Bonjour,
Est ce que ça vous arrive de partir seul en montagne et de demander à intégrer une cordée ?
Est ce qu’il est possible de demander à intégrer une cordée rencontrée sur un itinéraire ?
Bonjour,
Est ce que ça vous arrive de partir seul en montagne et de demander à intégrer une cordée ?
Est ce qu’il est possible de demander à intégrer une cordée rencontrée sur un itinéraire ?
Je l’ai fait par le passé avec succès ( dibona et aig du moine, cougourdes) en proposant même des courses plus difficiles que celles prévues par la cordée rencontrée mais l’époque n’est plus la même et je doute que tu sois bienvenue.
Je trouve les gens bcp moins rock’n Roll de nos jours. Peu ouverts.
Je parle d’une époque sans réseau social et balbutiement des portables.
Oui c’est ce que j’ai pu remarquer il y a quelques jours.
Quand j’ai demandé à intégrer une cordée pour passer une zone de crevasses on m’a regardé avec de grands yeux en m’envoyant paître.
Alors là c’est pire que ce que j’aurai imaginé…
D’autant qu’avec la technique du machard pour celui du milieu, ça prend deux minutes sans rien toucher à la configuration de la cordée. Et plus de sécurité à trois sur la corde qu’à 2 sur une zone crevassée.
Autant pour traverser un glacier je ne trouve pas ça malvenu de demander une intégration à une cordée, comme dit plus haut ça n’engage pas la cordée, autant pour une course je trouve ça inconséquent. La cordée ne connait rien de l’individu et ce dernier peut alors faire échouer l’entreprise de cette cordée, sans parler du caractère intrusif dans une bulle privée.
Autre détail, la personne seule, si elle a réservé dans un refuge pour faire sa course et qu’elle ne trouve pas son « autostop », le refuge a une place vide non annulée. Pas très poli vis à vis du gardien.
En général quand on est gentil avec des inconnus, on le regrette, il n’y a pas souvent de renvoi d’ascenseur.
À force on préfère choisir son entourage avec soin. Les autres ne sont pas des amis, au mieux ce sont des individus neutres, sinon gênants, et parfois ce sont des parasites.
Appelons les choses par leur nom : c’est ce qu’on appelle squatter une cordée et le bon vouloir d’inconnus, et éventuellement les mettre devant le fait accompli d’une obligation d’assistance.
Il m’est arrivé plusieurs fois de récupérer des gens ou cordées en difficultés. Je l’ai fait naturellement et bien volontiers dans la mesure où la situation était potentiellement dangereuse pour l’individu s’il est seul, voire pour la cordée.
J’ai un jour littéralement traîné un type sur la traversée du Pelvoux (depuis le sommet du couloir Coolidge jusqu’à Ailefroide) alors que j’avais sur ma corde mon fils de 12 ans qui avançait largement mieux. Résultat : journée de merde à faire « le guide » de A à Z, et à peine merci… Je l’ai fait récemment au Kazbek dans des conditions encore plus craignos, mais là c’était différent, le mec était en réel danger et ne demandait rien.
Accepter un inconnu sur sa corde au dernier moment (y compris au départ du refuge) change absolument TOUT de l’organisation de la course et de la gestion de tous les paramètres à venir, à commencer par la sécurité de tous.
Et l’argument de dire « je profite de la corde juste pour ce passage » me semble hautement fallacieux. Après le soit-disant passage, on lui dit « casse-toi » ? J’en suis incapable, et je me le cogne tout le long !
Donc pour moi c’est une attitude de parasite à bannir, dans la mesure où il est quand même facile de s’organiser en amont, surtout de nos jour avec les réseaux sociaux, les forums, sans oublier les clubs.
Je suis sûr à 100% que les cordées que j’ai rencontrés sont reparties encore plus contentes qu’elles avaient prévu. C’est au final une affaire de personne et de manière de faire. Premier cas : un couple enchanté de trouver un " guide" pour une voie plus dure. Deuxième cas : un gars seul sur la mer de glace , on tombe d’accord sur une course plus dure que nos plans de départ. Dernier cas : 2 jeunes un peu perdus et débutants qui me demandent où se trouve leur voie : résultat je vais avec eux et pratiquement tout devant.
Que des bonnes expériences.
Chacun ses expériences.
J’oublie la fois où une connaissance me plante au refuge en se rappliquant avec un troisième pour faire une course plus dure…
La chance avec moi car un gars dans une cordée se retrouve seul aussi car son pote est nauséeux.
Résultat mes 2 autres " potes" se prennent un gros but et moi je me fais la belle classique avec l’inconnu.
Encore un bon souvenir et petite vengeance en direct !
l’hallu pour ta connaissance qui te plante sur place !!!
ça m’est arrivé une fois de proposer ma corde à un gars sur un glacier (on etait 2) , il a refusé. ça m’ait arrivé une fois qu’on me propose (j’étais en solo dans une cascade, eux arrivaient derrière, j’ai refusé). et ça m’ait arrivé une fois qu’on me « taxe » mon rappel en cascade (des italiens nous suivaient derriere) : mauvais souvenir, ils sont même passés avant ma partenaire, et foutu un gros bordel en enroulant leurs cordes dans la mienne, j’ai du refaire un autre relais pour les laisser passer 2h de perdues et les orteils qui gèlent…
ça reste quand même assez spécial de demander de partager la cordée
Pour se faire l’avocat du diable, on peut aussi imaginer que l’« individu » en question puisse être une certaine part d’inconnu ajoutée à la journée, à la course, et que cette part d’inconnu soit enrichissante, au final…
Le caractère intrusif n’est là que si l’« individu » en question s’impose : s’il demande gentiment, rien n’empêche de refuser… Une bulle privée mérite parfois un peu d’ouverture (et parfois ne le souhaite pas, bien sûr).
En effet : du coup c’est juste une question de choix… Est-ce qu’aujourd’hui, dans les circonstances du moment, le choix de la course, le feeling avec l’inconnu, mes partenaires « prévus », la dynamique d’ouverture dans laquelle je suis, j’ai envie de modifier les paramètres que j’avais organisés, ou non ?
Je crois qu’il ne peut y avoir de certitudes sur le sujet, c’est dommage d’être fermé à priori, non ?
Ah ben tiens, quand je parlais de fermeture a priori…
En général, c’est ta généralité… Perso, quand j’ai été gentille avec des inconnus, je n’l’ai jamais regretté…
Ce qui ne veut pas dire « accepter tout à tout prix », mais être honnête, juste : aujourd’hui ça me parle que tu m’accompagnes, demain peut-être pas.
Je ne vois pas trop comment l’ouverture à l’autre et l’honnêteté peuvent être source de regrets, en fait ma généralité à moi c’est plus qu’à chaque fois que j’ai été méchante, je l’ai regretté !!!
En fait ça s’apparente à du secours en montagne, mais c’est peut-être pas plus mal ainsi, et on peut même parfois gagner du temps en aidant les autres.
Bah comme dit par sambuis plus haut, et tel que raconté par les potes z’anciens, ça se faisait volontiers, avant les réseaux sociaux et portables, nan ? (j’ai découvert la montagne trop tard pour avoir connu ça, mais j’les crois…)
Du coup pourquoi avoir davantage confiance en un échange virtuel et toussa, qu’en une rencontre en live où, si le feeling passe, feu ?
Du coup ça marche comment ? Tu promènes le rappel et la ferraille, tu es autonome sur l’itinéraire et tu espères croiser une cordée pour partager un bon moment ? Ou tu fais l’itinéraire en mode léger et tu comptes accrocher ton baudrier sur le matériel des autres ?
Quand j’ai commencé l’alpi, je pensais naïvement que c’était possible de trouver des partenaires de cordées dans les refuges liés à des classiques. Mais bien rapidement je me suis rendue à l’évidence : à moins d’avoir une grande marge pour une course, il est essentiel de connaître un minimum ses partenaires de cordée.
Au mont Blanc, suite à un lapin, je suis montée seule et j’ai accepté l’invitation d’une cordée pour la descente. Résultat : les 2 gars étaient hyper sympas, mais bien fatigués, et seule je serais arrivée 2 ou 3 heures plus tôt aux houches. J’étais quand même contente d’être encordee hein, mais heureusement qu’il n’y avait pas de gros enjeu de sécurité pour l’explosion d’horaire.
Tout est affaire de contexte et de personnes. J’oublie aussi la fois où j’étais parti pour une voie en solo assuré et qu’une cordée de 3 se rapplique juste derrière.
On a fait 2 cordées. Bien plus simple et sympa surtout que j’accordais aucune importance à ce solo. Juste l’envie de sortir mais personne de dispo…Encore une bonne expérience pour tout le monde.
Si l’on espère aller qquepart pour trouver un partenaire au dernier moment il faut je pense deux choses : un plan A à faire seul et un plan B éventuel si on trouve du monde sans s’imposer . Donc prévoir le matos utile pour les deux.
J’ai effectivement souvenir de belles rencontres, de beaux partages, mais ça s’est toujours fait tacitement, naturellement, avec un feeling qui s’est construit soit durant la course, soit la veille au refuge. Mais que l’on m’impose plus ou moins directement une assistance (que je ne serai jamais capable de refuser en cas de danger, je me répète), contribue largement à me rendre grognon et peu ouvert à la convivialité !!!
Dans la plupart des cas, l’échange passe rapidement du virtuel au réel, avec le plus souvent une rencontre préalable, voire une course « test », donc la confiance peut se construire. Quant à la rencontre en live sur zone, comme je le dis plus haut, tout se fait instantanément, voire pendant la course et parfois sans beaucoup d’alternative dans la prise de décision…
Du coup ça marche comment ? Tu promènes le rappel et la ferraille, tu es autonome sur l’itinéraire et tu espères croiser une cordée pour partager un bon moment ? Ou tu fais l’itinéraire en mode léger et tu comptes accrocher ton baudrier sur le matériel des autres ?
J’ai tout le matos.
C’est un peu comme un mec qui voudrait passer la nuit chez toi. Tu le rencontre la veille, tu passe une bonne soirée au bar et le feeling passe bien, probablement que tu aura envie de prolonger l’instant et la rencontre en lui ouvrant ta porte. Mais si un inconnu sonne chez toi un soir à 23h et te demande si il peu passer la nuit chez toi, il y a peu de chance pour que tu lui dise « ha mais ouais carrément! ».
Perso, je conçoit mes sorties en montagnes comme étant également des moments de partage avec mes compagnons de cordée. C’est finalement quelque chose d’assez intime, ça me fait chier qu’un inconnu sorte de nul part et s’incruste à l’instant. En dehors des problématiques de sécurité.
bonne comparaison!
c’est aussi la différence entre un autostoppeur,
et celui qui frappe a ta vitre au moment de repartir d’une station service
Il y a pas mal d’années on était un groupe de copains partis faire les Dômes de Miage. Le 2ème jour il y avait une belle crevasse à passer à la montée, et les cordées attendaient pour passer une à une au niveau d’un pont de neige. Un italien était monté là, seul, il pensait redescendre. On lui a proposé de venir dans une de nos cordées, ça a été une super rencontre.
Il nous a invités le soir dans son petit appart aux Contamines, on a fait les courses à l’épicerie ensemble et sa femme nous a fait un super repas italien ! Ensuite on a fait d’autres courses ensemble en Italie, de supers souvenirs.
Cela m’est aussi arrivé de me retrouver seule en refuge suite à une défection non prévue et non annoncée de coéquipier et j’ai été bien contente que des gens me proposent de venir dans leur cordée faire une course, ou m’assurent pour un passage de crevasse. Mais c’était les gens qui me proposaient.