je propose mon aide que si c`est grave, et beaucoup de monde fait ainsi …
ne pas confondre avec non assistance a personne en danger

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Un jour, sur un passage un peu expo, mon compagnon de cordée a refusé d’aider une autre cordée à franchir le pas.
Comme je le connaissais serviable, je lui ai demandé pourquoi il avait refusé ?
Il m’a dit « Si tu aides qq un, ca doit être pour redescendre, et surtout pas pour monter. Parce que s’il se plante dans la suite de l’ascension, ce sera en partie ta faute ! »

Je crois qu’il avait raison, et je réfléchis avant d’aider les gens.
Mais bon, ce n’est pas une raison pour regarder les gens s’enfoncer dans une crevasse sans les aider !

Posté en tant qu’invité par alain:

Beau sujet .
Je crois qu’il faut distinguer solidarité et assistance . On doit porter assistance à des personnes en difficulté , pas seulement légalement mais aussi moralement .
La solidarité n’est peut-être pas obligatoire mais pour moi souhaitable .
2 exemples vécus :

  1. il y a quelques années , au pied de la voie , nous voyons arriver une cordée . Mon copain ( guide) leur fait gentiment remarquer qu’ils n’ont pas le matériel requis et qu’ils vont se mettre en danger . Les gars le prennent très mal et manquent d’en venir aux mains . On part , ils nous suivent , ils galèrent et cela se termine par une mauvaise chute , 2 morts et 1 blessé grave .
  2. cet été , en allant à la barre des Ecrins , nous étions à la brêche , occupés à préparer le matos pour démarrer la partie rocheuse . On voit arriver une cordée ( père et fille) qui coince au passage de la rimaye . On leur a proposé de les assurer du haut et on les a amenés en haut . On fait l’aller-retour et on les retrouve à peu près au même endroit , ils n’osaient pas descendre . On les a moulinés en bas de la pente de neige et accompagnés à la descente . Grands remercienents parce que sans nous bla bla .
    On a eu raison ? Tort ?

Posté en tant qu’invité par Swiss Marmotte:

La solidarité…

Je suis tout à fais d’accord avec Thomas.

Par exemple le week-end passé avec un ami on était pas super rapide sur une arête et nos deux copains « de cordée », dont l’un qui connaisait la descente, son partie loin devant et une fois au sommet il nous on appeler avec leur portable (nous on pensais être à 45min-1h du sommet) "hé les gars j’me fais du soucis pour vous, il est tard et d’ou vous êtes y’a encore deux bonne heures jusqu’en haut, j’vous propose un échapatoir par rapel mais j’sais pas si ça passe, à vous de voir sinon faudra sûrement appeller l’hélico car la descente de nuit c’est craignos… " !!!

Super… merci. On a vraiment aimer ! Il aurait pas été plus judicieux de nous attendre ou au minimum de nous encourager ?

L’échapatoir c’était juste la voie la plus direct pour appeller l’hélico et même j’sais pas si on aurai encore été en vie pour pouvoir l’appeller ! Bref… après avoir perdu du temps bien précieux, on à finalement décider de monter au sommet et on y était 1h après, sans regret. En plus la descente c’était vraiment facile, même de nuit sa aurai été simple, on a vu pire…

Sinon un autre exemple ou on était que deux:

Sur le chemin du retour d’un week-end de trois jour, on à été surpris par le mauvais temps. Il fallait rentrer et on à pas trop réfléchit, bref… en plein brouillard, sous la pluie et avec le vent, puis la neige en haut du col, on était geler et à l’époque « débutant » et mal équiper ! La totale ! Il restait de plus en plus de névés qui étaient très mauvais et au pied d’une traversée exposée on à rapidement dicuter pour décider qu’on allais tenter, jusqu’ici tout vas bien. Les traversée sont casse geule, et mon copain tout d’un coup sans discuter me dis « je fais demi tour ! » Soudain pris par le peur je n’ose plus bouger. J’essaye de le persuader de rester avec moi et qu’il falllais évaluer la situation et soit continuer la descente ou appeller les secours, il veut rien savoir et les minutes passe et il s’éloigne, carte à la main en me geulant les coordonées, si jamais. Mes pieds déjà bien geler sont figer et j’suis inccapable de repartire le rejoindre. Que vas t’il se passé pour lui ? Punaise je suis seul ici pas à l’abris du tout ! Que faire ? J’ai fini par appeller les secours qui sont rapidement arriver, ouf. Mon « copain » à été récupérer plus haut. Quel ambiance…

Voilà mes petite éxpérience de solidarité.

A+

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

tu n’as pas de bol avec tes compagnons de cordée quand même!! Tu les choisis comment? Je touche du bois, je n’ai jamais eu de soucis de cet ordre avec les gens avec lesquels je pars, on est toujours en phase sur les décisions, c’est le plus compétent ou opérationnel du moment qui tranche en cas de débat, et dans tous les cas (ou presque) c’est le plus faible qu’on écoute pour faire demi-tour, et on n’insiste pas trop pour continuer. Mais bon ce n’est jamais évident

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Ben dis donc, swiss marmotte, tes équipiers, ils sont vraiment craignos.
Perso, si on part à 2 ou 3 cordées, on arrive à 2 ou 3 cordées, sauf si on se met d’accord à un moment donné.
A tout prendre, je préfère largement matt dans son histoire à la Meije. OK, il n’est pas très malin de faire retomber leurs erreurs sur le gardien, mais au moins, ils sont partis à 3 cordées, et sont restés ensembles. Il y avait certainement des + rapides qui auraient pu rejoindre le refuge avant le mauvais temps, et ils ne l’ont pas fait. C’est peut-être pour ça qu’au final il n’y a pas eu de mort.

J’éspère que tes (ex ?)compagnons ne sont pas en train de gueuler sur C2C sur le thème « qd on n’a pas le niveau, on n’y va pas »…

Une petite histoire… spéléo, mais tout à fait transposable à la montagne.
Un type plutôt branché exploration / première, donc de bon niveau (avec des responsabilités importantes dans sa fédé) m’expliquait à mes débuts le danger d’être suspendu inconscient dans un baudrier. Il me racontait que dans l’une de ses équipes, un débutant était mort parce qu’il n’avait pu franchir un passage sur corde, et était resté trop longtemps pendu au relai.
Et là, j’ai demandé : « tu étais là ? mais pourquoi n’es-tu pas allé l’aider ?.. »
Je me souviens encore du long silence qui a servi de réponse.