Posté en tant qu’invité par jluc:
Les sources, c’est le ministère des finances:
(http://www.minefi.gouv.fr/presse/dossiers_de_presse/ministre/epargne_regl/c0307211.htm), ce qui n’est pas un gage de neutralité.
Pour le reste, j’ai un peu vérifié, et c’est top compliqué. Pour le livret A et bleu (qui sont concernés par la mesure et dont l’objet, à l’origine est de permettre des prets aux HLM pour construire des logements sociaux et des prets aux PME qui se créent), la collecte se fait gratuitement par la Poste, les caisses d’épargne, et les crédits mutuels-- direction la Caisse des dépots et consignation. On considère que ces produits, qu’ils distribuent en monopole, leur fait suffisamment de pub comme ca. Pour le livret d’épargne populaire, qui est en principe le seul produit destiné à soutenir l’éparnge populaire (parce que son accès est sous condition de ressources), le Gouvernement n’y a pas touché: il reste à 4.25%. Il est distribué par toutes les banques qui recoivent une commission la plus basse possible (c’est de l’argent public, le Gouvernement ne veut pas le donner inconsidérément aux banques).
C’est vrai que l’idée de baisser un taux pour sécuriser l’épargne populaire, c’est bizarre, et maintenant que j’ai un peu vérifié, ca relève un peu de l’effet d’annonce (ca aurait été vrai dans les années 80 où les taux de l’épargne réglementée étaient en dessous de l’inflation, ce qui ne devrait plus trop arriver).
Je vais essayer de parler franco, sans parti pris politique: comme indiqué dans le communiqué de Bercy, le taux du livret A va être fixé de manière automatique désormais, en fonction de l’inflation. Les Gouvernements, de droite et de gauche, n’osaient plus toucher à ce taux, surtout à l’approche des élections. Apparemment, Strauss-Kahn avait créé en 1999 un comité pour parvenir en douceur au même résultat, mais… sans le faire.
Et pourtant, les effets économiquement négatifs du taux du livret A, qui est désormais nettement au dessus du taux de l’inflation et de la rémunération des prets bancaires, sont importants, tout le monde le reconnait:
- il n’est plus interessant pour faire ce qu’il doit faire, financer les HLM et les PME en création, qui ont recours au pret bancaire classique
- il influe sur les taux d’interets en France pour tous les prets aux particuliers, en les tirant à la hausse. Du coup,les gens épargnent au lieu de consommer, et surtout les gens qui peuvent épargner, pas forcément les plus modestes. Et ca, quand l’économie est en plein ralentissement, ca n’est vraiment pas bon du tout.
Bref, pour ne pas avoir à se flinguer tous les étés, le Gouvernemet a opté pour un mode de calcul du taux du livret A qui suive l’inflation. Si elle remonte, l’épargne placée ne perdra pas de sa valeur. Si elle descend, cela évitera de faire ralentir encore l’économie (c’est ce qu’on appelle un effet pro-cyclique).
Alors, c’est vrai que ca peut paraitre anti-social, de prime abord, même si on considère que c’est au LEP et non au livret A de soutenir l’épargne populaire. L’option de Raffarin, c’est de favoriser l’économie pour augmenter les rentrées fiscales, qui à baisser les impots après. On verra s’il le fera.Après, c’est une question d’opinion politique, chacun jugera.