je vous propose un petit texte qui vous paraitra surement plus hermétique que les autres mais qui sait peut-être vous parlera-t-il quand même…
nous étions partis faire un raid à ski avec un groupe d’adolescents (13 14 ans) dans le secteur de la Pierra Menta,petit stage de 3jours. Je vous passe les détails de la mise en oeuvre du projet en soi nous pourrions en faire un récit !
quoiqu’il en soit, nous voila partis, ski au pied, à une heure indue pour des ados! le soleil n’a pas tardé à leur chauffer la peau et les chaussures leur poser quelques problèmes ! après les premières heures, la fatigue s’est faite sentir cruellement pour certains (malgré l’entrainement) et la trace des randonneurs précédents devenaient une obsession « jusqu’où irons-nous finalement? ».
la veillée fut mémorable chacun y allant de ses exploits, se moquant ou se congratulant. Le lendemain rebelote, les marmottes et les choucas nous sifflaient, tellement nous étions beaux!
Un incident lors de la montée vint corser l’aventure: bris de fixation, redescente sur un ski, retour délicat et marche finale sur la route, pieds nus!
La fin de séjour fut magnifique, les ados déchainés créèrent un spectacle pour nous remercier et nous firent hurler de rires et nous émurent aux larmes… d’où le petit texte que je leur offris.
Raid à ski
Inlassablement poussés vers les sommets, la peau brulée, les pieds sanglants, ils avancent.
Depuis la nuit des Temps, les rocs les attendent.
Enfin, ils sont venus et la neige et le vent hurlent sur les tours de pierre.
Monde pétrifié de glace et de granit où le regard fou se perd dans les abimes.
La trace majestueuse dessine l’infini et les guide, fourbe tentation !
L’Enfer les surprend et les cris de haine retentissent jusqu’au ciel.
Quand, harassés, ils s’étendent enfin, l’éternité les surprend dans un rayon de soleil, douce caresse qui saisit l’âme et la gèle jusqu’au sang.
Convives comblés par un Festin des Dieux, le verbe roule dans leur gorge et la nuit les surprend sous la Lune.
Alors que les nuées opalescentes d’un lendemain glorieux les abandonnent à leurs songes inouïs, l’Éther glace les pentes menaçantes.
Et le ciel toujours s’enroule dans les précipices, pendant que les petites créatures, tapies, jalousent les cris venant du ciel.
Métal brisé, corps tronqué, l’étrange serpent se courbe et s’effondre tandis que la ligne blanche marque le temps où leurs yeux rougis pleureront les fruits défendus. Alors que la marche sans fin, cadencée au rythme strident des sifflets, tourne au cauchemar des nuits les plus folles de la Terre, tu ris et ils s’effacent !