Bonjour,
Si, le service public doit faire des choix. L’argent n’est pas disponible de manière illimitée, il faut savoir s’il vaut mieux financer la ligne de train, ou la route, pour servir au mieux les usagers.
Ca, on peut toujours l’espérer, mais rien n’est moins sûr. Il y a un siècle, nous avions un très grand réseau ferroviaire en Isère avec de multiples trains et trams. La plupart des lignes ont été abandonnées parce que les voyageurs s’en désintéressaient : elles étaient trop lentes, soit par mauvais tracé, soit par matériel trop vieux, soit par manque d’entretien. Actuellement, la ligne Grenoble - Veynes est trop lente, parce que le tracé implique de longs virages pour prendre de l’altitude, parce qu’il fait le détour par Jarrie, et parce que la voie n’a pas été assez entretenue. Surmonter tous ces obstacles n’est pas évident.
Ayant participé longtemps à des comités de ligne, ce n’est pas l’information que j’ai pu trouver : les petits trains consomment beaucoup plus de carburant que les cars sur les trajets équivalents, car il faut bouger un matériel plus gros, plus lourd, actuellement sans récupération d’énergie sur une ligne comme Grenoble - Veynes, et car il faut faire des trajets à vide pour garer les matériels en sécurité et les ramener au départ des trajets à effectuer à plein. Sur les lignes à très forte fréquentation, la question ne se pose pas, le remplissage complet d’un grand train compense largement les distances pour aller le garer en suite, d’autant plus que sur ces trajets à forte fréquentation, les lieux de stationnement sont proches des trajets à effectuer. Je vois mal comment inciter assez de voyageurs d’une région à habitat dispersé comme le Trièves afin de remplir des grands trains. Et si on veut se contenter de petits trains, il faut trouver les moyens de rendre ces petits trains moins coûteux : réduire le personnel, supprimer le personnel en gare, supprimer le contrôleur, éventuellement supprimer le conducteur, on arrive bien à faire des métros automatiques, la ligne pourrait évoluer en ce sens. Ou alors, on décide de garder ce qu’on a, sans évoluer, et on augmente nos impôts pour pouvoir payer.
Je sais, c’est un constat pessimiste, je veux bien écouter des suggestions plus optimistes, mais pas des « yaka » sans aucune réflexion structurée. On ne peut pas à la fois reprocher aux politiques de laisser la France en déficit et leur demander de financer des fausses solutions qui ne correspondent qu’à un trop petit nombre d’usagers.
Bernard