Un article sur les sherpas dans lequel l’auteur tente de donner quelque perspective: http://www.ghm-alpinisme.fr/index2.php?action=0.3&id=7
Sherpas - perspective
Il s’agit tout bonnement de l’exploitation éhontée des pauvres par les riches. A rapprocher du reportage sur les téléphones portables hier soir sur A2.
Sigayret met en cause l’opposition vallées qui s’enrichissent/vallées oubliées du tourisme, bahuns et chetris/« botés » et surtout institutions inopérantes et corrompues (occupées par les mêmes castes)… c’est d’abord un problème de népalais !!!
Et là-bas j’ai cru comprendre que les régions veulent plus d’autonomie on comprend pourquoi en lisant cet article, ça dépasserait les clivages de castes et la prééminence des institutions décriées. L’argent du tourisme irait dans la poche des acteurs.
Que des candidats à l’Everest râlent et soient stressés du porte-monnaie et de l’empathie c’est pas étonnant mais faut pas tout mélanger… j’étais dans le Kumbu ce mois d’octobre pour un trek, j’ai pas passé mon temps à m’excuser d’être un riche, chemin faisant j’ai surtout posé plein de questions pour comprendre… les sherpas pour le guide tamang étaient souvent riches (en Kumbu) et n’habitaient plus dans la vallée mais à Katmandou et étaient remplacés par les ethnies des vallées un peu plus basses (rais) qui à leur tour en profitent progressivement… assistants et porteurs ne sont plus sherpas ! De même le cuistot n’est pas sherpa, salarié, il monte pour la saison, idem pour les tailleurs de pierre qui construisent les lodges… tout le monde essaie de profiter du tourisme à différents degrés à tel point qu’ils ne sont pas très clairs sur le fait d’avoir ou non des routes … moi, j’ai entendu « la route ne profiterait pas aux locaux et leur enlèverait le travail », tant qu’on ne lui propose pas un autre avenir le porteur préfère ne pas avoir de route pour pouvoir travailler même dur… croire qu’il y a deux populations - une de méchants occidentaux riches et - une de pauvres sherpas exploités et ignorants c’est penser que ces sociétés sont d’une immobilité congénitale ! Et les habitants des vallées perdues de l’ouest aimeraient bien les voir passer ces étrangers somme toute pas si puants que ça…
Comme disait le guide tamang « les porteurs, c’est dur… mais ils n’ont pas le choix » mais dans son esprit il veut dire dans le cadre du niveau de développement économique actuel du Népal… et de l’inexistence de l’Etat sur le terrain : les écoles, les routes, etc… sont financées par les dons étrangers ou dues aux locaux, l’Etat ne fait rien ! Pas dans le sens ou ils seraient de purs esclaves dont ne sait quel lobby étranger puisqu’ils sont tous travailleurs indépendants…
Dans un article de journal népalais on s’interrogeait sur le fait que les morts (des népalais ET des touristes) de ce mois d’octobre aurait pu etre évités si l’Etat installait un peu plus d’antennes téléphoniques dans les vallées… alors que l’argent des taxes dues par les étrangers étaient plutot prévues pour ça non ? En effet des groupes se sont engagés alors que la météo était mauvaise simplement parce que le téléphone ne passe pas, en 2014, alors que des milliers de gens depuis des années viennent au Népal et payent les taxes, le téléphone ne passe que dans quelques vallées ???
c’est sur que même un guide népalais qui gagne sa vie (au Népal) ne risque pas de prendre l’avion pour venir se promener dans les Alpes… là est l’injustice, vivre dans une sorte de prison invisible dont les murs sont sa frontière et sa monnaie… mon guide m’a suivi dans un magasin de matos car je voulais voir le prix d’un piolet fabriqué en France… il a été assommé par le prix et encore plus quand je lui ai dit que c’était le même prix en France, ben oui puisque c’est un produit français : je ne pense pas être un « riche » en France mais ce qui est sur c’est que si je transpose mon pouvoir d’achat au Népal, je deviens riche « au Népal ». et ça il le comprend très bien, il n’est pas idiot et je ne pense pas qu’il m’en voulait pour ça.
En tout cas je préfère passer pour un riche et donner mon argent aux népalais qu’aux chinois
Pourtant ça lui permettrait de parcourir des vallées où le téléphone ne passe pas, avec des autochtones qui ne trouvent pas ça anormal