Quelle horreur!

c’est une piste actuellement en cours d’étude notamment à l’OPMA (qui sollicite des relevés aux refuges)…Il n’y a pas encore de stats formalisées concernant l’alpinisme, mais on en a pour la saison estivale dans le cadre de la Région Rhones-Alpes et aussi des Départements, essentiellement autour du tourisme en montagne.

Ce qui a ressorti de ces études, c’est :

-la diminution du temps de séjour mais pas forcément la diminution des séjours : l’échelle du WE prend le pas sur la Semaine (= c’est sensible sur les refuges)

-l’essor du ludique : les gens veulent des sensations directes, sans trop d’effort ni de préparation et que ce soit sécurisable au maximum (contexte de besoin sécuritaire) = c’est très sensible pour les guides avec l’essor de la ferrat et du canyon

-le zapping des activités : les gens changent d’activités d’un jour à l’autre, voir d’une demi-journée à l’autre

En conséquence sur les activités de montagne, d’après les études touristiques :

-l’alpinisme est en baisse notable : trop engageant, jugé trop élitiste, problème de la sécurité : l’activité est en train de vieillir au profit de l’escalade sportive, ferrat etc…
la spéléo de montagne a le même problème que l’alpi = trop engageant pour le commun des mortels

-l’escalade sportive (c’est à dire « sécurisée » par les spits) marche assez fort chez les jeunes, on pratique et on s’arrête quand on veut, ça se fait en salle ou pas loin, ça demande pas un budget mirobolant…

-la rando pédestre reste une valeure sure, avec 30 millions de français pratiquants : elle a encore de beaux jours devant elle

-le ski de rando marche toujours bien car il s’est diversifié, néanmoins il s’agit d’un public plutôt régional (les initiés du coin…) voire parfois plutôt favorisé d’un point de vue budgétaire (pas systématique mais c’est la plupart des cas) les jeunes y entrent souvent par la fenêtre « freeride »

Au niveau des itinéraires, l’OPMA va essayer de trouver des réponses mais effectivement les hypothèses possibles de recherche sont :

-le phénomène WE et la plus forte concentration dans le temps de la fréquentation des refuges

-l’effet « course classique » : correspondant mieux au zapping des activités et au séjour court, les courses classiques ont encore de beaux jours devant elles

-les autres itinéraires, notamment engagés, ou paumatoires, vont accuser la baisse sérieuse de l’alpinisme, ça a déjà commencé (ex en haute maurienne les arêtes du Mulinet que mon ami guide de Bonneval a fait assez souvent dans le passé, et plus du tout depuis près de 10 ans où les classiques du coin sont surtout demandées par les clients)

hypothèses à approfondir, argumenter, vérifier…

Strider,

ton post est très intéressant.
À lire et à re-lire, et je pense que Camptocamp a beaucoup de leçons à en tirer.

À y réfléchir…

On a des milliers d’itinéraires dans Camptocamp qui pourraient profiter à ces 30 millions de français
et qui ne sont pas signalés avec l’icône « Rando Pédestre », parce qu’ils sont un héritage de la v4 quand cette activité « n’existait » pas sur c2c.

Je dirais que le 90% d’itinéraires de randonnée à ski le sont aussi de randonnée à pied.

il faut animer les gens à s’en souvenir d’ajouter l’icône « Rando » sur l’itinéraire (et pas sur la sortie) quand ils font une rando à ski qui est aussi une rando à pied en été.

Autant de sports de montagne qui pourraient avoir sa place sur Camptocamp.

Voila!!
J’avais lu une partie des conclusions de ces études mais ne pouvant en retrouver trace hier, j’étais un peu démuni. Heureusement que t’es là , Strider, pour apporter plus de grain à moudre que moi !!! Merci !!

En conclusion, je suis totalement d’accord avec toi et pour ma part, ça colle bien avec mon ressenti !! :smiley:
C’est vrai que l’aspect « rentabilité du temps passé en montagne » est à mon avis un critère explicatif fort des différences de fréquentation des courses d’alpi … tout comme la tendance « zapping des pratiques » de la part des pratiquants.

Posté en tant qu’invité par Daniel:

eh bien sur: l’ enfer c’ est les autres…surtout les générations « délites » à penser le bien le bon et le mal.Et ce ne sont pas nos chères institutions Caf, Ffme qui vont inverser le mouvement dans leur lutte pour le bizness de l’ alpe feutré, et avec la bonne conscience de blancs occidentaux gavés !!Je suis assez pour promouvoir ces développement à la Benidorm en montagne…et quand l’ humanité disparaitra…alors bon débarras …pour la planète.Aucune leçon ne sera jamais tirée du comportement des élites de l’ ile de Pâques, Le charme discret de la bourgeoisie et son arrogance polie et de bon aloi n’ a pas fini de nous surprendre. Il reste tant de chemin de bonheur hors des sentiers (re) battus,à qui choisit l’ autonomie, l’ innovation, ce qui demeure les qualités de base de l’ alpinisme hors du troupeau.Le seul vrai challenge : une belle montagne, un sac sur le dos,avec des amis qui vous aiment.Et que les marchands de soupe en tous genre se débrouillent de leurs soucis. Carpe diem! A+ Daniel

A noter tout de même :

  • qu’il y a très peu de statistique fiable concernant l’alpinisme technique (TD et plus) qui a toujours été relativement marginal.
  • les expés se sont démocratisés

Par ailleurs, la pratique a explosé en se diversifiant (alpinisme hivernal, ski de pente raides, para-alpinisme, etc…). Ces pratiques alpines étaient quasiment inconnues (ou totalement marginal) il y a 20 ans.
Les outils classiques d’évaluations des pratiques ne sont pas nécessairement les plus adaptés pour suivre cette diversification. Mais, il est certains

  • que l’alpinisme est totalement à contre courant de l’évolution de la société.
  • que les gros bataillons du CAF faisant des classiques bavantes en rocher moyen, avec beaucoup d’approches n’existent plus.

L’alpinisme a été une valeur monnayable auprès du grand public à l’époque de la conquête des 8000 par les nations. Mais, c’est devenu totalement inexplicable au 3ème millénaire.

Ce genre d’analyse est « relativement ancienne » et un peu trop franco-francaise. Je serais surtout curieux de connaître ce qui se passe dans les pays ayant une réelle culture alpine (Suisse, Autriche, Italie, Slovénie etc…) ou ayant des gros clubs Alpins (Allemagne ). Idem pour le Royaume Uni.

[quote=Dani]strider a écrit:
-le ski de rando […] les jeunes y entrent souvent par la fenêtre « freeride »
À y réfléchir…[/quote]
J’aurais tendance à dire que ce n’est pas nouveau et que ce n’est pas étonnant (à postériori). :smiley: Le « jeune » skieur ayant un certain niveau à ski s’emmerde très vite dans les stations en vieillissant. Le ski est devenu progressivement un sport de « vieux » avec une clientèle moyen - haut de gamme venant de l’étranger pour lesquels l’activité sportive n’est qu’un petit prétexte à un séjour. :frowning:
En dehors des stades de slalom, tu t’emmerdes vite en cirant les pistes. Tu te tournes naturellement vers le hors-piste (freeride plus ou moins engagés) et progressivement, pour une minorité, vers la podefoc.
C’est exactement comme l’escalade sportive qui est une porte d’entrée vers l’alpinisme pour les jeunes. Mais, ce jeune a bien souvent un niveau « technique » bien supérieur aux encadrants « moyens un peu anciens » des clubs. Tu ne peux pas faire rêver des jeunes grimpant dans le 6 – 7 sportifs avec des bouzes en III+ et 5 heures d’approches. :lol: Les clubs ont répondus à cette problématique via les groupes (FFME et FFCAM). L’avenir dira si la réponse est bonne.

Non mais tu peux les ammener à l’alpinisme avec ça, leur montrer que la verticalité ne s’arrête pas au toit de la salle, ou aux 20m de la falaise locale! Et là, ben tu peux encore les faire rêver quelques années en les ammenant à l’autonomie et leur donnant la motivation de transmettre eux aussi leur savoir aux plus jeunes!
Pour ça un petit groupe de jeunes de 10 à 18 ans (vive les OJ du CAS), où les « grands » aident les « petits » sans que cela leur demande un effort particulier, car on a fait la même chose avec eux! (c’est aussi possible avec des adultes, mais pas avec tous…)
Mais c’est sûr qu’au niveau encadrement ça demande du temps, de l’énérgie et parfois de se contenter du plaisir des autres…

menfin…

pour revenir au sujet de départ…
vous aimez mon nouveau avatar?

:stuck_out_tongue:

ton nouvel avatar? Sympa. Mais t’aimes pas les cabines des plages de l’Atlantique?

C’est ce que j’essaie de faire quand je prend le temps. Mais, la notion de niveau technique est primordiale pour arriver à faire rêver des djeunes. A ces ages, il est nécessaire que le « passeur » soit au même niveau technique (voir au dessus) des djeunes. Tu ne feras pas rêver des djeunes tournant dans le 6 ou 7 alors que tu pédales difficilement dans du 6, même si tu as toutes les compétences en montagnes. Je peux me tromper mais ça me semble un problème majeur dans les clubs en France pour faire passer les djeuns de l’escalade à l’alpinisme. Il y a peu d’encadrant montagne ayant un niveau technique correct en escalade par rapport au djeunes. Comment veut tu motiver/faire rêver des djeunes alors que tu grimpes plusieurs cotations en dessous d’eux ? C’est typiquement l’image du knickers tirant au clou dans du 5+. Ca ne fait pas rêver un gamin pliant des cotations nettement au dessus.

C’est la même chose pour le ski. Le djeune sachant envoyer dans la peuf ne vas pas apprendre la podefoc avec un ancien tournant à coup de conversions.

Peut être bien qu’un jour, lorsqu’il sera dégoûté de ses cabanes, l’alpiniste reprendra les coutumes de ses ancêtres et reviendra l’homme des cavernes et des bivouacs!
Citation parue dans un guide du CAS Alpes valaisannes IV (1970) de Marcel Kurz. :confused:

[quote=tetof]Tifred a écrit:

l'alpinisme est en baisse notable : trop engageant, jugé trop élitiste, problème de la sécurité : l'activité est en train de vieillir au profit de l'escalade sportive, ferrat etc....

A noter tout de même :

  • qu’il y a très peu de statistique fiable concernant l’alpinisme technique (TD et plus) qui a toujours été relativement marginal.
  • les expés se sont démocratisés[/quote]
    C’est pas faux sur les expés et je suis également d’accord sur le manque d’infos concernant l’alpinisme technique
    PS: j’ai pas dit ce que que tu m’attribues plus haut … c’est stridrer qui l’a dit !! Na na na na nère! :stuck_out_tongue:

Plus sérieusement concernant ce point-là:

J’en discutai avec le gardien du promontoire récemment et il me disait que les effectifs des Clubs Alpins Suisses et Italiens subissaient également une grosse érosion au niveau nombre de membres… Par contre, je ne sais pas si ces fédérations regroupent une grande majorité des pratiquants dans ces pays ou pas (de ma fenêtre, j’ai l’impression que oui, mais bon…) ?? C’est ptet un premier élément de réponse.

Posté en tant qu’invité par thomas_1:

Pour votre information :

http://archives.24heures.ch/VQ/LA_COTE/2005/article-2005-01-12/profils-a-la-hausseune-ministre-udc-qui-parvient-a-reussir-une-sortie-de-crise-amorcee-entre-un

J’étais initialement opposé à ce projet, mais après y avoir été je pense que c’est parès tout pas une mauvaise solution.

  1. la construction traditionnelle agrandie aurait choqué par ses dimensions démesurées (cf les pseudo chalet d’Avoriaz ou de Torgon)
  2. la lumière, la vue de la montagne que l’on a dans la nouvelle construction n’ont rien a voir avec l’ancienne cabane : baie vitrée contre petites fenetres
  3. on n’a pas augmenté le nombre de places mais la surface allouée à chaque hote, fin des grands dortoirs pour des chambres de qq. places.
  4. la cuisine a été modernisée, les conditions de travail du gardien améliorée
  5. les sanitaires répondent aux dernières normes écologiques.

Pourquoi sysématiquement refuser le progrès ? Allez vous rendre compte par vous-meme !

Les Clubs Alpins Suisses, Autrichien, Allemand et Italien sont nettement plus représentatif de la majorité des pratiquants de ces pays que ne l’est la FFCAM + FFME.

Historiquement, le Club Alpin Français est un « petit » club alpin comparé à ses homologues.

Les suisses vont beaucoup en montagne !! Les refuges suisses (en desssus de 3000m) sont quasiment tous neufs et grands : les randonneurs veulent toujours plus de confort !

Concernant le Club Alpin Suisse, ses effectifs ne cessent d’augmenter (barre des 100.000 membres franchie en 2001, 118.000 aujourd’hui, ce qui est important pour un pays de 7.5 Millions d’habitants). Je connais effectivement peu de mordus de montagne dans mon entourage qui ne soient pas membres, ne serait-ce que pour la réduction du prix des refuges ou la qualité de la revue mensuelle, même si a plupart ne sont que peu ou pas du tout impliqués dans la vie de leur section.

A comparer de 90 000 membres à la FFCAM pour 60 millions d’habitant en France. La France n’est pas un pays de grande tradition « alpine ».

A comparer de 90 000 membres à la FFCAM pour 60 millions d’habitant en France. La France n’est pas un pays de grande tradition « alpine ».[/quote]
à côté de ça, la beauce et la picardie ont la particularité de se situer en france

Ainsi que l’Aquitaine et la Bretagne, sans parler du plateau de Millevaches.

Il faut comparer ce qui est comparable. La Suisse, l’Autriche sont des pays essentiellement montagneux, pas la France.

:lol: Bien noté !!
Quelqu’un a les chiffres pour l’Italie, parce que j’ai idée que cela serait un peu plus « comparable » que par rapport à la Suisse en effet?

Comme quoi, j’avais tout faux (et le gardien du promontoire aussi)!

Faut aussi noter qu’on a un peu deux fédérations en France se répartissant les pratiquants alors ça n’aide pas !! Déjà, on aurait moins l’air de rigolos à l’extérieur si on les fusionnait mais bon j’dis, j’dis rien !!! :expressionless:
D’autant que même si on cumulait les deux, on n’aurait pas non plus un nombre démentiel de pratiquants au regard de l’ensemble de la population je crois.