Ski de rando et réserves naturelles

De retour en vallée hier suite à une rando, nous avons remarqué un grand panneau signalant que toute la zone de l’Etivaz (vallées de la Torneresse et de l’Eau Froide, entre autre) est classée en réserve naturelle. Dans les cours et au CAS on nous dit que la loi interdit les activités hivernales (ski de rando, raquette) dans ces zones; qui sont sigalées sur les nouvelles CN au 50 000.

Question: Vous faites comment vous? Vous y allez quand même ou vous allez ailleurs? Vous préparez aussi vos courses avec une carte au 25 000 et n’y voyez rien?

faut pt’être avoir une approche cantonale, comme souvent en suisse. Pour les Grrrrrrrrrrrrrisons, y’a l’office cantonal de la chasse et de la pêche qui publie une carte des zones protégées: http://mapserver1.gr.ch/wildruhezonen/wildruhezonen.phtml
ça existe pas du coté de Vaud/Fribourg?

Mic’hel


Y’a pas de bonne neige, y’a que des bons skieurs… (vérifié ce weekend! :wink: )

Pis tu sais ce que tu risque si t’y va quand même?
Un coup de gypaète empaillé sur la tête?

Posté en tant qu’invité par Balthazard:

Peut être un élément de réponse avec la carte sur ce site : http://www.geoplanet.vd.ch/index.php
Tu prends « Nature, faune et patrimoine » dans l’onglet « Thèmes » et tu choisis ensuite en cochant les cases « Réserves naturelles publiques » et « Réserves de faune ».

Est-ce qu’une zone en couleur apparaît là où tu es allée ?

J’ai été voir sur le site que tu m’a indiqué, mais ça ne correspond pas avec les panneaux qu’on a vu sur le terrain. Sur la carte seul le fond du vallon de la Torneresse (entre la Cape au Moine et la Para) est classée réserve de faune, et sur les panneaux, toute la zone depuis l’Etivaz (vallons de la Torneresse et de l’Eau Froide) est en réserve naturelle.
Ca change quand même un peu la donne, même si je pense que la plupart des randonneurs qui vont dans le coin n’ont aucune idée du fait qu’on est pas sensé faire de la rando dans ces zones! Ceci d’autant plus que ce sont des courses fréquement parcourues (Tornette, Cape au Moine,…).

Posté en tant qu’invité par Pimprenelle:

Indépendamment de toute réserve ou pas de réserve naturelle, j’aimerais apporte mon grain de sable au sujet de la faune. Nous en tant que skieurs randonneurs aimons se balader un peu partout en oubliant que dans ces lieux d’autres êtres fragiles ont élus domicile. Parfois, nous nous sentons maitres des lieux, puissants et dominateurs sur tout ce dont nous grimpons et glissons. Or nous ne sommes que des prétentieux invités dans ces lieux. La priorité va sans doute aux animaux, car ils sont chez eux. Je verrai d’un très mauvais œil une harde de chamois traverser mon salon, certes que je serais au premier abord émerveillée de les voir de si près, mais après leur passage, je serai bien déçue de constater les dégâts.
Petite histoire :
Dimanche passé, enfin… j’ai pu me remettre sur mes nouveaux skis, moment très attendu… peu importe, ce n’est pas cela qui compte. Mais plutôt… nous avons pris le chemin de la Haute Corde, il n’y avait personne dans ce vallon, aucune trace sauf celles des animaux, chose que nous apprécions. Pourtant dans le vallon d’à côté qui mène au col des chamois, il y avait du monde. Nous sommes arrivés à environ 100m du sommet, un chamois allongé sur une butte nous scrutait. Quand nous sommes arrivés tout près, il s’est levé et parti en courant, nous nous sommes arrêtés pour le regarder… et lui aussi. Nous avons continué sur notre montée, bah, décidemment lui aussi, il aurait pu partir à droite, à gauche, derrière, mais rien de cela… il montait droit vers le sommet. On l’observait, il ne pouvait pas courir de la même manière qu’en été, la neige l’épuisait. Nous avons décidé de s’arrêter pour boire et manger, bah, lui aussi… vu que visiblement on ne montait plus il s’est allongé une fois de plus sur un petit promontoire et nous avait toujours dans le collimateur.
Il a fini pour avoir gain de cause, nous l’avons laissé se reposer et avons pris la résolution de descendre.
La pente (environ 30°) qui s’étendait au dessus de nos têtes était soufflée, la neige avait été façonnée par le vent, comme une mer agitée et crispée par la tempête, il y avait des accumulations par endroit d’1m ainsi que des barres et des grands trous pour agrémenter la descente.
Avons-nous raté quelle chose ? Nous ne le saurons jamais.

Cela me fait penser à tous ceux qui roulent en 4x4 ou qui font du héliski et etc… Difficile de renoncer à ses propres plaisirs, rien que pour protéger ou sauvegarder les intérêts des autres… on oublie qu’en le faisant, on le fait aussi pour soi. :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par Olaf Grosbaf:

Salut Chti Nain,
T’as vu l’artcile dans les Alpes sur ce sujet? Pour les intéressés on peut le trouver sous www.sac-cas.ch->Les Alpes->décembre 07
Ces oir je suis allé faire un tour chez Pyot, histoire de voir les cartes qui me concernent le plus géographiquement. Alors, pas mal de mauvaises surprises:
La Dent de Lys tout d’abord. Il n’y a plus que la voie de montée normale qui soit autorisée… Finies, les belles face SE et E et la descente directe de la face S.
Vanil de l’Ecri, fini le couloir NW. Par contre le couloir SW est épargné, même si c’est là que j’ai le plus souvent vu des chamois (pas con les bestiaux: entre des contre-pentes S et un couloir N, ils savent où aller).
Brenleire, face SE, fini aussi…
Et sur Berne, en moyenne montagne va falloir jongler…
Par contre la zone que tu mentionnes vers la Para est une « zone qu’il convient d’éviter par respect pour la faune », mais sans contrainte.
Bref, c’est un peu la merde, cette histoire. Va falloir casquer pour acheter les cartes du CAS (d’ailleurs quelle est sa légitimité pour décider de l’officialité d’un itinéraire?) pour éviter des amendes qui peuvent être salées… Des randonneurs en ont fait la triste expérience en Engadine. Et pas moyen de jouer la carte de l’ignorance!
Il faudra peut-être rajouter une rubrique dans le topo c2c, histoire que les egns ne se fassent pas pièger par ignorance.
Ou vendre son matos de pô pour s’acheter un quad…
Olaf

tout membre peut rajouter un message d’avertissement dans la fiche des itinéraires concernés par une interdiction temporaire ou permanente (exemple du Néron)

Pour ça c’est un peu n’importe quoi… J’ai ce que je pense être la dernière édition de celle des Rochers de Naye(2003), et y’a pas les zones « jaunes » dessus…

[quote=Olaf Grosbaf]Il faudra peut-être rajouter une rubrique dans le topo c2c, histoire que les egns ne se fassent pas pièger par ignorance.
Ou vendre son matos de pô pour s’acheter un quad…
Olaf[/quote]
C’est vrai qu’après la rubrique transport public… on pourrait aussi mettre les zones traversées… et si l’accès et quad est possible!!!

A part ça pour l’instant nous on joue un peu les boffiots et qu’on tombe en général sur les panneaux au retour (sauf ce weekend ou on est parti en connaissance de cause!) tout en faisant attention d’éviter les zones qui nous paraissent sensibles (vernes, lisières de forêt…)

Posté en tant qu’invité par Balthazard:

Ou faire du ski de piste …:rolleyes:

Est-ce le résultat d’accords passés entre les associations de défense de la nature et les stations de ski ou les communes ? Du style, vous me laissez tranquillement installer mes 50 canons à neige :frowning: et mon lac artificiel et je laisse en retour 1500 hectares à classer en réserve naturelle ?

Posté en tant qu’invité par Olaf Grosbaf:

Pour ça c’est un peu n’importe quoi… J’ai ce que je pense être la dernière édition de celle des Rochers de Naye(2003), et y’a pas les zones « jaunes » dessus…

Ben les cartes se renouvellent tous les 4 ans: 2003 + 4=2007 Les zones avec restrictions ne sont mentionnées de manière générale que depuis 2006…

[quote=Olaf Grosbaf]Il faudra peut-être rajouter une rubrique dans le topo c2c, histoire que les egns ne se fassent pas pièger par ignorance.
Ou vendre son matos de pô pour s’acheter un quad…
Olaf[/quote]
C’est vrai qu’après la rubrique transport public… on pourrait aussi mettre les zones traversées… et si l’accès et quad est possible!!!

A part ça pour l’instant nous on joue un peu les boffiots et qu’on tombe en général sur les panneaux au retour (sauf ce weekend ou on est parti en connaissance de cause!) tout en faisant attention d’éviter les zones qui nous paraissent sensibles (vernes, lisières de forêt…)[/quote]
C’est vrai que la situation incite à jouer les ignorants car dans l’article de « Les Alpes », l’auteur dit que pour le canton de Berne, ces zones de protection ont été définies à une époque (quand?) où la quantité de gibier était plus faible et devenait problématique. Depuis la pratique de la montagne et la population de gibier ont évolué. On se retrouve avec conflit de territoire où la législation se base sur une image fausse tant au niveau de la faune que celui des sports de montagne. Il y a donc certainement une zone grise, mais le jour où tu tombes sur un garde-faune borné, tu risques de casquer… Plusieurs milliers de francs dans le cas grison, où plaider l’ignorance n’a servi à rien…

Je comprens qu’il y ait des zones sensibles à éviter, mais… Dans ces zones, on ne peut suivre QUE les itinéraires balisés, été comme hiver. OK, mais en hive, il n’y a pas d’itinéraires balisés. Donc, on prend comme base les topos du CAS et les cartes de Swiss ski pour décider de ce qu’est un itinéraire balisé. Or les topos du CAS sont assez vieillots et présentent un vision assez conservatrice du ski de rando qui ne prend pas en compte les évolutions de ce sport (pente raide, fréquentation en hause -> envie d’aller ailleurs, meilleur noveau de ski qui ouvre des possibilités), bref du ski de rando de grand-papa.De plus, ces topos et cartes n’ont pas été élaborés pour servir de base légale, mais pour proposer une sélection possible d’itinéraires que l’auteur a jugée intéressante selon SES critères. Et quand onlit dans les topos des années 80 comment ses auteurs traitaient l’escalade libre naissante, on peut parier que certains skient encore en knickers et chandail rouge…
Pour moi la grande question est : quelle ets la légitimité de Swiss Ski (qui s’occupe surtout du ski alpin de compétition) et du CAS à prétendre à l’officialté d’un itinéraire? Parce que si je suis pêt à me voir interdire certaines zones, j’aimerais que ce le soit après avoir pris en compte l’avis représenatatif et légitimé de la communauté skirandonnaute (un peu comme pour les conventions d’escalade) !

Et qu’est qui fait qu’un itinéraire soit considéré comme officiel: une ligne de spits est-elle un balisage, les balises TSL des sentiers raquette sont-elles un balisage officiel? Légalement, de combien de `mètres peut-on s’écarter du tracé officiel sans tombre dans l’illégalité?

Au passage un petit exemple absurde: en Gruyères, dans la région des Vanils. Plus moyen de descendre le couloir NW du Vanil de l’Ecri, alors que les chamois ne le fréquentent guère et préfère le couloir SW, autorisé. Mais le plus cocasse, c’est que la chasse est autorisée dans cette zone, qu’en été il faut presque pousser les bouquetins pour passer sur le sentier et qu’il faut même abattredes bouquetins en surnombre… D’un côté il faut restreindre une pratique pour épargner la faune, mais de l’auztre il faut abattre cette faune car la surpopulation crée des problèmes sanitaires et de consanguinité. Allez comprendre!!!

Il est vrai que la pratique de la montagne hivernale connait un boom: la raquette y contribue en amenant les gens dans des territoires ignorés des skieurs, comme les forêts; le nombre de skirandonneurs explose; il y a du monde tout le temps, et plus seulement le WE; on skie, la nuit, le matin avant le boulot; en été, les via ferrata ouvrent des terains qui n’étaient que peu ou pas parcourus. Les conflits sont donc inévitables…

Et pour répondre à Balthazard, « Est-ce le résultat d’accords passés entre les associations de défense de la nature et les stations de ski ou les communes ? Du style, vous me laissez tranquillement installer mes 50 canons à neige et mon lac artificiel et je laisse en retour 1500 hectares à classer en réserve naturelle ? »
Ben en partie oui, j’en ai bien peur. Et cette confiscation de l’espace à l’encontre par deux minorités extrêmistes aux intérêts divergents (tiens ça rappelle autre chose au nveau politique) me gonfle: des petits groupes privés bien organisés confisquent l’espace publique.

Aux States, il y a une asscociation (Access Fund) qui essaie de faire prendre en compte les intérêts de la communauté grimpante dans des conflits de territoire avec des propriétaires privés ou publics. Il faudrait peut-être réféchir à quelque chose du genre en Suisse. La problématique m’intéresse. Si ça en motive d’autres, on pourrait essayer d’en discuter et de monter quelque chose.
Olaf
Olaf

[quote=Olaf Grosbaf][ Il faudrait peut-être réféchir à quelque chose du genre en Suisse. La problématique m’intéresse. Si ça en motive d’autres, on pourrait essayer d’en discuter et de monter quelque chose.
Olaf[/quote]
Moi c’est aussi une problématique qui m’intéresse, n’étant pas trop adepte des courses (trop) fréquentées, et aimant bien aller à la découverte de nouveaux coins.
De plus on s’est déjà posé plusieurs fois la question, a-t’on le droit de skier là, de faire cette course. Et ça en Gruyère, dans les Alpes vaudoises ou en Suisse Allemande.

Si jamais tu peux me contacter sur mon mail.