Sastrugis / zastrugis / crêtes de coq

Posté en tant qu’invité par Olive:

Bonjour.

Ce week-end, durant une collective, nous avons discuté nivologie lors des poses, en évoquant ce qui se présentait sous nos yeux. En particulier, j’ai causé à nos participants des indices permettant de juger de l’orientation du vent dans le passé récent : corniches, accumulations/déplétions, sastrugis/crêtes de coq.

Sur ces dernières, j’avais appris (formation CAF + bouquins) que les sastrugis (du moins, ceux qui sont visibles chez nous [1]) :

  • présentent une arête orthogonale au vent responsable de leur formation ;
  • avec une pente faible côté sous le vent, et une pente forte côté au vent.

La pente forte serait le résultat de l’érosion/ablation par le vent chargé de neige. Cette interprétation de leur forme était cohérente avec les autres indices visibles à proximité presque immédiate.

Or, cherchant sur le web des documents sur le sujet, je suis tombé sur une page de Environnement Canada (http://www.msc-smc.ec.gc.ca/education/msi/glossary/glossary_s_f.html), qui indique le contraire : pente faible côté au vent, et une pente forte côté sous le vent. Après vérification, la définition est bien la même dans les deux langues du site.

Je leur ai écrit, et j’attends une réponse de leur part. Par ailleurs, je crois me rappeler qu’il y a un petit texte dessus dans le bouquin de C. Ancey.

Le doute est un peu ennuyeux, car il conduit peut-être à se tromper de 180° !

Dans l’attente (je posterai ici leur éventuelle réponse, et ce que j’aurai trouvé dans le bouquin), pouvez-vous SVP m’indiquez ce que vous savez sur la question ? Des liens vers des ressources fiables sont les bienvenus.

Merci par avance.

Note :
[1] à ma connaissance, ceux que l’on trouve en Antarctique par exemple, bien plus imposants, seraient orientés parallèllement au vent.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Je confirme que le côté raide est bien celui d’où vient le vent (pendant l’épisode de la formation), la pente est faible sous le vent puisque c’est un endroit abrité où la neige se dépose.

Ceci dit, je pense que ça n’a pas une très grande importance de savoir d’où à soufflé le vent, celui-ci n’étant pas le seul facteur de la formation des plaques.

Posté en tant qu’invité par Olive:

Merci pour ta réponse.

Cependant :

Ceci dit, je pense que ça n’a pas une très grande importance de savoir d’où à soufflé
le vent, celui-ci n’étant pas le seul facteur de la formation des plaques.

Ce facteur est-il tellement insignifiant qu’on peut se passer de se poser la question ?
Voir [ Neige et avalanches n° 85, mars 99, pp.2-5, ANENA] (http://perso.wanadoo.fr/duclos.transmontagne/article_vent.htm)

Posté en tant qu’invité par Olive:

J’ai fouillé dans toute ma biblio, et apparemment, c’est bien pente faible côté sous le vent, et pente forte côté au vent, pour les figures d’érosion uniquement. C’est l’inverse pour les figures résultant de transport/dépôt

  • dans le secret des avalanches , François Sivardière, Glénat, 2003
    figure en bas p. 32 « figures d’érosion de la surface du manteau neigeux par le vent. Les faces raides sont explosées au vent.[…] »
    En revanche, ne pas confondre les figures d’érosion, avec les ondulations de neige dues au transport par le vent (similaires aux barkhanes du désert) (p.31 « ces vaguelettes ont deux côtés et celui qui est exposé au vent a une pente plus douce que l’autre. Mais la différence de pente n’est pas toujours évidente.»).

Toutes ces formations sont citées dans le bouquin (Édisud) coordonné par Christophe Ancey, mais je n’y ai pas retrouvé réponse à ma question précise.

Les ressources biblio semblent indiquer une signification vague et variable des zastrugis : formations transversales ou longitudinales, pentes comme ci ou comme ça,…

En résumé, il m’apparaît que :

  • l’analyse sur le terrain des manifestations du vent est importante (je maintiens, en accord avec ce qui est écrit dans toutes les publications sur le sujet) ;
  • l’interprétation nécessite d’identifier la nature des figures que l’on observe ;
  • j’oublie les termes prêtant à confusion, pour utiliser ceux précisant l’origine de la formation.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Ce facteur est-il tellement insignifiant qu’on peut se passer
de se poser la question ?
Voir [ Neige et avalanches n° 85, mars 99, pp.2-5, ANENA]
(http://perso.wanadoo.fr/duclos.transmontagne/article_vent.htm)

Comme tu peux le lire dans l’article : Des accumulations dues au vent sont stables, des plaques se forment sans vent, le vent peut avoir un rôle stabilisateur (je confirme ses propos). Si on ajoute qu’avec un vent d’une certaine direction on peut avoir des accumulations derrière des ruptures de pentes non pas uniquement perpendiculaires au vent mais dans une gamme d’angles variant grosso modo de 20° à 160°, que le vent ici peut-être d’une direction différente un peu plus loin… bref, c’est un peu utile mais il ne faut se focaliser sur ce paramètre.

Posté en tant qu’invité par Monmon:

Bonjour
NE PAS CONFONDRE sastrugis et barkhannes

Votre post est très pertinent car il est vital de savoir de quels cotés sont les plaques à vent. Les corniches donnent aussi une indication.
J’ai vu sur un site!! une erreur de 180° sur l’interprétation des accumulations de glace/gifre en forme de drapeau sur des obstacles fixes
Dans ce cas, le vent est venu du coté de l’accumulation (à l’inverse d’un drapeau faseillant au vent ou du voile accrochant un sommet).

SASTRUGIS:
Si le vent est fort, le vent coupe la neige au couteau (traduction de sastrugis) Le vent est venu coté pente raide.

BARKHANNES:
Si le vent est constant et la neige très froide, il se forme, comme pour le sable, des barkhannes, le vent vient alors du coté faible pente.
Coté forte pente, la neige glisse en mini coulées. cette pente est aux alentours de 30° pente d’équilibre d’un cone de déjection.