Questionnement sur la neige soufflée

Voila, je voudrais savoir pourquoi, dans certains cas, une plaque de neige soufflée peut partir, alors que dans d’autres cas, elle est plutôt stable.
Posé sur une sous-couche glacée, avec une pente importante (30 à 40°), certaines plaques semblent stables et semblent « collées », alors que d’autres, lors d’une traversée par exemple, peuvent se cisailler et glisser (c’est du vécue, d’ou ma question).
dans les deux cas, la neige superficielle est soufflée, en « sucre » plus qu’en flocon, avec une sous-couche lisse et gelée.
Est-ce une question d’épaisseur ? du sens de la sollicitation ?

Merci à ceux qui pourront me renseigner sur la question :wink:

Bon, les articles de l’anena expliquant le déclenchement des plaques ont disparu…

En tout cas, pour qu’une plaque se déclenche (en fait pour qu’on puisse parler de plaque), il faut une couche fragile sous la couche susceptible de partir.
Donc s’il y en a pas, ben ça tient. Et s’il y en a, ça peut tenir aussi, car la couche fragile ne l’est peut être pas assez (il faudrait par exemple plus de neige au-dessus, ou avec plus de cohésion, pour pouvoir générer un déclenchement).
Typiquement dans ton cas, selon que la sous-couche glacée était givrée ou non avant qu’il neige, ça donne une couche plus ou moins fragile. Car le givre donne une couche fragile qui persiste assez longtemps, alors que la neige fraiche sur la neige dure donne aussi une couche fragile, mais qui ne persiste que qq heures, car la fraiche peut s’accrocher à la neige dure et la couche fragile disparait, ce qu’elle fait en qq heures.
Sauf si la neige dure est proche de 0°C sur une bonne épaisseur, et que la fraiche est bien froide : ça faceplanise à l’interface, et on a une couche fragile qui devient de plus en plus fragile avec le temps. Mais par ailleurs les ancrages (la cohésion sur l’épaisseur de la plaque) se renforcent avec le temps généralement, donc le bilan des 2 n’est pas facile à prévoir (on peut avoir des plaques qui tiennent ou non avec des caractéristiques très similaires au départ).

Du coup, en supposant une couche de fraiche sur de la neige dure sans givre et sans fort gradient (cas le plus courant avec les plaques de carton sur dure en hiver), la plaque se stabilise en qq heures, et ce qui est important c’est l’age de la plaque.
Par expérience, il vaut mieux compter l’age d’une plaque à partir de la fin de sa formation et non son début.
Si la plaque est encore en train de se former (on voit le vent transporter la neige), l’age est forcément 0, donc la plupart du temps c’est à ce moment là qu’elle est la plus fragile : vaut mieux ne pas y toucher…

est ce que la théorie a changé?

La neige soufflée n’est pas en flocon parce que l’action mécanique du vent a cassé les dendrites (les branches des cristaux) et on a des grains fins, un type de grains qui se collent entre-eux par cohésion de frittage. Tu n’as donc pas non plus du sucre, ou alors c’est du sucre qui est un peu collé.

La cohésion forme des plaques plus ou moins solide et le problème vient surtout de la couche sur laquelle repose cette plaque à vent qui peut être sans cohésion (givre de surface, neige fraiche ou particules reconnaissables), et présenter un plan de glissement idéal. Et le pire c’est que cette situation a risque peut persister plusieurs semaines, n’attendant que le déclenchent accidentel ou non. Comme dt Bubu on peut aussi avoir une « faceplanification » à l’interface des deux couches si la plaque à vent est peut épaisse et très froide (=fort gradient)

Non, mais ça m’aurait éviter de poster une tartine…

Merci pour ces infos mais j’ai peur de ne pas avoir tout compris. Je vais relire tout ça à tête reposée, histoire de comprendre cette histoire.
Sur place, si je fais un essais en « cassant » la couche de neige soufflée pour voir sa cohésion avec la sous-couche, ça devrait me donner un avis sur la solidité de l’ensemble non ?

N’y a t-il pas un risque de déclencher la plaque?

Ce genre d’analyse ponctuelle du manteau ça te dit que tu ne dois pas y aller ou alors ça ne te dit rien du tout, en tout cas ça ne te dit jamais que c’est bon parce que le manteau est hétérogène et ce que tu vois à un endroit n’est pas forcément vrai 5m plus loin.

Je suis pas pro mais dans le cas des plaques fragiles la rupture se fait à l’intérieur de la couche non ?

Comme toujours dans la nature…ca dépend!!!On peut représenter une plaque de neige soufflée en place dans une pente, comme une vitre posée sur une couche de dominos sur un pan incliné.
Pour qu’il y ait un déclenchement, il faudra réduire les forces qui retiennent cet ensemble sur place.
Au moins trois manières d’y parvenir:

  • Je casse la vitre , aussitot j’effondre des dominos et c’est partit vers le bas.
    -J’alourdi la vitre en montant à 10 gros lourding dessus, j’écrabouille les dominos et en voiture vers l’aval.
    -J’ignore que la couche de dominos est plus vaste que la vitre.(que j’ai bien remarqué!!!)…et à 50m je les écrabouille méchamment, sans rien voir…et vlan je prends la plaque au dessus pleine geule!!!
    c’est une situation que l’on risque de rencontrer à chaque rupture de pente: une bosse, un col, une arète…que l’on arrive par l’aval ou l’amont
    J’espère ne pas avoir raconté trop d’ineptie, et ne pas décourager les vaillant chevaliers du flocon…en effet ces phénomènes se manifestent rarement… :rolleyes: