Posté en tant qu’invité par l’ours de lullin:
J’ai la chance de pratiquer le ski de randonnée depuis 28 ans et j’avoue que j’en ai vu de toutes les couleurs, tant au niveau des comportements humains, des conditions de neige, des avalanches et de tout ce qui fait le charme ou les affres de la discipline.
La Pointe de Ressachaux, au départ des Udrezants, est, quoi qu’on en dise, une bien belle randonnée, avec une longue partie de plus de 700 m de dénivelée en forêt, très soutenue et n’offrant à aucun moment le moindre répit. La seconde partie, au délà des arbres, est bien conventionnelle.
J’ai remarqué « sa » trace dès le départ de MORZINE, il filait droit dans la pente, quelle que soit sa raideuret Dieu sait que le coin ne manque pas de pente . Je l’ai suivie avec attention, parfois avec envie, surtout lorsque j’ai porté les skis pendant une bonne heure, en raison du manque d’accroche des peaux sur cette neige transformée, redevenue béton par le froid de la nuit.
L’auteur de cette trace (je n’ose imaginer qu’elle provienne d’une femme, … à part peut être Madame THATCHER … lol), a dû sortir sa plus grande cale de montée dès MORZINE et notre gus a tracé droit dans la pente, quelle que soit sa raideur .
Je peux vous affirmer, et je suis prêt à remonter à la Pointe de Ressachaux avec un huissier, que le gus n’a pas fait un seul petit virage, à plus forte raison, une conversion, là où moi, j’ai dû en faire entre 150 et 200, du fait de la dureté de la neige.
Ce qui est sûr, c’est que notre homme n’a pensé qu’à lui en tracant de la sorte, sans imaginer que le suivants ne monteront pas forcément dans la poudreuse. Mais loin de taxer le bourrin -le gars n’est à coup sûr pas un lampiste et je l’imagine volontiers en collant pipette-, je voudrais lui tirer mon chapeau, car je pense que, même sous la menace d’un Beretta à double chargeur, je n’aurai jamais réussi à en faire de même !