Posté en tant qu’invité par Claude M.:
JP Haberer écrit : " Je suis persuadé que cette nécessité de “sécurité”, de confort, vient de gens qui, en vieillissant, se sont habitués à des voitures plus grosses, a des routes plus larges, en un mot, à plus de facilité dans tous les domaines…"
Objection, Votre Honneur ! Tu n’as pas plutôt l’impression que c’est l’inverse…? Plus je vieillis, plus je porte afin de coucher…dehors ! Les refuges gardés sont devenus ma hantise et je préfèrerais monter encore à pinces les 18 bornes du val Genova (bien goudronné maintenant, merci les aménageurs !) comme il y a plus de vingt ans quitte à mettre deux jours de plus ! Le minet impérial gavé de gadgets dont l’image nous est renvoyée « ad nauseam » par la pub n’a rien d’un cacochyme ! Et observe donc les foules maritimes ou montagnardes : crois-tu que tous ces « petits porteurs » en puissance aient en majorité les cheveux gris ??
Ni vieux, ni jeunes en réalité…
Rien à voir avec l’âge absolu des participants…ce sont les temps qui sont vieux, ratatinés, flêtris, « sécurité » par ci, « confort » par là, « mon identité », « mes racines » (philosophie de plantes vertes), « ma culture-à-moi », « mon look », etc, un déferlement de valeurs sentant le placement de père de famille sur une affaire pourrie, avec pour toute utopie à l’horizon un boulot improbable souvent : alors, comment veux-tu que bien des jeunes ne soient pas eux aussi devenus des vieux précoces…? On va mettre en place une cellule d’assistance psychologique à chaque pet de travers du système : « maman bobo ! », de telle manière qu’un seul et même réflexe devienne naturel, à savoir se blottir dans les bras maternels des petits et gros « Brother » qui s’offrent à guérir nos angoisses.
Beaucoup montent en refuge pour « voir », comme ils voient devant leur télé ou par les vitres de la voiture (bon, pas vraiment le cas de l’ Aigle…à moins qu’un vicelard n’y prépare la construction d’un téléphérique depuis le Villar-d’Arène : une aiguille du Midi-bis, en quelque sorte…?), un paysage qu’ils ne déchiffrent pas pour ne s’y être jamais confrontés. Et tout ilôt résiduel d’autonomie est suspect à l’ordre des choses. Il faut que rien n’échappe à la toile universelle de la marchandise.
Je m’arrête : ça commence à sentir sérieux le prêchi-prêcha.
Je m’en vais ouvrir une bouteille. Tchin