Reparlons du loup

Posté en tant qu’invité par lulu:

allez,encore 2-3 infos sur le loup en France (vu les ?? et « il parrait » des messages précédents !!):

Estimation de l’effectif actuel: une centaine de loups (de l’Ain au Mercantour + 1-3 individus dans les PO) en relation pour certains avec la population transalpine, une quinzaine de zones de présence permanente, une dizaine de meutes reproductrices (attention une meute pour le biologiste commence à 2 individus; le couple reproducteur en l’occurence) les Bauges sont encore en zone de présence temporaire en relation visiblement avec le groupe de Belledonne - Suivi scientifique assuré par l’ONCFS - financements MEED - régime alimentaire à au moins 70% d’ongulés sauvages, le reste ça va de l’oiseau au lièvre en passant par les poubelles (si si ) et … la brebis bien sur !

loup et pastoralisme:
plus de 2000 animaux domestiques par an dont la mort peut être attribuée à une prédation loup (3700 en 2005 ! ) Essentiellement des ovins, un peu de caprins, quelques équins et bovins (Valdaine 2005 par exemple)
Chaque attaque fait, à la demande de l’éleveur, l’objet d’un constat par un agent assermenté: les renseignements relevés permettent d’en conclure généralement sur l’origine du tueur: loup-loup non exclu-chien-invérifiable (20% des constats sont loup et 60% loup non exclu/ grand canidé) on note en moyenne 4 victimes par attaque
pour les conclusions loup et L N Exclu l’éleveur percoit une indemnisation des victimes retrouvées, une prime de stress pour le troupeau et une prime pour les pertes non retrouvées
le total des victimes représente - de 2 % du cheptel présent sur les zones à loup

les dégats des chiens divaguants (et non sauvage car un jour ou l’autre ils retournent tous à la niche et aux croquettes !) sont trés difficile à estimer malgré les rumeurs et certitudes des gens de terrains tous très avertis sur le sujet !! Quellequesoit leur importance ils ne permettent pas de remettre en cause les problèmes liés aux loups
les dégats de chiens sont ponctuels et se règlent généralement vite et bien (sauf pour le chien fautif ! ) un loup sur un alpage est beaucoup plus préoccupant et plus que les dégats finalement occasionnés c’est la gestion permanente du risque de prédation qui est difficile à assumer pour le berger (techniquement, financièrement et nerveusement)

pour diminuer ces risques, le nombre d’attaque et le nombre de victimes par attaque, des moyens de protection existent (gardien, chien, par de protection et/ou contention, effaroucheur …) en France comme partout ailleur dans le monde ils fonctionnent et permettent de limiter la casse même si le risque zéro n’existe pas avec un animal aussi malin, obstiné et opportuniste que le loup
Chaque moyen de protection a son efficacité, leur combinaison est encore plus performante mais chaque moyen de protection a aussi son lot d’incovénients et contraintes dans sa mise en oeuvre quotidienne et cela peut peut faire dire à certains que ça ne peut pas marcher…
De toute façon pour diminuer la vulnérabilité d’un troupeau face au loup, il faut plus que des moyens de protection directe, c’est l’ensemble des systèmes d’élevage qu’il faut parfois revoir si l’on veut les rendre compatible avec la présence d’un grand prédateur (nombre de cabanes, point d’eau, état des paturages, cycle d’agnelage, taille du troupeau …)

l’Etat a mis en place un plan national loup 2004-2008 pour concilier population de loup viable et élevage - budget annuel autour de 3.5 M d’€
des financements MAP et Europe, via les contrats de la « mesure T » (PDRN) permettent de mettre en place les moyens de protection

le plan national définit également annuellement le prélèvement (tir) de loups qu’autorisent selon certaines conditions les différents textes qui protègent le loup (convention de berne, directive Habitat …) 6 individus autorisés en 2005 en cas de dommages trés spécifiques sur troupeaux, un seul tir de « réussi » + au moins un braconnage (celui des Bauges!) le braconnage le plus efficace semble être le poison - autre danger pour le loup: les collisions avec voiture ou train (femelle percutée près d’Albertville en 2005 par exemple)

bon voilà, c’est un peu long, on pourrait encore en parler des heures, chacun ayant un avis sur la question, généralement un avis très sur (mais peu documenté) et très tranché voire passionné et c’est bien là le problème
il faut remettre le loup à sa juste place, ce n’est ni un animal mythique (encore moins mystique !) ni une bête diabolique et maléfique, après on pourra imaginer une coexistence avec « l’Homme moderne »
!!