Posté en tant qu’invité par Rozenn:
Michel, soit tu es de mauvaise foi, soit tu n’as pas compris…
Il est certain que tu trouveras en cherchant bien queqlque alpiniste qui corresponde au profil que tu décris. Soit. .
Mais tu ne peux pas affirmer qu’il est « de bon ton de dénigrer les voies normales sur ce site », sous-entendu, 90% des personnes participant à ce site le font. Par aileurs, et même si c’est un problème différent, tu ne peux pas non plus (un peu de rigueur scientifique, tout de même) que 90% des entrées sontdes voies normales. Si tu veux faire une vraie statistique, tu le fais avec TOUTES les courses et pas quelques unes, prises au hasard ou pas au hasard, à un moment donné etc…
Bref, ce dont il est souvent question sur C2C et ce que je défends à titre personnel (ça n’engage que moi mais j’ai le droit d’avoir envie de faire réfléchir les gens, voire de parvenir à les convaincer), c’est une pratique non consumériste et responsable de l’alpinisme.
Non consumériste, ça veut pas dire ne jamais prendre de guide (moi je fais une ou deux courses par an avec un guide, lorsque j’estime que je ne suis pas assez solide sur l’engagement que représetnerait la course en autonomie).
Ce que je veux dire qu’un sommet n’est pas un produit de consommation pré-mâché; j’ai payé, j’ai droit. Certains « font » le Mont Blanc, comme d’autres « font » les soldes, « font » telle exposition d’art moderne etc… Et rares sont les gens qui ont « fait » le Mont Blanc sans que personne ne le sache. Ceux qui « font » ce sommet ont tendance à l’afficher (et, je généralise peut-être aussi abusivement que toi avec tes statistiques, je veux bien le reconnaître, disons que c’est une hypothèse : je présuppose que généralement, ceux qui sont dans cette logique d’affichage sont ceux qui l’ont fait avec un guide par la voie normale. Certes, j’imagine qu’ils auront eu suffisamment de sensibilité et de poésie pour profiter du moment (encore faudra-t-il qu’ils se soient entrainés et acclimatés…) mais une fois passé, ils auront « fait » et ils afficheront cette croix sur leur carte de visite, croyant qu’elle est prestigieuse…
Pourquoi est-ce que j’imagine que ce type de comportement est plus fréquent (j’ai pas dit que c’est TOUJOURS le cas, simplement que c’est plus fréquent) chez les personnes ayant fait le Mont Blanc par la voie normale avec un guide? Parce que - et là j’en viens à la question de l’autonomie - lorsque tu as une réelle pratique, non consumériste et autonome de l’alpinisme et bien 1) tu n’as pas besoin de prendre un guide pour faire le Mont Blanc parce que c’est une course techniquement facile, faiblement engagée (pour une course à cette altitude) et non paumatoire. Non paumatoire s’accompagnant de l’idée que 2) c’est une autoroute et tu ne seras pas tout seul.
Le problème n’est pas de faire une voie normale ou non. Il y a des voies normales très belles, des moments où elles sont peu fréquentées (quel intérêt y-a-t-il à se retrouver comme dans le métro parisien sur un sommet?); il y a des voies normales faciles et d’autres plus dures - ce n’est pas parce que c’est « normal » que c’est du F.
Si totu le monde te suggère autre chose que la voie normale, ce n’est pas parce qu’elle n’est pas belle ou pas assez dure (ça, c’est relatif) mais qu’elle est incompatible avec les idées de contemplation, d’isolement, d’immensité etc… qui sont souvent des idées sous-jacentes à la pratique de l’alpinisme.
tout le monde ne partage pas ça, mais peut-être suis-je quand même plus dans le vrai que ton appréciation sur les 90% d’internautes de C2C
Pour faire avancer la discussion, je serais très intéressée par des précisions de la part de geof65. Quelle expérience a-t-il de l’alpinisme et quelles sont ses motivations à faire cette autoroute? J’ai évidemment une idée préconçue dans la tête, qui correspond à ce que je viens d’écrire, mais je ne serais pas contre l’idée que l’on me bouscule.
Ca me rappelle une discussion il y a quelques semaines icic sur la Kufner que quelqu’un voulait faire, avec un guide, après avoir fait seulement une fois, avec un guide, de l’alpinisme. Bon, et bien ça a discuté et je crois que cette personne a finalement apprécié la discussion et révisé sa façon de voire et de « faire ».
Tout cela étant à lire amicalement et sans aucune agressivité!