Secours hiver 2018 au Nanga Parbat

Ah oui, c’est vrai en regardant les photos, j’ai utilisé le même (une version 2017 un poil plus puissante, atterrissage 5700m et vol 6400m avec 2,5 passagers -si vent/visi OK-). Désolé d’avoir médit sur l’armée pakistanaise qui est bien équipée désormais.

Histoire belle ? tragédies logiques ? Vraiment ?
Un homme est mort d’épuisement et s’il n’y avait pas eu des alpinistes très affûtés à proximité, le bilan aurait été plus lourd. Il n’est pas mort d’une chute accidentelle, d’un mauvais pas, les questions sont donc inévitables.
La question qui se pose n’est pas : "fallait-il laisser cet homme à moitié mort, là-haut ? ". La question c’est plutôt « pourquoi n’ont-ils pas renoncé alors qu’il était encore à moitié vivant ? »
Il y a des signes qui montrent le début d’un oedème cérébral. A ces altitudes, on doit être sonnés, comme anesthésiés, ils l’étaient sans doute pour ne pas voir les signes et renoncer et puis il y a l’entêtement à atteindre le sommet tout proche (3ème tentative pour elle, 7 ème pour lui, c’est ça ??)

Quant à l’argent et les remarques de François qui ont fait bondir l’ensemble des intervenants, demander aux enfants de cet alpiniste mort d’épuisement ce qu’ils veulent, ils vous répondront qu’ils veulent revoir leur père. Demander aux va-nu pieds ce qu’ils veulent, ils vous répondront de l’argent pour s’acheter des chaussures. Il y a un intervenant qui a écrit que l’argent serait un « baume au coeur », je ne le crois pas du tout.

Je ne sais pas si c’est le bon sujet pour poser ma question… mais ce dramatique évènement montre que l’accès aux secourus reste le point clé du secours (oui j’enfonce une porte déjà ouverte).

Les drones actuels, ou au pire ceux que l’on pourrait d’ores et déjà créer, ne seraient-ils pas capables d’aller aussi haut, porter une forme d’assistance ? Je pense à de l’eau, à manger, des médocs… vérifier qu’il y a encore de la vie ?

L’idée, comme pour les militaires, étant de ne pas risquer la vie d’autres personnes (pilotes) et donc de faire prendre aux drones plus de risques encore…

L’interview à l’AFP https://www.afp.com/fr/infos/327/lalpiniste-rescapee-de-lhimalaya-raconte-son-aventure-devenue-calvaire-doc-yg2qa2#.WnJGY9VtRa8.facebook

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Si j’ai retenu une lecon de ma faible expérience en altitude, c’est qu’il n’y a pas que l’essoufflement physique, mais aussi une perte de lucidité inconsciente. Pour moi la révélation, c’était sur un petit 6000m au Népal: j’attend un quart d’heure pour récupérer le souffle de la montée, je me sens tres bien, et je fais un film du panorama lors duquel je nomme tout les sommets. J’ai l’impression que tout se passe normalement. De retour en vallée, je regarde la vidéo: souffle tres court, paroles tres lentes, et hésitations monstrueuses. Et ce n’est « que » 6000m. Certes, je n’ai pas la meme expérience que Tomek ou Eli.

Autre preuve, dans la vidéo de l’ascension du Shishapangma par le GMHM

tests de lucidité avec calcul mental simplissime: ben c’est pas facile !

[citation modérée]

ils descendent directement sans pause au sommet. C’est au cours de la descente que le MAM apparait.
Tomek a peut être négligé des premiers symptômes à la fin de la montée, mais ce n’est pas décrit dans l’article.
Par contre croire qu’on pouvait quitter son masque avec un soleil de janvier, voilé, à plus de 7000m, est une erreur. La conséquence fut une descente plus lente.

je ne comprends pas tous ces débats, ces questions. Outre l’immersion du net, des SMS dans ce sauvetage (qui ont du sauver une vie…) ce n’est qu’un nième avatar de l’histoire éternelle de la « conquête » des sommets

Sur C2C, quelqu’un avait écrit ça :

« L’alpinisme est une malédiction. Tel le drogué, l’alpiniste se met
lui-même dans des situations périlleuses, dont il a parfois le plus
grand mal à se sortir sans assistance médicale et/ou héliportée. Pendant
que l’homme normal dort, l’alpiniste fait le con, par -20°C, en plein
vent, et pourquoi, hein, pourquoi ? Pour épater sa copine ? Même pas :
elle le prend pour un fou, et préfèrerais qu’il soit dans son lit,
plutôt qu’à 30 km du premier magasin Lafayette. Pour la gloire ? Non
plus, la mode est au football. Pour l’argent alors ? Que nenni : c’est
très mal rémunéré, un doigt gelé, et l’alpinisme coûte cher, foi de
smicard. Alors pourquoi ? Parce que la haute montagne est une drogue,
tout ce qu’il y a de plus dure, et que si l’alpiniste souffre là haut,
c’est encore pire en plaine. »

Pour moi pas besoin d’en dire plus.

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C’est (en partie) pour ça que l’histoire est belle malgré la tragédie.

Pour le coté logique, c’est juste une histoire de probabilités: tous les accidents sont évitables jusqu’au dernier moment, mais parmi toutes les prises de risques, il y a forcément un moment où l’accident se produit, où la mauvaise décision est prise, où l’arbre tombe sur le bûcheron.

Y a t’il une obligation, de type caution ou d’’assurance, pour les courses en Himalaya?

  • Si oui, qui la demande? la sécurité civile du pays, l’organisateur du trek, les sponsors etc…?
  • Qu’est ce qu’elle couvre et ne couvre pas? Frais de recherche en montagne? secours en montagne? limites d’altitude? etc…
  • Les assurances font-elles une distinction entre trek, et grande course en style Alpin ou encore expédition?
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Un texte de Cédric Sapin-Defour … toujours aussi bien écrit et délicat.

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beau texte …

Merci pour le lien et merci à Cédric.

Mais pourquoi je vais lire les commentaires en dessous de l’article… je le sais à chaque fois que j’aurais envie de balancer dans une crevasse perdue 95% des auteurs :rage:

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certes les commentaires sont stupides mais il faudra expliquer à Elisabeth Revol que le Pakistan ce n’est pas Chamonix

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heureusement, les commentaires sur c2c relèvent le niveau…

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Non certes, mais se pourrait-il que ce soit le drame de Vincendon et Henry du Pakistan qui déclenche la création d’un secours en montagne pakistanais, ou au moins son organisation ?

Par ailleurs, Eli Revol est dans le syndrome du survivant. Ne la blâmez pas, elle s’en veut de ne pas être morte aux côtés de Tomek, presque certain.

On lit dans les commentaires :

Il me semble que la violence des réactions contre cette alpiniste, qui me surprend, est due en partie à l’agencement de cette dépêche AFP, notamment dans le titre, mais plus généralement dans le choix et l’organisation des phrases extraites de la conférence de presse … Par exemple la radio France Bleu choisit le titre : « L’alpiniste Elisabeth Revol remercie tous ceux qui ont participé à son sauvetage en Himalaya » et ses extraits sonores de la conférence de presse sont me paraît-il plus nuancés

C’est bien vrai :

Et c’est bien vrai. Il s’agit du même moment … Décrit différemment. Comme quoi.

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C’est le base du travail de journaliste…

de fait, je n’ai pas vu la conférence de presse en directe et dans son intégralité, donc je ne lirai même pas les articles…

Elle peut également ne pas donner de conférence de presse, ou attendre un certain temps pour le faire.

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