ce soir préparation d’une rando dans le Briançonnais avec ma fine équipe ! j’en ai fait un compte-rendu le plus fidèle possible…
Compte-rendu de la préparation de la balade de Fred.
La réunion de préparation fut simple et efficace.
Marie Caroline sortit son agenda et l’emploi du temps du séjour fut mis au point très vite, entre le deuxième et cinquième porto.
Il fut décidé que nous partirions dans 4 voitures, selon 2 itinéraires et sur 2 jours.
Après avoir acheté les soutiens-gorges à Grenoble, les premières arrivées feront la trace jusqu’au refuge du Ricou.
L’équipe du Portugais passera par l’Italie après le chargement d’une remorque dans une carrière de pierre. (Les Portugais, quoique souvent ensablés, aiment naturellement les cailloux…).
Les derniers, les astronomes, arriveraient de nuit sous la pleine Lune. Ils n’auront qu’à suivre le chemin sous le doux froufrou des étoiles, le télescope sanglé sur un traîneau.
Toutefois, s’il advenait qu’ils se perdent, Fred prévoit des signaux de fumée depuis la combe Sud de la vallée de la Clarée !
Les premières ombres des sommets courront déjà sur les pentes nacrées quand enfin nos équipages entonneront le chant glorieux des retrouvailles !
Le Cerdon rosé était fini depuis longtemps, tâchant légèrement l’itinéraire sur la magnifique carte Michelin au 1/25 000 ème, quand l’incident se produisit…
Le Portugais et le Croate en vinrent aux mains à propos d’une vague histoire d’étudiantes et de canettes de bières consignées. Le Portugais hurlait à la mort tandis que le Croate le menaçait de sa pelle à gâteau. Quand la tarte aux pommes de Claire-Lise s’étala sur la carte en plein sur le refuge du Ricou, les hurlements firent place au désarroi ! Une tournée de Cerdon permit à tout le monde de retrouver sa bonne humeur et on finit par s’accorder qu’il serait plus facile pour tous d’atteindre notre objectif : le Cerdon marquerait le chemin, la pomme, le refuge du Ricou !
Et c’est sous les ovations enthousiastes que Fred nous proposa de faire le point sur le matériel nécessaire.
Notre Sioux sortit alors l’ordinateur en bois, ultra plat, le fin du fin de la technologie afin de projeter le Power Point et là, ce fut l’extase ! l’ordi, un magnifique outil en ébène et bois de rose, ronronna sous les doigts agiles de notre camarade. Des diapositives enchanteresses de paysages de neige immaculée défilaient sous nos yeux emplis des larmes du bonheur.
La liste du matériel fut déclamée comme une poésie. Tout était prévu, méticuleusement organisé, les chaussettes, le sac à viande, les pyjamas pour les plus prudes d’entre nous, et même l’eau chaude pour les ablutions de Marie! Le papier hygiénique, le sac à dos, les chaussures, les couvertures et le café du matin, le saucisson, le blanc qui redonne le courage, le couteau Suisse, la pharmacie et les lunettes, la crème solaire et le maillot de bain, le shampooing et les bigoudis, la Slivovitca et la Ginja, le génépi et la poire du Père Chemin!
Le clou de la soirée fut alors l’initiation au ski de rando pour les débutants.
Fred ayant tué un phoque bleu, avait tanné sa peau pour en faire un système ingénieux d’anti-recul. Carlos, en bon portugais caressa amoureusement le poil de la bête en songeant aux femmes de son lointain pays.
Les couteaux firent pousser de petits cris à Kristel et Fred magnifique, debout sur la table débordante de victuailles, fit le récit des pentes à 60°, de la glace bleue qui vibre sous le pied du randonneur, des à-pics vertigineux, des crêtes à vent suspendues, des séracs rugissants, des mouettes rieuses qui parfois s’égarent au-dessus de la barre des Ecrins pendant les grandes marées! Xavier, ému, tomba à genoux en admiration devant notre Inuit qui, improvisant une danse sacrificielle, clamait à présent le chant rituel des Pygmés ! Jennifer, stupéfaite par cette allégorie surréaliste comptait sans cesse sur ses doigts sans savoir pourquoi.
Dans cette ambiance démentielle, atteint de la terreur la plus profonde, Carlos balbutiant au souvenir de pistes noires gelées, mêlant ski et tennis, mit ses raquettes aux pieds et s’enfuit comme un possédé ; trébuchant à chaque pas (il n’est pas facile de marcher ivre avec des raquettes de tennis au pieds…) notre ami se perdit dans la nuit, sous la Lune curieuse et amusée…
Ne vous étonnez que dans ce compte-rendu fidèle il manquât quelques personnages ; en effet, Nicolas, pressentant la dérive de ses camarades partit en début de soirée ; quant à Liliane et Léo, les seules adultes de notre compagnie, ils rirent tant et plus qu’ils en oublièrent d’être irresponsables…
Et c’est ainsi que finit la première et seule réunion de préparation du« grand raid au refuge du Ricou » !
Ndlr : Nous sommes un peu inquiets sur le devenir de notre petite troupe lancée à l’assaut des hauts sommets du Briançonnais.