Posté en tant qu’invité par J2LH:
John D l’aventurier a écrit:
Tu peux faire ce raisonnement pour la raquette, encore que ça
doit quand même pas mal limiter le choix des sorties.
C’est vrai que je fais ce raisonnement pour la raquette mais ça ne limite finalement très peu le choix des sorties parce qu’on a tout un réservoir d’itinéraires quasiment sans risques et qui sont très souvent excellents précisément quand le risque est élevé suite à une chute de neige. Mais c’est aussi souvent une question de choix de trace à la descente, à raquettes le but est rarement d’aller se faire un couloir, une pente qu’on a repéré. On aime bien profiter des pentes en poudreuse à la descente mais le raisonnement est tout de même sensiblement différent.
A raquettes on est moins souvent dans des situations à risque et il y a beaucoup moins d’accidents mais ça a un effet pervers. Les raquettistes considèrent qu’il y a très peu d’accidents donc très peu de risques à raquettes en oubliant que si il y a très peu d’accidents c’est qu’il y a moins de raquettistes dans les pentes à risque que de skieurs mais que quand ils sont dans ces pentes à risques ils sont tout aussi exposés. Au cours d’une réunion de préparation de la journée nationale de la raquette où étaient présent les représentants des différentes fédérations et organisations concernées (FFCAM, FFME, FFRP, accompagnateurs, etc…) j’ai entendu le responsable de la FFRP dire qu’il fallait arrêté de parler de la sécurité parce qu’il y a avait très peu d’accidents.
Résultat les personnes qui encadrent les raquettistes dans les clubs sont mal formées. Je dis ça parce que je l’ai constaté dans le CAF où j’encadrais (et que je sais que dans d’autres clubs ce n’est pas mieux) : sur une quinzaine d’encadrant la moitié des personnes qui encadraient la raquette n’avaient qu’un brevet pour le ski de fond, la plupart ne savaient pas se servir d’un ARVA, quand elles demandaient à ce que les randonneurs prennent l’ARVA (ce qu’elles faisaient rarement parce qu’elle trouvait que la randonnée revenait alors à trop cher) elles prenaient au mieux 2 pelles et 2 sondes pour un groupe de plus de 15 personnes, etc… Bien sûr les personnes encadrées, qui étaient pourtant souvent demandeuses de formation, auraient été totalement incapables d’intervenir en cas d’avalanche. Beaucoup ne savaient même pas mettre leur ARVA en début de rando. J’en parle au passé mais c’est toujours comme ça dans ce club.
PS: là je suis obligé de préciser que je suis instructeur FFCAM
en ski-alpinisme,
J’ai suivi une partie de cette formation mais en tant que raquettiste dans un monde de skieurs puisque j’étais le seul à raquettes. C’est d’ailleurs ce que j’ai constaté dans d’autres stages, en UV2 N&A j’étais le seul à raquettes sur 17 participants, en UV3 N&A j’étais également le seul pour une quinzaine de participants.