Recherche d’alpiniste pour un reportage au Mont-Blanc

Salut à tous,

Je m’appelle Thomas, j’ai 23 ans et je suis étudiant en journalisme à l’ULB ( Université libre de Bruxelles). Je poste ce message car, dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, j’aimerais réaliser un reportage sur la supposée surfréquentation du Mont-Blanc dont on parle depuis un certain temps.

Le but est donc de réaliser un mémoire d’application dans le cadre de mes études de master en journalisme. Ce mémoire d’application se déclinerait sous la forme d’un reportage vidéo de ± 26 minutes que je réaliserai sur place durant le mois de juillet 2016 ( mi-juillet). Pour illustrer cette problématique de surfréquentation durant la période estivale, j’aimerais me rendre sur le terrain, muni d’une petite caméra, et capter divers événements, solliciter des interviews, et m’immerger dans le milieu de la haute montagne. Etant un véritable passionné de montagne, ce sujet me touche tout particulièrement. J’ai d’ailleurs déjà eu l’occasion d’aller au sommet du Mont-Blanc, ainsi que d’autres 4000.

Concrètement, une partie du reportage serait consacré à l’ascension du Mont-Blanc en lui-même, par la voie normale. En plus d’observer certains problèmes dus à l’affluence massive d’alpinistes (comme la surpopulation au refuge du Goûter ou encore le camping illégal), j’aimerais suivre une autre cordée à distance ( par exemple, au début de l’ascension au nid d’aigle, l’arrivée au refuge du goûter, et enfin l’arrivée au sommet). Cela donnerait un fil rouge à mon reportage, et permettrait aux spectateurs de s’identifier à un alpiniste comme vous et moi. Cela me permettrait aussi d’avoir quelques réactions et impressions sur les difficultés rencontrées pendant l’ascension, l’état d’esprit,etc… et donc d’humaniser mon reportage. Je serai moi-même avec un guide, ce qui me permettra d’être autonome et de ne pas gêner la progression de la cordée en question. Je précise que c’est un mémoire universitaire qui n’est évidemment pas diffusé. Mais bon, cela pourrait faire un souvenir original :slight_smile:

Je tiens aussi à préciser que, dans ce reportage, mon but serait à la fois de cibler l’existence d’un problème ( Le Mont-Blanc est-il surfréquenté ou mal fréquenté ? Et si oui, comment cela s’observe t-il ?), mais également d’y apporter une réflexion en vue d’une éventuelle solution.Je suis bien conscient que les médias font leur beurre avec les accidents et les drames en montagnes, et donc mon objectif est aussi de mettre en lumière les choses positives telles que les pratiques, l’histoire et les valeurs de l’alpinisme, et pas seulement montrer les aspects négatifs d’un cas particulier. Je veux aussi me concentrer sur la prévention et la sensibilisation face à certains comportements, ainsi que sur les actions mises en oeuvre en vue de la préservation du site.

Pour résumer, connaissez-vous une personne ( ou plusieurs) qui compte faire l’ascension du Mont-Blanc par la voie normale en juillet, et qui serait éventuellement d’accord de participer à mon reportage ? La mi-juillet serait même idéale pour moi :slight_smile:

Merci d’avance,

Thomas

[quote=« thomas1992, id: 1823591, post:1, topic:163577 »]donc mon objectif est aussi de mettre en lumière les choses positives telles que les pratiques, l’histoire et les valeurs de l’alpinisme, et pas seulement montrer les aspects négatifs d’un cas particulier. Je veux aussi me concentrer sur la prévention et la sensibilisation face à certains comportements, ainsi que sur les actions mises en oeuvre en vue de la préservation du site.
Thomas[/quote]
je comprends ta démarche, ma question va paraître assez iconoclaste mais pourquoi ne pas faire un reportage sur l’ascension du mont blanc par la voie normale italienne par exemple?
Cela fera justement prendre conscience qu’il existe d’autres voies (normales) d’ascension tout aussi magnifiques qui se déroulent loin de la foule. Le thème de ton reportage ne sera pas changé car il mettra en lumière le fait que le pb de surfréquentation ne s’applique qu’à une partie du massif du mont blanc (généralement la partie française).
En plus ce sera un reportage un peu plus original car des reportages sur la voie normale française, c’est pas ça qui manque…et ça participe implicitement au phénomène de surfréquentation car on ne parle que de la voie normale française…

en plus, je n’avait pas vu la fin de ton post, si tu veux, à la mi-juillet, j’ai pour projet le mont blanc par des voies encore plus sauvages : éperon de la tournette, brenva ou peuterey classique. Alors, certes ce ne sont plus des voies « normales » mais je peux déjà t’affirmer qu’il n’y aura pas de pb de surfréquentation (sauf si on redescend par la voie normale française)

Ce pourrait être une bonne idée de monter par l’Italie (beauté, sauvage, calme) d’arriver au final et de voir le contraste du à la surfréquentation, quitte à redescendre par la voie normale française et voir l’état au Goûter etc …

Certes, il y a d’autres voies plus intéressantes, mais le sujet du reportage est la surfréquentation de la voie normale et non pas l’ascension du Mont Blanc.

Ben justement, elle n’en sera que plus frappante comparée à la solitude du versant italien !

exact, c’est ce que je voulais dire. Il y a mille et un moyens journalistiques que de montrer la surfréquentation.
Comme je le disait et qu’à bien démontré Pacha BE, une ascension coté italien et retour coté français peut bien montrer le contraste de 2 voies normales!

L’idée de montrer le contraste entre le Mont-Blanc côté italien est français est pas mal du tout, mais je préfère vraiment me concentrer sur le nœud du problème :wink:
Mon but est vraiment d’essayer de traiter ce sujet en profondeur, en essayant de montrer les différentes facettes de cette problématique, ses conséquences et les moyens mis en oeuvre afin de contrer ce phénomène. En gros, quelle est la situation sur la voie normale du Mont-Blanc en 2016 ? Quelles sont les améliorations par rapport aux années précédentes ? Des élus locaux en passant par les spécialistes de la montagne, des gardiens du refuge du Goûter, des représentants de fédérations, des gendarmes du PGHM, des alpinistes, etc… J’aimerais vraiment avoir un maximum d’intervenants afin d’être le plus complet possible.
Et au-delà même de ce phénomène de surfréquentation/ mal fréquentation, j’aimerais aussi montrer les différences de philosophies qui existent entre les communes de Saint-Gervais et Chamonix, par exemple ( avec les méthodes plus fortes et ciblées de M.Peillex, et celles plus modérées de M.Fournier). Mais bon, je dois encore réfléchir à tout ça :slight_smile:

Ce n’est pas en y allant 1 jour que tu pourras en savoir grand chose.
Il faudrait y aller tous les jours pendant 6 mois ou 1 an pour faire un boulot un minimum objectif, et pas montrer des images avec 300 personnes sur l’arête alors que ça arrive peut être 2 fois dans l’année.

Comme c’est une démarche journaliste, je te propose de lire en préambule le livre de l’ancienne gardienne du Gouter, Amélie Faure. Il sera très instructif, cela permet de s’imprégner du sujet je pense.
Je valide aussi la proposition de faire le MB par 2 itinéraires pour constater la surfréquentation: l’ayant fait l’été dernier par l’innominata et étant redescendu par la voir normale, je confirme que c’est très sauvage, on était 2 cordées fin août donc pas de pb de surfréquentation en versant italien; après versant français, c’est une autre histoire surtout après la descente après le Gouter où les gens étaient vraiment lents, peu avaient le pieds alpin…
Après, c’est clair que le sujet a déja été pas mal traité par les médias mais souvent sous l’angle du public qui ne serait pas au niveau pour effectuer le MB.

[quote=« thomas1992, id: 1823928, post:8, topic:163577 »]L’idée de montrer le contraste entre le Mont-Blanc côté italien est français est pas mal du tout, mais je préfère vraiment me concentrer sur le nœud du problème :wink:
Mon but est vraiment d’essayer de traiter ce sujet en profondeur, en essayant de montrer les différentes facettes de cette problématique, ses conséquences et les moyens mis en oeuvre afin de contrer ce phénomène. En gros, quelle est la situation sur la voie normale du Mont-Blanc en 2016 ? Quelles sont les améliorations par rapport aux années précédentes ? Des élus locaux en passant par les spécialistes de la montagne, des gardiens du refuge du Goûter, des représentants de fédérations, des gendarmes du PGHM, des alpinistes, etc… J’aimerais vraiment avoir un maximum d’intervenants afin d’être le plus complet possible.
Et au-delà même de ce phénomène de surfréquentation/ mal fréquentation, j’aimerais aussi montrer les différences de philosophies qui existent entre les communes de Saint-Gervais et Chamonix, par exemple ( avec les méthodes plus fortes et ciblées de M.Peillex, et celles plus modérées de M.Fournier). Mais bon, je dois encore réfléchir à tout ça :)[/quote]

ce qui me chatouille un peu c’est que tu risques de faire un nième reportage sur la voie normale coté français (valeur ajoutée? on la connait la situation coté français). Inconsciemment tu participes à ce phénomène de surfréquentation en ne parlant que de la voie normale française. Je pense que ta valeur ajouté journalistique serait justement de dire qu’il existe d’autres voies normales moins fréquentées et surtout de tenter d’analyser pourquoi ce foutu monde s’agglutine coté français (façilité d’accès? phénomène de mode? etc…là ce serait du vrai travail journalistique)
m’enfin tu fais comme tu veux hein? :wink:

[quote=« billoutte, id: 1823944, post:11, topic:163577 »]Je pense que ta valeur ajouté journalistique serait justement de dire qu’il existe d’autres voies normales moins fréquentées et surtout de tenter d’analyser pourquoi ce foutu monde s’agglutine coté français (façilité d’accès? phénomène de mode? etc…là ce serait du vrai travail journalistique)
m’enfin tu fais comme tu veux hein? ;)[/quote]

Malheureux ! Et inciter tous ces margoulins à envahir le versant italien, non merci !
Il n’y a pas de secret, la différence entre versant français et italien c’est qu’en France le marketing autour de ce sommet est beaucoup plus efficace.

De plus on vend généralement aux badauds le Mont Blanc comme étant un sommet MADE IN FRANCE (oui monsieur), proposer l’ascension par l’Italie ça la foutrait mal…

Peut-être qu’il va découvrir que cette sur-fréquentation ne dérange finalement pas les gens. Peut-être qu’il va interviewer des gens du retour du sommet qui vont être parfaitement enthousiastes, malgré la fréquentation. Cette fréquentation n’embête peut-être finalement que nous, grincheux, qui du coup… n’y allons pas.

Je trouve que c’est cela qui serait intéressant de creuser. On se moque sans cesse des alpinistes qui s’agglutinent sur les pentes de l’Everest, du Cho oyu, du Mt Blanc. On pense que leur plaisir serait supérieur sur des sommets moins parcourus, ceux que nous-mêmes parcourons.
Mais peut-être que ces personnes se satisfont déjà largement des sommets très parcourus. Peut-être qu’ils ne recherchent pas à tout prix la solitude. Que nos préférences sont bien normatives. On n’en sait rien.

D’autre part, tu parles de « mal fréquentation » : c’est quoi pratiquer d’une « mauvaise » manière la montagne ? (exceptée celle qui consiste à laisser ses détritus etc)

Au moyen de longs entretiens avec des alpinistes, guides, employés des refuges, élus, je pense que cela peut être intéressant.
Je pense aussi qu’il ne faut surtout pas que tu interroges que des locaux ou des amateurs éclairés.

[quote=« blacky, id: 1823973, post:13, topic:163577 »][

D’autre part, tu parles de « mal fréquentation » : c’est quoi pratiquer d’une « mauvaise » manière la montagne ? (exceptée celle qui consiste à laisser ses détritus etc)[/quote]

je n’ai jamais parlé de mal fréquentation. Après tu as raison, chacun son truc sur la pratique de la montagne, la sur fréquentation ne dérange peut être pas les participants…

[quote=« billoutte, id: 1823989, post:14, topic:163577 »]

[quote=« blacky, id: 1823973, post:13, topic:163577 »][

D’autre part, tu parles de « mal fréquentation » : c’est quoi pratiquer d’une « mauvaise » manière la montagne ? (exceptée celle qui consiste à laisser ses détritus etc)[/quote]

je n’ai jamais parlé de mal fréquentation. Après tu as raison, chacun son truc sur la pratique de la montagne, la sur fréquentation ne dérange peut être pas les participants…[/quote]

excuse moi, je me suis mal exprimé, dans cette partie de mon message, le « tu » était adressé à thomas1992, qui parlait de « mal fréquentation » :wink:

Par « mal fréquentation », j’entends les personnes qui n’ont jamais chaussé de crampons, qui se rendent au Mont-Blanc en pensant qu’il s’agit simplement d’une randonnée en haute montagne, et qui de ce fait, n’ont pas conscience des risques lié à leur inexpérience. Et puis évidemment il y a ceux qui sont irrespectueux et irresponsables, comme on en voit chaque année.

Ceci dit, c’est vrai que c’est un sujet dont on a déjà beaucoup parlé (quoiqu’en Belgique…), mais je pense que cela peut être vraiment intéressant sous un angle différent. Je vais réfléchir à tout ça !:slight_smile:

La réflexion que tu évoques en amont du reportage me semble au contraire pertinente. Surtout si tu passes 2-3 semaines dans le secteur Cosmiques-Goûter-Tête Rousse comme tu as l’air de dire.
Envoie-moi un MP si tu veux que je te branche sur quelqu’un.

Extrait d’une info RTS de ce jour:
[i]
Trente ans après avoir gravi la face nord de l’Everest avec Erhard Loretan en 43 heures aller-retour, l’alpiniste et guide suisse Jean Troillet a évoqué mercredi pour la RTS ses exploits sportifs et son approche de la montagne.
Interrogé dans le Journal du matin sur son opinion à propos des expéditions commerciales à l’Everest, avec oxygène, cordes fixes et sherpas, le Valaisan n’a pas caché sa gêne. « Ce qui se passe à l’Everest, j’en ai un peu honte », a-t-il confié.

« On est peut-être un peu responsable parce qu’on a ramené de belles images », s’interroge Jean Troillet. « Maintenant, les gens veulent y aller, à n’importe quel moment et dans n’importe quelles conditions ».

Ne pas choisir les voies faciles fait partie de ma vie
Jean Troillet, alpiniste
Revenant sur le rôle considérable des sherpas dans l’Himalaya, l’aventurier avoue également son incompréhension face à ce Japonais de 72 ans qui s’est fait porter au sommet du toit du monde, à 8848 mètres d’altitude. « C’est bizarre de se contenter de ça », commente le montagnard aujourd’hui âgé de 68 ans.

Un rapport particulier à la souffrance

Lui, il préfère la souffrance. « Ne pas choisir les voies faciles fait partie de ma vie », explique-t-il sur La Première. Avec son ami, le Fribourgeois Erhard Loretan, ils sont partis affronter la face nord de l’Everest - soit deux jours d’effort intense - sans oxygène, avec une barre chocolatée et un demi-litre d’eau froide.

« S’il n’y avait pas cette souffrance pour arriver au but qu’on s’était fixé et qu’on redescend au camp de base, ce n’est pas ce que je cherchais. Le sommet n’était pas important. Moi, si on avait bien souffert, si on avait dû se battre dans la tempête sans atteindre le sommet, j’étais un homme heureux », explique Jean Troillet.

Au sommet de l’Everest, on ressentait une présence sans pouvoir l’expliquer
Jean Troillet, alpiniste

Mais cette souffrance procure une expérience quasi-mystique. « Là-haut, on passe des minutes tellement exceptionnelles qu’on ne les trouve pas en bas. On est près de l’au-delà. Au sommet de l’Everest, avec Erhard, on ressentait une présence sans pouvoir l’expliquer », se souvient celui pour qui regarder sa montre à l’arrivée serait un calvaire.

Non, en vrai poète de l’exploit sportif, Jean Troillet préfère ressentir ce qu’il a pu donner sur la montagne. Et souvent, d’après ses dires, c’est le meilleur de lui-même.

jgal[/i]

source: http://www.rts.ch/info/regions/valais/7628004-l-aventurier-valaisan-jean-troillet-a-honte-de-ce-qui-se-passe-a-l-everest-.html