Posté en tant qu’invité par pastriste:
Ça fait froid dans dos…mais peu t’on vivre une vie sans jamais faire confiance
Aux autres ?
Encore moins pratiquer ce sport…
De plus il n’y a pas d’erreur humaine…hormis du coté de la fabrication de cette corde…?
Le second doit faire confiance au premier, et le premier confit aussi sa vie à sont second.
Un jour en TA, mon premier oublia de noué les deux brins coupés du rappel, qu’il avait installé sur piton pour battre précipitamment en retraite.
C’était dans une voie trop dure pour lui…pression…stress…l’envie de foutre le camp.
Faut dire qu’il avait trouvé une vieille voie dans un vieux topo, qui prenait jamais le soleil, au rocher fuyant et pourri……et si elle avait été oublié….j’ai vite compris pourquoi.
Moi aveugle de confiance envers lui, endormie par la routine…j’installai mon descendeur,
Sans contrôler le relais et la corde…
Je fis 30 mètres directement dans le vide……c’est long …t’as le temps de te voir tombé…
Expérience absolument terrifiante……le souffle de la faucheuse est là.
Par miracle je m’en sorti vivant.
Bernard notre guide et formateur devint tout rouge lorsque je lui téléphonai pour lui raconter tout çà.
Alors il prit mon premier et tout mes potes du club, sur de grande voies espagnoles terribles, pour dégonflé les envies prématurés de jouer les cracks dans des voies pourris.
Trois mois après, je reprenais la grimpe après ma rééducation.
Juste dans le massif en face du lieu de mon accident….Personne ne voulant grimper avec lui,
Je me retrouvai avec mon partenaire et premier de ce jour là.
Le toubib à l’hosto m’avait dit il faut vite recommencer sinon c’est fichu, mentalement vous ne pourrez plus regrimper.
Pour une reprise ce fut un putain de choc psychologique…….j’étais tremblant comme un feuille……à la première longueur j’ai vomi tripes et boyaux……
Lui il sécurisait de partout, une vrai via Ferrata……Résultat on mit le triple du temps normal.
Les deux autres de l’autre cordée, râlaient comme des poux……obligés de nous attendre.
On est arrivé au coucher de soleil en haut……j’avais retrouvé confiance en moi ….et lui le sourire….par contre les autres ils nous ont engueulé mignon….
Et pourtant n’étaient’ ils pas responsable de ce résultat lorsque refusant de grimper avec mon premier…ils reconstituèrent pour ma reprise la cordée traumatisé par l’accident.
Trois mois après tout ce petit monde se retrouvaient sur l’arête des Cosmiques avec notre guide et prof, en plus on fit un temps très honorable poursuivit par la menace de l’arrivée du mauvais temps qui faisait un joli bonnet d’âne sur le Mont blanc.
La Saison se termina par les crêtes du Diable au Pic de Soulano près du Balaïtous, on fit avec notre guide en un jour, une course qui demande un bivouac sur deux jours.
De cinq heures du matin à 21h du soir………j’ai rarement été aussi vidé……
C’est l’automne, on monte à la frontale….c’est simple on suit la frontale devant.
C’est que j’ai une envie terrible de pisser……Bon il faut rattraper les autres….
Je fonce …punaise ils ont une sacré avance….j’accélère……et j’arrive ….au Col de Peyre Saint Martin……et personne….merde….
Je me retourne et je vois une loupiote qui monte vers moi, je descends à sa rencontre.
C’est Bernard M. Notre guide.
Mais t’as pas vu nos lumières ? On est descendu dans le ravin plus bas……
C’est la descente en courant…arf arf……suis cané….
On rejoint le torrent que les autres on déjà traversé, dans la précipitation je fais un beau plouf dans l’eau….ça réveille……brrr….
Après que c’est raide cette monté au Soulano….on est déjà sur les rotules et on a même pas attaqué la course ……Uch….
Bon ca y est on s’encorde ……
J’étais sur la corde de Bernard le guide comme au Cosmiques d’ailleurs….Je crois qu’il faisait çà pour me redonner confiance et me sécuriser.
On fait plus facilement confiance à un premier si celui-ci est un guide.
Et encore plus si c’est lui qui t’as formé et que tu connais très bien.
La particularité de cette course, c’est qu’il est pratiquement impossible de suivre la progression du premier……et donc de voir ou il passe.
C’est enchaînement d’aiguilles fines, de clochetons, de piliers étroits, imaginer votre main ouverte et à plat et regarder vos doigts….vous aurez les crêtes du diable au Balaïtou.
Le guide est devant mais souvent derrière la première colonne de granit dressé vers le ciel….une fois passé celle-ci, il faut devinez le cheminement, car une autre proue granitique se dresse et cache la progression du premier.
Un jeu de devinette qui est aussi valable pour les trois autres cordées du club qui suivent.
Pour seuls indices les quelque sangles, et points laissé par Bernard dans sa progression.
Et bien sûr comme dans tous les jeux, il arrive de perdre la partie de devinette…
Je me suis retrouvé juste au pied d’un piton très lisse, punaise pas une prise pour les pieds…juste une sangle très haut sur un becquet terriblement haut….un truc de bourrin.
Je reste perplexe, j’essaye putain c’est haut, je suis à bout de bras….
Les autres arrivent derrière….
Je me tourne vers eux……à votre avis il est passé par ou ?
Ben à gauche il y a une vire et traversée sur dalle …qui rejoint le haut du piton, et la sangle…
Ah ! Oui, sauvé, vraiment pas envie de me sécher les bras …j’y vais ….droit vers les emmerdes….
Au début au poil, du coup je m’engage à fond……et oups…… La vire devient aussi fine que du vermicelle, la paroi devient surplombante et m’oblige à me pencher sur le vide.
Impossible de faire demi tour, Bernard à avalé la cordes….et puis du haut de l’aiguille il ne peut m’entendre.
Le pas de vérité….aucune prise pour les mains…juste les doigts en pression sur le haut….trois pas en égyptienne sur la fine fissure fuyante qu’est devenu la vire.
Sauvé……Bernard s’impatiente je dois presque courir, pour monter aussi vite que la corde au sommet de l’aiguille….la haut c’est riquiqui….pas plus grand qu’une table à thé.
Je lui demande il fallait passer ou ?
Ben tout droit…… ?
Euh je me suis planté j’ai pris gauche……
Bernard aussitôt me décorde, pour installer le rappel.
Il me dit :
Ne bouge plus…
Pas besoin de le dire deux fois, je me fais tout petit, putain il y a du zef de partout.
Tu sais Pastriste, dans ce type de course, la corde elle te sert à rien, juste à récupéré le corps.
Il ne faut pas tomber, que tu sois second ou premier dans ce type de course, cela ne veut plus rien dire….l’engagement est le même.
Au début on faisait des rappels de chaque aiguilles…mais une foi aux pieds, les autres arrivaient aussi en rappel, résultat vu l’étroitesse de l’arête….on se retrouvaient avec un bordel innommable de cordes ……
Pas content le Bernard, cela ne vas pas assez vite tout çà……changement de stratégie….tout le monde reste encordée et on désescalade les aiguilles suivantes……
Bon sur certaines le caillou étaient très moyen…voir un peu délité….ouille…ouille….
A 17h ….un dernier rappel nous fait rejoindre le cirque et le HRP du col la Peyre Saint Martin.
La descente fut interminable et se termina à la frontale…un second de cordée plutôt fier arriva les épaules démolis aux voitures.
Pastriste.