Que faire? que faire?

Posté en tant qu’invité par Francois:

Le groupe que je conduis se trouve soudain face à une magifique pente de poudreuse, vierge, inondée de soleil, brillantes de milles cristaux adamantins.
Chouette! me dis-je in petto.
Ah mais, tempéré-je, seulement voilà, il a neigé l’avant-veille et la pente invitante avoisine les trente fatidiques degrés.
Que faire? que faire?

Il y a plusieurs posibilités:

  • On y va et il ne se passe rien. Bon.
  • On n’y va pas et brroummm, tout descend. Dans ce cas, tout va bien. Mon prestige d’expert est assis pour un certain temps.
  • On n’y va pas et il ne se passe rien. J’aurai à fournir de difficiles explications à des coéquipiers de mauvaise humeur. Il sera intéressant de préparer un solide argumentaire bien à l’avance et de payer la tournée au retour.
  • On n’y va pas et un autre groupe y va. Il ne se passe rien, ils auront fait une chouette sortie et j’aurai l’air d’un con. Là, j’aurai intérêt à ne plus trop me montrer pendant quelque temps, à me faire tout petit et à adopter un profil au ras des pâquerettes. Mon prestige d’expert en prend un vieux coup derrière les oreilles. Payer le coup au retour sera insuffisant pour redorer mon blason.
  • On n’y va pas. Un autre groupe y va et prend la montagne sur la gueule. Alors là, c’est le pied! (hein! vous voyez ce que je vous avais dit…) Avec en prime une bonne recherche ARVA « en situation ». On retrouve tout le monde en 10 minutes, conformément aux statistiques (1 mort, 2 survivants…hein! vous voyez ce que je vous avais dit au stage…). Hélico etc…
    Bref, mon prestige sera assis pour longtemps, tout le monde viendra me consulter pour savoir si ceci ou si cela, je délivrerai mes oracles avec une paternelle bienveillance à un auditoire respectueusement intimidé, je pourrai parler avec une calme autorité sans craindre la contradiction et je n’aurai plus jamais le coup à payer au retour. An contraire, on se battra pour m’avoir à sa table.

Posté en tant qu’invité par Loïc:

Si tu te poses ces questions, c’est que tu n’es pas un leader charismatique.
Le leader charismatique, lui, n’hésite jamais, et tout le monde le suit, et il fait toujours le bon choix sans avoir besoin de réfléchir.
Toi tu peux tout au plus être un chef de courses CAF. A chacun son destin …

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ah ouiii!
Un lideur charismatique! Bon sang, mais c’est bien sûr! Comment n’y ai-je point pensé?

C’est dit. Je vai faire des stages de charismatisme.

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Remarque, y’a pas forcément besoin de stages de charismatisme : avec 2kg de dynamite, on peut assez facilement se retrouver dans le dernier cas.
Dans un gros groupe, c’est une charge qu’on peut bien répartir, ça peut être pratique.

"- Et pourquoi c’est toi qui aurais raison, au fait?

  • Parce que c’est moi qui ai la mitraillette, ducon."
    Un dialogue ex-Yougoslave dans No Man’s Land

Posté en tant qu’invité par énrico:

Excellent, François, excellent !

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par énrico:

Et avec un peu de chance, bien mieux qu’un lideur charismatique, tu pourrais devenir un oracle.
Et tu clamerais dans les pentes :
« Oracle au désespoir, oh vieillesse ennemie… ! »

Posté en tant qu’invité par Loïc:

Mais il est pas vieux, arrêtes de l’embêter !

Posté en tant qu’invité par gildau:

« Oracle au désespoir, oh vieillesse ennemie… ! »
si ça racle ce n’est pas de la bonne peuf!!!

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Mais il est pas vieux, arrêtes de l’embêter !

on a l’age de son nombre d’avalanches. Combien au fait Francois?

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Tu as oublié une solution, François.
Vous y allez un par un, les autres étant à l’abri, prêts à intervenir. De préférence, tu choisis celui que tu trouves le moins sympathique, au cas où.
« Aller, vas-y, à toi l’honneur, on regarde ta belle godille »
Et surtout, n’oublie pas que le lideur (charismatique, de surcroit), y va en dernier, pour pouvoir intervenir si ca tourne mal.
Et aussi parce que c’est quand-même moins dangereux…

Posté en tant qu’invité par malolo:

T’es un grand malade françois,tu supputes,mais ton ignorance est flagrante.
Je préfère voir tes réçits dans les autres forums…

Posté en tant qu’invité par énrico:

malolo a écrit:

Je préfère voir tes réçits dans les autres
forums…

Où ça, où ça ?

Posté en tant qu’invité par placavan:

C’est une analyse lucide avec des gens qu’on emmène ou des gens avec qui on sort. C’est là qu’on sent l’effet de groupe, du moins l’influence ou la « pression » liée au fait qu’on est pas tout seul. Un paramètre à prendre en compte, à mon humble avis, dans les accidents.

Je propose :

  • Tu sors tout seul (comme moi à 98% du temps) et tu te prends moins la tête car tu NE METS PERSONNE EN DANGER et si tu te plantes ça ne sera pas à cause de l’effet de groupe ou à cause de la « pression » ou de l’influence des aurtres parce qu’on est entrain de te juger ou qu’on le fera.
    Si tu te plantes ça sera que par toi même, par ton mauvais jugement – jugement à mon avis meilleur quand on est seul-- (et/ou la malchance mais c’est un point à méditer et j’y réfléchis : loi de Murphy ect…). En bref une belle mort, propre, dans ta passion.

  • Tu y vas tout seul en premier et comme tu fais du 650 m/h en traçant ils t’attendrons pas longtemps, en prime tu es filmé de loin et si ça part ce sera un excellent documentaire du genre « voilà l’inconscient qui fait ce qu’il faut pas faire, c’était évident que que ça allait partir, la preuve en images ect… » ou alors « quel pro, quel courage, quelle expérience, moi j’aurais pas osé… » et d’en haut, sourire aux lèvres, victorieux, tu fais signe au groupe : C’EST BON, VENEZ (et encore, pendant que tu manges ta barre de céréales, apaisé, le groupe tout reserré, sans plus aucune précautions part dans l’avalanche sous tes yeux : AH!!!

Moralité, quand les conditions sont « assez risquées » (je sais ça veut rien dire), partager c’est bien, cela peut apporter plus de plaisir encore mais cela peut-être lourd de conséquences, le plaisir étant proportionnel au risque (non ?).

Posté en tant qu’invité par manu:

ton prestige ne sera acquis que jusqu’à que tu te retrouves dans le cas où tu n’oses et que d’autres y vont sans qu’il ne se passe rien.

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Placavan :
"Je propose : - Tu sors tout seul (comme moi à 98% du temps) et tu te prends moins la tête "

Hum ?
Et tu restes célibataire pour éviter les prises de tête ?
Et tu n’as pas d’amis pour garder ta liberté ?
Le ski et rien d’autre, c’est ca, la vie ?

Et encore Placavan
« le plaisir étant proportionnel au risque (non ?). »

Ben, pour moi : non. Si en réfléchissant, je peux avoir le même plaisir avec moins de risque, je préfère la sécurité. Pas toi ?
Qd c’est poudreux, je reste des des pentes pas trop raides, et je me fais bien plaisir.
Qd je veux faire du raide, je vise la neige transformée, et je me fais bien plaisir.
Je ne vois pas le lien entre le plaisir et le risque ?

Posté en tant qu’invité par Robert:

Excellent Francois, c’est caricatural mais c’est du vécu!

Quant à Paul G, si tu ne vois pas le lien entre le plaisir et le risque, je ne sais pas pourquoi tu fais de la pente raide. Parce qu’ en transformée il n’ y a plus de risque d’avalanche mais il y a le risque de la chute, sauf si tu ne skies que des pentes raides se terminant dans un lac!..pas gelé!

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par placavan:

Paul G a écrit:

Hum ?
Et tu restes célibataire pour éviter les prises de tête ?
Et tu n’as pas d’amis pour garder ta liberté ?
Le ski et rien d’autre, c’est ca, la vie ?

Aucun rapport, sortir seul c’est un choix, un autre rapport avec la montagne, sans avoir à gérer « les autres ». Passion en égoïste ? sans doute, plus de liberté en tout cas.
ça ne veut pas dire qu’il n’y a que le ski. hélas, si tu calculais le temps qu’on passe en montagne par rapport au temps qu’on passe en bas à se faire chier, d’ailleurs c’est peut-^tre pour ça qu’on a besoin d’amis…

Je ne vois pas le lien entre le plaisir et le risque ?

Et bien, en montagne je me fait toujours plaisir même pour une bouse facile sans histoire toute en croûte par mauvais temps, je prends la montagne comme elle est. Mais quand je fais une course dure, longue, plus fatiguante, raide ou technique, donc forcément plus risquée et souvent plus élégante, et bien je ressens plus d’émotions car je suis plus proche de mes limites sans compter toute l’analyse qu’il a fallut pour la préparer (itinéraire, moment et autre calcul…) donc plus de plaisir. Pas toi ?

Posté en tant qu’invité par Franz Schubert:

Francois a écrit:

Ah ouiii!
Un lideur charismatique! Bon sang, mais c’est bien sûr! Comment
n’y ai-je point pensé?

Si vous cherchez des Lieder, j’en ai des très bien aussi…

 Ich träumte von warmer Sonne,
 So wie sie wohl scheint im Mai;
 Ich träumte von Frühlingschnee Wiesen,
 Von lustigem Skiergeschrei.

Posté en tant qu’invité par Balthazard:

Salut Franz !
Alors cette chtouille ? Ca va mieux maintenant ?

Posté en tant qu’invité par grossebouffe:

Tant qu’on est dans la haute culture; « Von lustigem Skiergeschrei », c’est donc les skis qui crient leur joie?
J’ai déjà entendu des chaussures qui couinent et des fixations qui grincent, mais ça, ma foi, jamais… (-:Franz Schubert a écrit:

Francois a écrit:

Ah ouiii!
Un lideur charismatique! Bon sang, mais c’est bien sûr!
Comment
n’y ai-je point pensé?

Si vous cherchez des Lieder,
j’en ai des très
bien
aussi…

 Ich träumte von warmer Sonne,
 So wie sie wohl scheint im Mai;
 Ich träumte von Frühlingschnee Wiesen,
 Von lustigem Skiergeschrei.