Réchaud Windburner tests cet hiver

en refuge, ça m’étonnerai fortement qu’il y ai un risque : c’est pas en faisant popote pendant 1h que tu vas atteindre des concentrations en CO nocives pour l’homme.

PS : aller, un tit calcul un peu à l’arrache :
Tu prends une bouteilles de butane (C4H10) pur de 60gr (qui correspond à une demi cartouche, si tu prends les petites) : tu as une mole de butane dedans (masse molaire du butane : 58gr/mol)
La réaction de combustion du butane s’écrit, dans le pire cas : C4H10 -> 4CO + 5H2O
Quand tu brules ta bouteille d’une mole, tu produis 4 mol de CO, donc 120gr de CO (masse molaire du CO : 28gr/mol)

Les seuils toxiques du CO sont de 400ppm (soit environ 450mg.m3) (http://www.centreantipoisons.be/monoxyde-de-carbone/le-monoxyde-de-carbone-co-en-d-tail/quelles-sont-les-concentrations-toxiques-de)

Donc, avec 60gr de butane (120gr de CO produit), tu sera intoxiqué si le volume du refuge est de moins de 250 m3.
Avec une hauteur sous plafond de 2.5m, ça donne 100m². Bien sur, il faut que le refuge soit totalement hermétique.

Mais pour ça, il faut que ton environnement soit très très pauvre en dioxygène, pour que ta combustion dégage uniquement du CO (même pas sur qu’il y ai une réaction de combustion). Par contre, je ne saurai pas de dire à quel point (mes compétences en combustion s’arrêtent là)

bah voila… Tu vois bien grimpzen qu’on pouvait répondre …

(en général y’a du propane mélangé au butane mais c’est plutot une bonne nouvelle vu que ca doit dégager moins de CO).

Du coup dans un petit refuge comme les cabanes du Vercors, a priori pas de risque en utilisation normale, mais il vaut mieux pas rester toute le journée dans le refuge en faisant fondre de la neige un jours de mauvais temps …

Ok avec grimpzen,
On peut effectivement tenter de répondre par des données générales qui ont le mérite de préciser le moment et les circonstances où l’utilisation d’un réchaud sera dangereuse.
Merci à lo-biarnes pour son intervention.
Cependant:

  • Le butane n’entre quasiment plus dans les mélanges 4 saisons (je pense que c’est surtout en condition hivernale que les circonstances peuvent être propices à une intoxication). Mes notions de chimie ou de physique moléculaire sont trop lointaines et je serai heureux si l’équation ci-dessous pouvait être reprise avec de l’isobutane et du propane (peut être aura t-on un résultat identique…)

  • 250m3 c’est très grand! les habitués des bivouacs « boites de sardine » ou des trous à neige ne seront pas rassurés par les conclusions ci-dessous. à Montaldo, on a à tout casser 15m3 avec 2 à 4 bonhommes qui respirent.

Mollotof a soulèvé un point important: l’utilisation des brûleurs en situation « exposée » (trou à neige, petit abri sans ventilation (ex: bivouac Montaldo dans la vidéo du test) demande donc à mon avi des précautions: aération énergique de l’habitacle avant de dormir.

Par ailleurs une exposition au CO sans véritable intoxication n’est peut être pas anodine non plus…

A 0,03 % de ce gaz toxique ( le CO) dans l’air il y a des signes avant coureur qui doivent faire réagir les convives dans la pièce du refuge.
Les signes sont : maux de tête, vertige, nausée , fatigue brusque.
Seule solution : évacuer tous les convives rapidement.
A noter que l’évacuation des personnes dans une atmosphère saine ne suffira pas à ce que tout rentre dans l’ordre ( toxicité de ce gaz).

Donc la seule moyen d’éviter de problème ( car on a pas l’appareil pour mesurer le taux de CO dans l’air en refuge par exemple) c’est la connaissance des risques liée à l’utilisation de son matériel et le prévention (dans le cas du CO, local ou fonctionne les réchauds avec aération nécessaire et suffisante par exemple).

A noter que dans un dortoir fenêtre fermé et bondé ( ou dans une salle de réunion bondé et mal ventilée aussi) il y a une augmentation de CO2 assez rapide. Lui n’est pas toxique mais oxyprive.
A partir de 1% on commence ( selon les individus) à ressentir des signes dont le premier est le mal de tête. Cela m’est arrivé à chaque fois que je me suis trouvé dans cette configuration de dortoir mal aéré bondé ou d’une pièce trop « étanche » à l’air ou je dormais même seul. Le simple fait d’aéré un peu (fenêtre entrebâillée) la pièce et tout revient dans l’ordre.

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[quote=« Eric Revolle, id: 1838660, post:24, topic:164808 »]A 0,03 % de ce gaz toxique ( le CO) dans l’air il y a des signe avant coureur qui doivent faire réagir les convives dans la pièce du refuge.
Les signes sont : maux de tête, vertige, nausée , fatigue brusque.
Seul solution : évacuer tous les convives rapidement.[/quote]
il y a eu l’année dernière (ou celle d’avant) une évacuation de gens dans un refuge CAF . Le poele déconnait. Ils ont senti les 1ers symptomes, sont sortis dehors et ont attendu l’hélico.

De mémoire, la laison Hémoglobine-CO est plus forte que la liaison hémoglobien-O2. Il ne suffit donc pas de respirer de l’air pur pour évacuer le monoxyde de carbone, mais il faut respirer de l’oxygène pur sous pression. Donc, en hopital …

Il y a un petit mot d’avertissement livré avec les réchauds maintenant (du moins il y en a un avec le mien) mais j’avoue ne pas y avoir preté trop attention sur le coup pensant que c’est surtout valable dans les espaces très confinés (tente, trou a neige). J’avais tord. Il faut quand meme faire gaffe…

L’O2 pure doit être donné le plus tôt possible. Heureusement, tous les services de secours en ont quand ils se déplacent, ils n’attendent pas d’être arrivé à l’hopital pour en donner.
Dans les cas graves, on fait une transfusion sanguine.
Ce qui est drôle, c’est que l’hypoxie causée par le CO n’est pas dû au fait que le CO prend la place de l’O2 définitivement dans l’hémoglobine, mais au fait que lorsqu’il y a 1 CO sur un des 4 emplacements d’O2 d’une molécule d’hémoglobine, le fonctionnement des 3 autres emplacements est modifiée, et l’O2 qui s’y met s’accroche trop et n’est pas libérée quand le sang arrive dans les capillaires. Du coup, on meurt par hypoxie avec un taux d’O2 dans le sang de 75%, ce qui n’est pas mortel normalement.
De plus, le CO2 ne peut plus se fixer (plus de place). Hors comme l’asservissement du rythme respiratoire est basée sur le taux de CO2, le rythme n’augmente pas alors que l’hypoxie augmente. Lors de l’intoxication, on a une hypoxie progressive, mais sans réaction du système respiratoire pour la combattre.
En plus le CO ne sent rien, il ne se voit pas, il ne pique pas les yeux ni les poumons : c’est encore mieux que le gaz moutarde comme utilisation en gaz mortel :slight_smile:

:smiley: Gardons le sourire !

oui, j’ai fait un raccourci. Je voulais dire : O2 au masque sur place et éventuellement caisson hyperbare en hopital…

Je possède un Windboiler qui ressemble à ce BURNER comme deux gouttes d’eau, ses performances sont surprenantes même par temps froid et son volume de rangement acceptable…
A savoir : j’ai constaté que le piezo MSR ne permet pas d’allumer ce type de bruleur (ayant consulté mon revendeur avec qui j’ai fait le même constat, je me suis aperçu que ce point était précisé sur le mode d’emploi) A VOS BRIQUETS!!!

Le wind burner est sorti sous le nom de wind boiler puis ils ont changé pour des raisons de copyright.

Mouarf !

Dans la réaction de combustion, il n’y a pas du CO2 normalement? Pour moi, une combustion parfaite est du type C4H10 + 6,5.O2 -> 4.CO2 + 5.H2O, le CO apparaissant justement parce que la combustion n’est pas parfaite. A moins que je me trompe?

Si non, le calcul pour obtenir les 250m3 ne sont pas bons. Ne faut-il pas considérer le rendement de la combustion pour estimer le niveau de CO produit à partir d’une mole de gaz initial?

bah vi…mais quand ca manque d’O2 (en altitude, avec des pare-vent, quand le brûleur est tres pres de la gamelle) justement il se produit des combustions imparfaites. Le calcul de lo_biarnes se base sur la pire des situations possibles…

Oui, tout à fait. Mais comme le dis Mollotof, j’ai fait le pire cas possible -> combustion en milieu tellement pauvre en O2bque tu ne produis que du CO. Ceci dit, je ne suis même pas sur qu’il y ai réaction de combustion dans ce cas là.

Pour l’écriture de la réaction, pas besoin du rendement de combustion. Et là encore, je me met dans le pire cas.

Par contre, ce qui est intéressant avec ta remarque, c’est que si on applique la formule de Siegert qui défini le rendement de combustion : ηcomb = 100 - f x (Tfumées - Tamb) / %CO2 dans mon cas, on trouve un rendement égal à moins l’infini : %CO2 = 0!

Du coup, ça confirme ce que je pensais : une réaction de combustion qui ne produit que du CO n’est pas possible.

Putain, on apprend plein de truc sur ce forum, et pas que sur la montagne :stuck_out_tongue: