Posté en tant qu’invité par Sohlengänger:
En ce qui me concerne ma religion est faite : c’est softshell !
Comme tout le monde, il y a des années j’ai cru au mirage des membranes et du système 3 couches… Je crois n’avoir pas été le seul à crever de chaud en plein effort, pour me peler à l’arrêt… Bref au final à transgoutter en toutes circonstances, pas par la pluie, mais par ma propre transpiration.
Dans les bureaux d’études et en labo, la membrane c’est génial, mais en pratique pour ma physiologie c’est guère mieux qu’un K WAY…
Quand la sotfshell est apparue ça a été pour moi une véritable libération. Je me rappelle c’était dans le Jura à Chapelle des Bois, en hiver, un vent à décorner les boeufs. J’ai trouvé dans un petit magasin à Mouthe (un vrai capharnaüm : on y entasse la marchandise par strates, mais les VRP laissent toujours du dernier cri) un blouson softshell Columbia. Super coupe-vent, avec dessous juste un col cheminée ultra-fin : ça a été la révélation ! Avec de la bruine : toujours sec ! A l’effort : toujours sec sans trop de surchauffe : la fermeture double curseur, ça c’est pratique !
Depuis j’ai échangé mon pantalon de ski de fond pour un pantalon softshell Intersport qui va très bien.
Entretien : rincage à l’eau uniquement, ubi et orbi, sur un cintre, sous la douche.
En été sur les massifs, la membrane légère style Paclite se trouve en fond de sac… Et le reste très souvent… J’y ajoute un blouson (pseudo-doudoune) en synthétique à 30 € chez Décath, beaucoup plus chaud qu’une polaire. Donc, la polaire et le sur-pantalon membrané restent à la maison. Et je ne m’en porte pas plus mal.
Ce blouson softshell, c’est du multi-saison et multi-activité. Et, le cas échéant, en ville, il est très correct.
Lorsqu’il fait vraiment chaud, entre 1000 et 1500 m, je prends un parapluie golf, 10 € chez Décath. Oui, oui, vous avez bien lu !!! Chemise et pantalon en synthétique léger qui sèchent « sur l’homme ». Confort et souplesse d’emploi incomparables… Surtout quant on voit les camarades s’arrêter pour sortir leur membrane du sac, puis crevant de chaud, s’arrêter à nouveau pour la remballer lorsque cesse la pluie, et ce, de façon récurrente !
Bon, mon épouse préfère la cape de pluie. Mais on s’écharpe de partout et on ne voit plus rien : tout juste bon à protéger les provisions… Elle trouve que le parapluie fait incongru au niveau du look ! Incongru, mais efficace pour mes besoins. Point.
J’ai découvert l’efficacité du parapluie en discutant (toujours à Chapelle, mais cette fois l’été) avec un pélerin. Il était parti d’Anvers et se dirigeait sur Rome en empruntant la Via Francigena. Superbe son parapluie de berger : 9 baleines en bambou au lieu de 8, assemblées avec un fil cuivreux, canne en bois, toile bleue en coton fort. Aussi grand qu’un parapluie de golf, mais à forme beaucoup plus enveloppante. Du bon artisanat, bien français, pour 130 € environ, avec SAV. Du lourd, mais c’est censé résister à un bon vent.
Mais comme ont dit dans la marine : à force 5 tous les petits bateaux rentrent au port :rolleyes:
Et puis je ne résiste pas au plaisir de vous donner l’élément de base de ma tenue de campagne 4 saisons : monts du Lyonnais, entre 250 et 800 m.
Eh bien c’est la veste huilée, type Barbour comme celle de mon épouse. J’en ai 2 : une sans marque pour battre la cambrousse et une Verney-Caron pour la ville. Toutes « Made in England » avec carroyage à l’intérieur et fermeture à glissière à double-curseur (toujours cette géniale invention !).
Toujours du lourd et du poisseux (quand c’est neuf ou regraissé). Ne nous plaignons pas, maintenant elles sont graissées avec des dérivés du pétrole exclusivement et non plus à la graisse de poisson, de phoque ou de baleine comme au bon vieux temps… Mais avec le temps (6 mois) d’un produit étanche, on obtient un produit relativement imper-respirant, efficace contre la pluie, contre le vent. Lorsqu’il convient au bout de 5, voire 10ans, de le recharger en graisse, on peut insister sur les épaules et les manches, un peu le dos, et avoir la main plus légère sur le reste du vêtement. Donc on peut doser « sur mesure » l’imper-respiration du produit.
Entretien : en été . Avant de regraisser : stage sous la douche à grandes eaux ubi et orbi pour dépoussiérer la toile et rincer la doublure. Ce stage peut être aussi utile ad libitum entre 2 regraissagesSéchage complet. Puis, avec de la graisse dérivée du pétrole exlusivement (Barbour, Paxone, Effa…) on applique sur la toile extérieure avec un bas réformé (ou au doigt, avec ou sans gant). Au début, on a tendance à trop en mettre… Ou pas assez… Mais on finit rapidement par chopper le coup d’oeil et le coup de main.
Certains exposent leur vêtement au soleil une première fois AVANT application, pour que la graisse fonde dès l’application du produit, puis une deuxième fois APRES application, pour l’auto-finition. D’autres posent le pot de graisse en métal dans une sorte de bain marie, ou direct sur un fer à repasser réformé retourné à l’envers dans la découpe d’une boite à chaussures.
Perso, je trouve que la graisse s’étale très bien au naturel. Et puis, je redoute le soleil : donc, « direct » le produit par carrés ou bandes de 10 à 20 , puis je le fixe avec un fer à repasser tout doux (beaucoup moins que le synthétique, on comprend vite avec l’expérience).
Avec ce traitement la veste redevient très légèrement gluante (à enlever avant de conduire !)… Mais ça s’arrange au bout de 2 à 6 semaines. Je n’ai jamais osé ajouter du talc pour limiter cet effet du « neuf ».
Si on a eu la main un peu lourde, la graisse va migrer sur la doublure à carroyage en coton. Pas de panique : on peut dégraisser la doublure en la décollant dans un peu de white-spirit sans odeur, ou d’essence C ou F (pas de feu ou de cigarette à proximité, endoit ventilé)… Ou laisser comme ça…
Beaucoup de travail. Il y a des magasins qui font ça pour 50 €. Mais le faire soi-même est mieux à tous points de vue. Sauf à passer dans les ronciers, une telle veste bien entretenue est quasi-indestructible. La mienne a plus de 20 ans : une armure contre le temps qu’il fait et contre le temps qui passe
. A terme, une pièce de collection que je transmettrai à mes héritiers :rolleyes: . Mêmes les afficionados les membranes ne peuvent pas en dire autant !
Par temps sec venteux ou pluie, entre 0° et 15°, elle est systématiquement de sortie, petit maillot de corps synthétique respirant, chemise en coton à carreaux. Et puis c’est tout ! Je règle l’ambiance avec le curseur de la fermeture éclair. Sous 0°, un pull en mérinos sur la chemise.
Par temps de pluie, c’est : chapeau imperméable (je n’aime pas les capuches) + bottes. Si pluie diluvienne, j’ai même des jambières en coton huilé, portées AU DESSUS DES BOTTES et sur un pantalon synthétique léger. Avec un tel équipement : absolument aucune goutte ne passe. Le micro-climat intérieur y est très supportable. Au bout de 3 heures de ce régime la moiteur y est encore assez discrète, et lorsque j’arrive à la maison, je suis encore très fréquentable sans passer par la case « douche »… C’est sûr je ne vais pas à plus de 5 km/h…
Voili-voilà…