Réflexion sur la nature

Posté en tant qu’invité par nico:

Le tourisme en montagne est aujourd’hui une réalité importante. Pourquoi ? Il semblerait que la montagne se soit d’abord auto-protégée des pratiques humaines grâce à des caractéristiques qui lui sont propres (climat, accessibilité, morphologie…). Mais actuellement, elles sont particulièrement convoitées par l’homme car c’est là que l’on y trouve encore des reliquats de nature. Et c’est ce point particulier qui va nous intéresser ici. L’aménageur se doit d’abord de s’interroger sur cette relation entre l’homme et la nature pour ensuite promouvoir son territoire, avec une optique choisie suivant sa propre conscience.

Alors qu’est-ce que la nature ? La réponse est d’autant plus délicate qu’elle pose la question du rapport de l’homme à la nature. Ce qui est certain, c’est qu’il y a en fonction de chacun une multiplicité de réponses à cette question. Les images qui représentent l’idée de nature pour un esprit occidental ne manquent pas. Globalement, ce qui est le résultat d’une intervention humaine ne semble plus considéré comme faisant parti de la nature. Mais déjà là se pose une question : y a-t-il encore, dans les Alpes, des portions naturelles de territoire ? Tous les paysages de nos montagnes ont été plus ou moins façonnés par l’homme. A première vue, oui, il est possible de croire qu’un paysage est naturel. En réalité, il ne le sera jamais vraiment. La limite naturelle de la forêt a été modifiée par l’homme il y a plusieurs siècles déjà, les pratiques agricoles conditionnent la morphologie d’un alpage… Quant à la haute-montagne, si très ponctuellement elle peut être considérée comme authentique, l’échelle utilisée viendra anéantir de manière générale une telle affirmation. Dès lors qu’il y a une trace laissée par l’homme, une montagne n’est plus naturelle. Bien sûr, l’alpiniste qui prétend aller faire une voie sur un versant sauvage se trouve dans l’illusion : tout d’abord, au moment précis où il s’y trouve, le versant n’est plus sauvage et par ailleurs, le versant est-il vraiment sauvage dans la mesure où l’alpiniste va y trouver pitons, sangles ou tout autre élément placé par la main de l’homme ? Même si ce raisonnement est poussé à sa limite et qu’on pourrait le lui reprocher, cela montre qu’il y a une nature uniquement par la perception que l’homme s’en fait. Un paysage est « naturel » pour un visiteur malgré le fait qu’il y ait un chalet car il est perçu comme magnifique et bien intégré dans son environnement. Mais ce même paysage n’est plus naturel si l’on y construit au même endroit un immeuble de 5 étages en béton. De cette différence de perception naquit l’idée qu’il fallait retrouver l’équilibre perdu de cette nature, la protéger puis ensuite la préserver.

Pourquoi aujourd’hui la nature est-elle vue comme un équilibre à préserver alors? Petite question : en quoi le rejet par les activités humaines de CO2 dans l’atmosphère se distinguerait-il du rejet de méthane par les bovins, rejet tout à fait naturel ? La quantité, certes, mais le méthane est un gaz particulièrement plus néfaste que le CO2 si l’on parle d’effet de serre… ! Il semblerait en fait que l’espèce humaine aurait franchi une limite. L’homme, petit à petit, aurait dépassé le seuil de tolérance de la nature qui l’a fait naître. C’est l’hypothèse que je retiens en tout cas. Mais cela est probablement concomitant avec un changement récent de mentalité : l’écologie serait-elle une maladie occidentale ? La réponse par l’affirmative me semble sauter aux yeux. Sans en nier le besoin, les occidentaux tentent par ailleurs d’imposer leur vision aux pays du Sud alors que comme le souligne Henry Sigayret, « envoyer les gosses à l’école est quand même prioritaire ». Cela veut dire que notre vision s’applique à nos pays mais qu’effectivement, au Népal par exemple, la scolarisation, l’éducation à la santé et à l’hygiène sont des chantiers autrement plus importants pour ces pays touristiques dans un premier temps. Par ailleurs, l’instrumentalisation de la remise en l’état de l’environnement semble rendre plus ou moins douteuses certaines démarches (l’association Dhaula Guéri n’a-t-elle pas gagné plus d’argent par la vente de ses livres et autres produits qu’elle n’a rendu service à l’environnement dans la mesure où les déchets sont descendus à Kathmandou qui n’a pas la possibilité de les traiter… ? ; les chinois sont-ils véritablement sincères en nettoyant en grande pompe le camp de base de l’Everest pendant qu’ils commettent leurs exactions sur les derniers foyers de vie tibétain y compris au sein du territoire népalais ?). Ces deux actions ne sont pas comparables en soi mais elles sont des exemples parmi tant d’autres de l’argument marketing qu’est devenu « la protection de l’environnement ». Et si cet argument est tant mis en avant, c’est parce qu’il faut que l’homme perçoive un territoire naturel, quitte à ce qu’il ne le soit pas ! Il y a en ce sens une véritable « idée » de nature chez l’homme.

Il me semble qu’aujourd’hui, la nature est totalement instrumentalisée : elle permet d’abord l’assouvissement d’un désir, le besoin d’évasion, de chasse à l’ennui, du citadin notamment. C’est là notamment l’objet d’un Parc naturel Régional (PNR) qui s’appuie sur ses « villes portes » pour se développer. Mais l’étude des comportements de l’homme face à ce qu’il perçoit comme la nature implique de faire état de l’intuition qui sert de référent à ces comportements. La nature est comme un instrument pour assouvir les (nombreux) besoins de l’homme. L’apport de l’étude des chaînages cognitifs est également très enrichissant (D. Kréziak, thèse de doctorat en sciences de gestion intitulée « Les motivations de la consommation verte : une approche par les chaînages cognitifs », 1998). Les résultats sont parfois surprenants ! Par exemple, il y a un lien entre l’action et une pensée indirecte, les motivations ne sont étonnamment pas toujours liées à l’environnement. Le consommateur évoque un ensemble de raisons sur la beauté de la nature afin d’en profiter, il a une relation fusionnelle avec la montagne. On note par ailleurs le problème de la mobilisation suivant la proximité avec l’espace concerné. Seulement, au fur et à mesure du progrès technique, l’homme, qui dans le même mouvement se distinguait toujours plus de « sa nature », a dû mesurer la portée de ses actes. Ceux-ci semblent altérer l’équilibre ancestral de son milieu. Posant même le problème de sa survie dans cet environnement. Il y a là la naissance d’un conflit. Un conflit entre l’homme (ses actions) et son environnement. L’explication a un grand rôle, elle joue sur le sentiment d’appartenance. Aujourd’hui, il y a une forte sensibilisation sur le fait que cette cohabitation (entre l’homme et la nature) ne se fait plus sans séquelles, particulièrement dans le cas des territoires touristiques de montagne. Alors à travers la protection de la nature, c’est de son propre avenir que l’homme prend soin. La protection devient alors un outil. Il y a cette prise de conscience, qui connaît chez le grand public un très fort engouement depuis ces quelques dernières années, de la nécessité de préserver l’environnement. C’est une forme de réaction inversement proportionnelle au gâchis des décennies passées : plus la nature a été détruite, plus on veut protéger ce qu’il en reste. C’est d’ailleurs confirmé par la création des parcs nationaux en France au moment où émergeaient les stations de ski de la troisième génération. « Ce grand monde, c’est le miroir où il nous faut regarder pour nous connaître de bon biais » (Montaigne). Si l’homme perçoit cet environnement dégradé, c’est qu’il s’est auto-aliéné par ses propres actions. Cette volonté de protéger serait donc le contrecoup postérieur à la prise de conscience qui se répand, selon les principes dictés par le développement durable, de cette aliénation. Aujourd’hui, mettre en valeur un environnement préservé et protégé est un argument marketing, certes. Mais c’est aussi probablement le moyen le plus satisfaisant de maintenir en vie les vallées de montagne, notamment l’agriculture et les paysages traditionnels grâce au label PNR.

NATURE, voilà un mot si ordinaire que tout le monde semble s’accorder sur le sens qui lui est attribué. Et pourtant, que de contresens il contient… L’usage courant définit le rapport de l’homme avec la nature d’un point de vue moral dans un rapport de force où l’homme n’est pas grand-chose face à cette nature perçue comme si puissante. D’une manière générale, nous définissons la nature par la contemplation. Nous lui attribuons un rapport esthétique qui la place au niveau de l’Art. Ce qui nous séduit dans la nature, c’est sa beauté apparente. Un beau paysage est assimilé à une œuvre d’art qui s’offre à notre vision. Cette beauté est bien l’élément moteur pour la venue d’un visiteur. En souvenir, c’est cette œuvre que l’on immortalise par une photographie. Mais une œuvre grandiose, elle, reste gravée dans la tête de l’homme qui l’a perçu, à jamais. Ce qui frappe, c’est l’immensité incommensurable des montagnes. La nature se donne à voir, pas à vivre. Le public s’extasie devant les plus hauts sommets de la planète, mais bien peu de gens se donnent les moyens de vivre cette aventure qu’est l’ascension de l’un de ces sommets. On attribue au paysage une reconnaissance par l’émotion qu’il soulève, et non par la justesse de ce qu’il représente. La nature ne fait pas appel à la beauté en tant que telle, mais à ce qui la transcende. D’ailleurs, on ne saurait définir ce qu’est la beauté autrement que par la nature des goûts dont est pourvu chacun de nous en fonction de la culture qu’il a reçue. Mais la beauté tient trop de la mode pour être évoquée avec sérieux lorsqu’on veut parler de la nature. L’Art, comme un paysage magnifique, c’est ce qui fige l’esprit dans l’instant, comme un coup de foudre, et non l’appréciation de tel ou tel goût. Naturellement la sensibilité de chacun interférera sur le choix de telle ou telle forme particulière de paysage magnifique, de nature exceptionnelle. Préférer ne signifie nullement que l’un est meilleur que l’autre, mais simplement que la sensibilité que l’on ressent est plus forte. Ceci intervient inconsciemment dans ce moment qui nous fait préférer ce choix, pour les motifs les plus divers qui n’ont pas nécessairement de rapport à la nature. Cela vaut aussi bien pour quelconque œuvre faisant appel à la sensibilité. L’homme est l’intelligence et la sensibilité réunies, malgré la grossièreté que l’on rencontre partout. Lorsqu’on évoque la nature, on évoque un idéalisme, mais non un rapport réel. L’absolu est ce qui existe par lui-même et qui garde toutes ses valeurs quel que soit le système dont on use pour en rendre compte. C’est quelque chose que l’on ne peut pas nommer, puisque sitôt nommé, ce système perd ses caractéristiques objectives. Etant nommé, il devient comparable. Dans l’absolu, la montagne est belle. Mais dire que le Cervin est moins beau que le K2 n’a pas de sens, même si les deux sont comparés pour leur forme pyramidale quasi parfaite. Il n’y a pas de morale là-dedans, seule la sensibilité de chacun peut trancher.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Nico mon cher !!, fais plutôt comme Etienne, écris en plusieurs épisodes !!!

Sinon, pour la petite histoire, Herzog et Terray avaient dis de L’ Obiou qu’ il est la " plus belle montagne du monde "…

Posté en tant qu’invité par Ben:

Herzog et Terray n’avaient pas tout à fait raison…même si l’Obiou est une super montagne, la plus belle reste et restera pour toujours:

LA MEIJE !!

:wink:

Ben

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Avec toi, de toute façon, c’ est toujours pareil… ;-((((

Posté en tant qu’invité par nico:

Si je pouvais avoir une réponse en lien avec le sujet, je préfèrerais…

Pour le bistrot, le sujet « c’est vive le printemps »

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Sorry…

Posté en tant qu’invité par Phil:

A vrai dire, ton post n’appelle pas nécessairement une réponse… C’est un ensemble de réflexions, que je trouve pour ma part assez pertinentes (Ce doit être parce qu’elles correspondent aux miennes, lol… Encore le subjectivisme qui revient par la fenêtre… tant que ce n’est pas relativisme…Tiens, à ce propos je dois dire que je ne suis pas totalement d’accord avec le dernier paragraphe…quelques nuances… il y a a mon avis quelques fondements objectifs, je veux dire universels, probablement du ressort de la cognition, dans l’émotion esthétique…mais difficile à démontrer directement…trop d’oripeaux culturels…on est plutôt en mode « physique quantique », on pressent, on voit la trace…mais les éléments précis sont insaisissables…Je réfléchis quant à moi plutôt dans le domaine de l’art…plus facile, les « chefs d’oeuvre » sont mieux répertoriés…) ou j’en étais moi, ah, oui, assez pertinentes mais n’appelant pas de réponses puisque ne posant directement aucune question… Si tu veux des réponses, fais un post sur le quad mon cher…

Posté en tant qu’invité par nico:

j’ai bien compris que le quad intéressait beaucoup plus de monde. Mais çà ne m’étonne guerre, quand j’ai mis cela dans mon rapport, la réponse a été claire : tout le monde s’en fout. Très bien…

Tu vois je ne pose pas de questions mais tu réagis. C’est juste cela que j’attendais!

Posté en tant qu’invité par strider:

ha non !! pas de posts sur le quad, siou plait!!! c’est la hantise du modo !! il est obligé d’intervenir à coup sur!! ;-D

intéressante réflexion, Nico, tu pourrais débattre dessus avec Xavier Bernier, c’est un thème qu’il aime aborder.

Posté en tant qu’invité par nico:

Je ne savais pas que Xavier aimait particulièrement ce thème. Je ne suis malheureusement pas certain que nous ayons le temps d’en débattre. Hubert Tournier m’a demandé mon rapport car il était très intéressé par ce passage particulièrement et ce qu’il en découle pour une activité de pleine nature. Je vais l’envoyer quand même à Xavier tiens, allons bon…!

Posté en tant qu’invité par strider:

nico a écrit:

Je ne savais pas que Xavier aimait particulièrement ce thème.
Je ne suis malheureusement pas certain que nous ayons le temps
d’en débattre. Hubert Tournier m’a demandé mon rapport car il
était très intéressé par ce passage particulièrement et ce
qu’il en découle pour une activité de pleine nature. Je vais
l’envoyer quand même à Xavier tiens, allons bon…!

hé bien disons que Xavier Bernier n’aime pas le terme « patrimoine naturel » ce qui implique de redéfinir la « naturalité » question qu’il aime aborder parce qu’elle s’inclue dans les problématique du développement des espaces montagnards.

Posté en tant qu’invité par nico:

Ouais bien sûr. Je lui ai envoyé. Je n’ai pas mis la suite car il n’aurait pas le temps de tout lire, mais j’embraye sur la conception de l’activité raquette à neige donc on recoupe bien évidemment ses thématiques. Je n’avais pas fait le lien mais je sais que Xavier n’aime pas le terme de « patrimoine naturel », je m’y retrouve assez… C’est d’ailleurs passionnant de discuter avec lui, j’adore!

Posté en tant qu’invité par Christophe M.:

nico a écrit:

mais j’embraye sur la
conception de l’activité raquette à neige

C’ est à dire ?

Posté en tant qu’invité par nico:

Après ce que tu as peut-être lu, j’exprime ma conception de l’activité raquette à neige en relatif aux éléments déjà présentés et avec comme support mes observations en Suisse. C’est l’occasion de passer à la moulinette le projet Repentin d’imposer une taxe sur la raquette et les APN…

Posté en tant qu’invité par Christophe M.:

D’ ac mais j’ aurais aimé que tu m’ expliques donc " ta conception de l’ activité raquette"
Mais j’ aimerais bien que tu me dise dans quel domain tu travailles…

Posté en tant qu’invité par nico:

La morale est un ensemble de règles organisé sous forme de loi afin de restreindre, dans le but, il faut le dire, de soumettre, et non d’attribuer à l’homme la place qui lui reviendrait. Elle ne permet pas de comprendre, mais seulement d’imposer et de juger. D’où le problème de la loi instituant la « redevance raquette » ; si on y ajoute la question de la traditionnelle liberté d’accès à la nature et l’hérésie du damage d’une piste, alors on cerne mieux pourquoi cette loi est inutile. Cette dérive de l’ultra réglementation est mauvaise. La réglementation doit intervenir quand toutes les autres solutions ont été explorées sans réussite. Ce n’est aujourd’hui pas le cas. La prévention porte ses fruits en montagne dans d’autres domaines alors pourquoi, si l’on expliquait certaines choses, les consommateurs de la nature en hiver pratiquant la raquette ne s’y plieraient-ils pas ? L’exemple suisse me semble être le compromis le plus souhaitable pour tous, du tétras-lyre au directeur d’office de tourisme. Mais examinons tout d’abord le cas de la France afin de voir pourquoi l’exemple qui suivra se veut être un bon compromis à mon sens. Les législateurs français veulent faire payer une « redevance raquette », notamment pour redynamiser l’économie des stations de moyenne montagne. On parle beaucoup des domaines de ski nordique en particulier. Différentes choses ont été testées. Autrans (Vercors) a dessiné un réseau de sentiers pour la pratique de la raquette et fait payer le plan, tout en proposant à côté des espaces sans aménagements pour cette activité. Le Revard (Bauges) fait payer ses 60 km de circuits raquettes balisés sans proposer d’autres alternatives. Les Rousses (Jura) propose 3 alternatives : 18 km de pistes avec préparation des espaces et services avec contribution (coût 2,20 euros pour un adulte), 50 km d’itinéraires balisés en accès libre (gratuit) et un domaine de 10 000 hectares de champs de neige vierge pour pratiquer la raquette en toute liberté sous réserve du respect de la faune et de la flore protégées. On a donc une pluralité dans les offres qui interpelle : elle découle des différentes manières de la conception de l’activité, en fonction des notions de liberté mais aussi de sécurité. Ce qui est certain, c’est qu’une station comme le Revard fait tout faux en ne proposant qu’une seule offre payante : attention, les outils (puisque le touriste est traité comme tel) parlants sont des hommes munis de la faculté de réflexion ! Et les hommes tiennent beaucoup à leur sacro-sainte liberté. Le touriste a trop été pris pour une vache à lait et dans le contexte économique actuel, il n’a plus de lait… ! Laisser le choix est un minimum vital. Si la « redevance raquette » est instaurée, c’est d’abord pour encadrer et légaliser une pratique qui existait déjà. C’est aussi parce qu’il y a une clientèle qui est demandeuse de sentiers balisés, préparés, pour se sentir évoluer en toute sécurité (cf examen de l’exemple des Rousses). Certes, cela semble ahurissant pour un adepte de montagne, mais si la demande est là, il est très tentant de rentrer dans cette logique. A titre personnel, faire payer ces sentiers me laisse extrêmement sceptique ! Tous les exemples cités se trouvent dans des PNR. Un PNR, c’est un projet de territoire avant tout destiné à inviter le visiteur à découvrir la montagne (la raquette en étant le moyen probablement le plus aisé en hiver) pour soutenir l’activité économique de territoires en déclin. En ce sens déjà, faire rentrer de l’argent dans les caisses d’une SEM ou tout autre organisme gouvernant la station en prenant le visiteur pour un idiot est peu recommandable. Mais promouvoir l’accès à la montagne, c’est aussi promouvoir ses valeurs. C’est à ce titre que je serais le plus intransigeant : la liberté d’accès au domaine naturel est une absolue nécessité. Mais critiquer sans proposer ne fera jamais avancer le schmilblick. La proposition est tout simplement le résultat d’un travail en Suisse. C’est d’ailleurs plutôt une observation qui fait force de proposition contre la politique actuelle des stations françaises et surtout d’encouragement à l’initiative en cours (nous en sommes encore ici au cadre théorique).
La fédération suisse de raquette à neige (swiss snowshoe) et TSL notamment sponsorisent une action qui consiste à développer des sentiers de raquettes balisés mais non préparés. Le balisage est provisoire, il est mis en place avant la saison hivernale et retiré après. Chaque office de tourisme met en place des entiers en utilisant ce label, en se faisant actuellement sponsoriser pour en assumer les frais. Ainsi, au Pays-d’Enhaut, ce sont des entreprises locales ou les produits du terroir qui sont mis en valeur par ce sponsoring qui ne se monte pas à des investissements trop élevés. Ces sentiers permettent à la clientèle de découvrir le territoire, librement, tout en étant en sécurité puisque le sentier est balisé (cette clientèle novice n’est en général capable de s’orienter seule par la lecture de carte topographiques) et se déroule dans des zones sans risque d’avalanches (dans le cas contraire, en cas de conditions exceptionnelles, un spécialiste fait fermer le sentier). Et pas besoin de damage, le nombre de parcours de certains de ces sentiers provoque un damage naturel dans certains cas, ces entiers étant victimes de leurs succès… ! Ceci n’empêchant pas ceux qui veulent marcher dans la neige fraîche juste à côté de le faire, en profitant du balisage du même coup. Par ailleurs, puisque l’on parle de projet de territoire, là où les français cherchent à instaurer une taxe, j’observe qu’en suisse, la préoccupation est la présence d’un équipement permettant un retour sur investissement pour le PNR Gruyère / Pays-d’Enhaut (genre buvette d’altitude, bar…), sur ou à proximité du sentier. Ceci permet de maintenir de l’emploi sur le territoire : la valeur ajoutée de cette démarche réside dans le fait que les devises vont dans la poche des locaux, ce qui rentre pleinement dans le cadre du label PNR. Par ailleurs cette action semble d’autant plus rentable économiquement parlant qu’elle n’impose pas les investissements du damage (120 000€ soit plus de 26 fois celui du balisage d’une sentier pour Les Rousses, dans le Jura français plus le coût de fonctionnement –machine +personnel-) inutile de surcroît comme nous l’avons vu. La randonnée en raquettes est très appréciée et sa popularité est en pleine croissance en Suisse. Cette initiative semble prendre ces éléments dans le bon sens, alliant économie pour toutes les parties, découverte du territoire, sécurité, respect de la liberté, respect des principes du label PNR, respect de la faune et de la flore car les espaces ouverts respectent les zones de protection.

L’homme n’intervient sur la nature qu’en fonction des représentations qu’il s’en fait et de l’investissement imaginaire qu’elle suscite, la question environnementale est d’abord un fait de société historiquement et politiquement déterminé. « Protection de la nature », « gestion des ressources », dégradation de l’environnement » sont des expressions parmi d’autres qui ne sont pas neutres. Ce sont des formulations contemporaines de « la plus grande révolution psychique de notre culture (L. White, 1967) qui institue depuis le 18ème siècle l’homme occidental comme dominateur et possesseur d’une nature perçue comme une « collection de ressources » mobilisables et maîtrisables à souhait (Y. Luginbuhl, 1992). A ce titre, la donne environnementale s’inscrit dans le champ des idéologies qui tendent chez nous à interpréter la nature en des termes qui reflètent les rapports sociaux (A. Berque, 1990). Mais alors, faut-il voir dans la problématique environnementale actuelle la reformulation d’une socialisation de la nature de la part de notre société en proie à de nouveaux rapports de force institutionnels et politiques ? Cette socialisation consiste notamment en la production de règles, de lois et d’interdits pour organiser et encadrer l’action des hommes sur les éléments et régir le contrôle de l’espace et des lieux afin qu’ils puissent s’y projeter et s’y investir. C’est l’une des craintes formulées à l’encontre de cette loi française du 5 décembre 2005 : la raquette, par effet de mode, est la première pratique visée par le péage mais quid de la randonnée pédestre estivale, du ski de randonnée, de l’escalade, du canyon… ? Cela repose la question du libre accès à la nature et donc aux activités de pleine nature. Modifier les droits que les peuples exercent sur la nature détermine toujours le projet de société que l’on entend promouvoir. Triste tendance pour la France, espoir et avenir en Suisse… ! Ces logiques de pensées permettent de replacer les activités économiques dans les ordres socio-spatiaux qui leur donnent sens, de repenser les politiques d’aménagements en les replaçant dans leurs contextes pour enfin évaluer la pertinence des pratiques d’acteurs.

Posté en tant qu’invité par Cl@ude:

Est-ce que quelqu’un pourrait me faire un résumé des messages de nico ?

Posté en tant qu’invité par Christophe M.:

  • 1

Nico, redescends de ton nuage !!!
C’ est marrant on peut constater une énorme différence entre tes réponses instantanées à mes messages et ceux que tu ponds pendant dans 3 heures et qui sont bien trop longues pour moi.
C’ est toi qui les écrit au moins ?
Parce que ça ressemble bien à des réponses types du genre copié collé comme des réponses de …politiciens !!!

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par nico:

Dire que j’ai fait exception à la règle que je m’étais imposé pour être constructif avec toi. Mon pauvre, tout ce que tu en ressorts, c’est de me dire que tu n’es même pas capable de lire ces lignes jusqu’au bout. Pour me faire traiter de politicien qui plus est…!!! La jalousie est un bien vilain défaut… Oui je les écris et je les construis. Tu ignores cela, je n’ai jamais vu la moindre réponse construite de ta part… [i]Le reste, je le garde pour moi, ceci afin d’éviter du travail aux modérateurs…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Christophe M.:

nico a écrit:

La jalousie est un bien vilain défaut…

Jaloue de quoi ? tu peux m’ expliquer steplait
J’ ai l’impression que tu te prends franchement pas pour de la m…de mon ami !

Oui
je les écris et je les construis. Tu ignores cela, je n’ai
jamais vu la moindre réponse construite de ta part…

C’ est surtout que tu ne veux pas écouter les gens qui ne partagent pas ton avis mon grand, alors relis ce que j’ ai écris et peut être qu’ en y mettant de la bonne volonté tu pourras comprendre.