Raidlight, chronique d'une mort annoncée

RAIDLIGHT… chronique d’une mort annoncée…

Comme toutes les bonnes choses ont une fin… mon aventure Raidlight s’est terminée hier après 15 années, par un licenciement économique de mon employeur ROSSIGNOL.
_L’intégration de Raidlight dans le Groupe Rossignol puis il y a 2 ans la fusion des équipes commerciales devaient permettre le développement des ventes; la Direction de Rossignol étant bien entendu plus intelligente et forte que celle d’une petite entreprise qui avait jusque là fait grandir Raidlight . _
A priori, les diverses synergies élaborées par les grands experts n’ont pas produit les effets attendus par le Groupe Rossignol…

Un plan de réorganisation et de restructuration a donc été mis en place impliquant la suppression de 6 postes, dont le mien.

_Comme je le lis dans le Dauphiné Libéré, Bruno CERCLEY PDG du Groupe Rossignol a dévoilé la semaine dernière un programme de RSE (préoccupations sociales et environnementales des entreprises). _
Une grand-messe RSE, où le RESPECT du salarié, du consommateur, de l’environnement est a priori au cœur de toutes les préoccupations du Groupe Rossignol…

Mais quel sens du timing chez Rossignol ! Vraiment bravo ! Cette grand-messe RSE se déroule au moment même où Rossignol ferme notre Atelier de Production Made In France à St Pierre de Chartreuse, au moment même où le Made in France semble avoir le vent en poupe jusqu’à une exposition à l’Elysée !

Tout d’abord, M. Cercley, RESPECT… des faits :
_- Ce n’est pas 5 mais 6 personnes qui ont été licenciées chez Raidlight _
- Seulement 2 ont été reclassées ; 4 personnes sont donc sans emploi.
- Notre atelier de St Pierre de Chartreuse n’était absolument pas un atelier de prototypage, mais un atelier de production Made In France, qui produisait 25 000 articles par an et dans lequel il y a 18 mois encore, 10 personnes travaillaient à temps plein. Pour votre information personnelle, nous produisions des maillots, des sacs à dos de trail, des tours de cou, des bandeaux…

_Notre atelier de production Made In St Pierre de Chartreuse fermera donc définitivement mi-février, officiellement pour des motifs économiques… _
Pour ma part il me semble que c’est la direction elle-même qui a étouffé notre unité de production, qu’il n’y a jamais eu aucune volonté de pérenniser notre Atelier de production… parce que Rossignol « ne fait pas de petite épicerie ».

Par exemple, ces tours de cou et bandeaux avaient en production locale un prix de revient équivalent au prix de revient des produits asiatiques.
Le Groupe Rossignol en vend environ 30 000 par an, en les achetant à l’étranger. Nous avions donc proposé au Groupe Rossignol nos tours de cou Made in Saint-Pierre de Chartreuse. Logique. Cependant Rossignol nous a répondu qu’ils avaient toujours fait faire leurs tours de cou en Chine et que c’était plus simple pour eux de continuer ainsi !
Je suis ainsi très étonnée de lire aujourd’hui que le Groupe Rossignol développe tous ses meilleurs efforts de RSE pour réduire son empreinte carbone…

_C’est donc semble-t-il plus simple pour le groupe Rossignol de se targuer et financer des campagnes de presse sur le RESPECT du salarié, du consommateur au cœur de ses préoccupations, … et en même temps de licencier 6 personnes, qui par ces emplois dans un petit village de montagne, locaux, à prix de revient identiques participaient très concrètement aux grands principes développés dans le RSE : _
_- évolution vers des processus de fabrication plus respectueux de l’environnement, _
_- engagement social auprès de ses salariés et de ses partenaires, _
- mise en place d’actions pour le respect et la protection de la montagne…

_Moi, aujourd’hui je suis licenciée. _
_Mais je ne suis pas une statistique, je ne suis pas une ligne budgétaire !!! _
Ni une vulgaire petite erreur entre 5 et 6 licenciements.
Bah ouais !

Tout simplement : elle est où la passion de la montagne, de l’outdoor qui animait Rossignol il y a encore quelques années ??

Pour ma part après ces 15 belles années je m’en vais donc courir sous d’autres cieux…

tellement mort que le lien renvoi vers rien

Je rectifierai plus tard, le lien renvoie à une page Facebook et non à l’article

Pas de soucis. Ca renvoyait vers une page facebook a priori avec des limites de partage…
Dommage le sujet m’intéresse un peu

J’ai rapidement trouvé ça Benoît Laval peut-il reprendre l'atelier Raidlight Vertical ?
Mais ca date d’octobre.

Quid de Vertical dans tout ça ? ils avaient pas été repris par Raidlight ?

Francital, puis Vertical, puis Raidlight racheté par Rossignol, puis commencement de la fin avec licenciements et fermeture envisagée de la petite unité de production à St Pierre de Chartreuse

Il serait intéressant de connaitre la part du CA réalisé dans cette unité de production. Je peux me tromper mais j’ai en tête qu’une très grosse partie des produits raidligt est fabriquée en Asie, sous-entendu comme quasiment toutes les autres marques outdoors du même secteur.

Par ailleurs, lorsqu’on vend une entreprise à un groupe disposant d’une gamme similaire, sur des marchés proches, avec des unités de productions, il est évident que les futurs gains, justifiant l’achat, se feront sur des économies d’échelles, et donc notamment sur la rationalisation et donc éventuellement la rationalisation des unités de productions, avec tout ce que cela signifie en terme de fermeture de site. Les unités de production sont conservés s’il y a complémentarité de l’outil de production et/ou problème de capacité.
Grosso-modo, c’est la marque qui intéresse l’acheteur. Le vendeur vend avant tout la marque.

1 Like

Bon, le lien en question est celui de la page perso d’une salariée licenciée de chez Raidlight (article très bien rédigé). Même si le statut de publication est public, je n’ose pas l’afficher ici, avec son identité

1 Like

Tu fais bien. Laissons la tranquille et espérons lui des jours meilleurs

1 Like

Du côté du groupe Rossignol, on avance la clause de non-concurrence du fondateur de Raidlight courant sur 18 mois et mise en place lors de son départ du groupe en février dernier. (…) Un argument qui ne passe pas pour Benoit Laval :
_ « Je suis sidéré par tant de mauvaise foi. Nous parlons là de 5% du chiffre d’affaires de Raidlight et au mieux de 0,1% de celui de Rossignol ! Les six emplois de cet atelier sont donc visiblement moins importants pour eux »._

(…) L’atelier sera lui transformé en magasin de déstockage « pour participer à la redynamisation de la vallée et recréera, à terme, au moins autant d’emplois que l’atelier ». .

Echec des négociations entre Benoit Laval et Rossignol

Cette histoire de mise à mort de Raidlight ne me fait ni chaud ni froid.

Je le regrette pour les salariés mis sur le banc de touche comme des citrons usagés et pour cette désormais classique disparition d’une entité industrielle et commerciale phagocytée par une plus grande qu’elle.
Je n’ai jamais été attiré par les produits Raidlight et n’ai donc rien acheté chez ce fabricant, comme avec Salomon d’ailleurs.
La communication, l’allure des produits, le nom, le logo ne me parlaient pas, comme quoi cela tient parfois à pas grand-chose d’aller vers une marque ou pas.
Pour la course à pieds longue en montagne je me suis toujours équipé chez des fournisseurs classiques de montagne (Patagonia, Mountain Hardwear/Montrail, Icebreaker…) pour le textile et les chaussures.
J’ai un neveu qui a travaillé quelques mois pour Raidlight et qui m’a dit que dans le cadre de ses relations professionnelles avec Laval il estimait ce dernier comme un c… Il était catégorique.
Moi-même j’ai croisé Benoît Laval plusieurs fois il y a une vingtaine d’années lors de manches de la coupe de France de raquettes puis après sur des courses à pieds organisées en Chartreuse ou dans les Alpes.
Je l’avais trouvé plutôt sympathique, et assez discret par rapport à son gros niveau de course à pieds.
Enfin j’ai eu quelques échos de locaux de Saint-Pierre de Chartreuse qui avaient le sentiment que Laval était arrivé en Chartreuse comme en pays conquis, fort de la création d’emploi, de la construction du siège social et de la mise sur pieds de la station de «trail ».

1 Like

C’est reparti et de manière indépendante :

1 Like