Que faire lorsqu'on est pris dans une avalanche?

[quote=« J2LH, id: 839023, post:20, topic:83660 »]

Des stops-ski dans la poudreuse ? Ce n’est pas prendre le risque de bonnes séances de recherche de skis ? Je veux bien croire qu’un skieur de rando ça tombe pas mais en pratique ça arrive quand même.[/quote]

Ca me rapelle ce type chutant dans la fraiche non loin du télésiège (d’où j’avais un bon point de vue)… son ski a dévalé 25/30 metres avant de se planter. Si je ne lui avais pas déterré en passant, le pauvre serait peut etre toujours à chercher !

Sinon, merci vraiment pour ces témoignages, surtout content que vous puissiez les raconter…

Sylvain

Et avec un arva sur chaque ski ? :rolleyes:

[quote=« Michmuch38, id: 839043, post:22, topic:83660 »]

Et avec un arva sur chaque ski ? :rolleyes:[/quote]

Un système de recherche des skis en avalanche simple et éprouvé depuis + de 30 ans : quelques mètres de ruban en tissu léger de couleur vive, attaché à la fix et glissé dans le bas du pantalon …

Difficile de répondre. Je crois que j’ai voulu me mettre sur le ventre pour faire un espèce de crawl en pouvant regarder devant moi (??? absurde car ensevelli) ce qui n’était pas possible sur le dos, tu ne peux pas faire des mouvements qui t’aideraient à rester en surface sur le dos tête en bas. Pas de position particulière pour les bras, des mouvements desordonnés.

La terreur absolue car la peur de mourir et de souffrir.

Posté en tant qu’invité par StephRS:

Salut Lutin,
J’ai vécu de la même façon que toi un tour de « lessiveuse » : combe à Marion, février 2008, 450m de déniv en apnée.
J’en suis sorti indemne, ma passion est intacte et j’ai redoublé de prudence.
En espérant que malgré ce mauvais souvenir ( et moi j’en ai eu pas mal en montagne !), ton plaisir de skier reste le même.

Mon plaisir est le même, on est juste différent après.
J’ai descendu le Charvet versant N, en sautant la barre du bas.

Si vous me permettez une remarque sous forme de conseil (et puis après je changerai de post), conseil certes trivial, mais ce qui est évident va toujours mieux en le disant…

1/ si vous sortez avec un coéquipier qui est nettement moins expérimenté que vous, assumez votre expérience et ne déléguez pas le choix de l’itinéraire aveuglément. J’avais 10 ans d’expérience, il avait quatre sorties, je lui ai laissé choisir l’itinéraire et n’ai fait aucun commentaire quand il m’a dit le matin ce qu’il avait choisi alors que le choix me semblait « étonnant », il avait neigé la veille. J’ai eu peur de le vexer :frowning:

2/ si vous êtes convaincu d’un danger imminent, alors écoutez votre conviction. Il sera toujours temps plus tard d’analyser sur quoi votre conviction reposait. Je me suis arrêté 200m sous le sommet et ai dépeauté, fin de la rando… :confused:

3/ si quelqu’un cherche à vous convaincre que vous vous trompez, alors abandonnez vos « sentiments » (« je ne le sens pas » est facilement contestable) et faites preuve de faits (« il a neigé hier », « il y avait du vent » « il y a une cassure de pente »… nettement moins contestable). J’ai repeauté. :frowning:

4/ si vous êtes vraiment convaincu d’un danger imminent et même si on ne vous croit pas, renoncez ! Entre le moment où j’ai repeauté et le moment où j’ai déclenché la plaque, j’avais fait 150m à l’horizontal, 30m de dénivelé, et sondé 5 fois la neige, la dernière j’ai sondé la plaque. :o

5/ si vous êtes pris dans une avalanche, car l’erreur reste humaine (!), gardez espoir et battez-vous. L’espoir et l’énergie dans la bataille ne servent peut-être à rien, mais jusqu’à preuve du contraire elles ne sont pas des facteurs agravants. Quelques commentaires le prouvent, ça n’arrive pas qu’aux autres, mais la chance existe aussi :confused:

Il m’est apparu évident après analyse de mon accident que j’en avais la totale responsabilité.
L’echec et l’erreur font aussi partie de l’expérience.

Je vous souhaite un bon week-end, les conditions ne devraient pas être mauvaises.
Au plaisir de croiser vos traces de godille.

6/ Ne vous fiez jamais à un (ou plusieurs) sondage.

7/ quand je ne le sens pas je ne le sens pas ! et je n’ai pas besoin de me justifier , non mais ho !
(et pour demain c’est une blonde qui a choisi un itinéraire que je ne connais pas , enfin je dis demain … tout à l’heure , allez hop au lit sinon je n’aurai pas décuvé …)

Sauf quand il vous dit de ne pas y aller :stuck_out_tongue:

Des reflexions prehistoriques de valeureux anciens :

Système pour ne pas perdre ses skis

Des cafards de recherche de skieur enseveli :

Posté en tant qu’invité par Ghost Dog:

2 témoignages de réscapés d’avalanche :

http://www.ledauphine.com/montagne-des-rescapes-d-avalanches-temoignent-surtout-ne-pas-baisser-les-bras–@/index.jspz?chaine=23&article=95874

Posté en tant qu’invité par mat:

Super lien ! merci !

Posté en tant qu’invité par Gaëtan:

Salut à tous,

Alors quoi faire dans une avalanche??!! sa c’est la question qui souhaite une super réponse qui va nous sauver la vie à coup sure.

Je me suis fait tanker hier dans le val d’Arrious avec deux collègues de travail.
Une partie de mon travail consiste à décrire les phénomènes avalancheux et sa dira quelques chose aux connaisseurs je suis sondeur batteur ( en bref c’est l’analyse du manteau neigeux sur le terrain ).

Le wend, vent du sud et redoux, a priori sa va dégueuler. Pas mal d’avalanches sur tout les versants et des lundi soir plus rien ne bouge.
Je monte donc Jeudi avec mes deux collègues dans le val d’Arrious pour faire le sondage battage. Ce site n’a jamais subit d’avalanches ( m’a t on dit ). On part à 1200m et on dépose les ski à 1900 sur le site: bref on attaque la phase de travail.

Il neige à plein temps mais la limite pluie neige d’après la météo n’a pas dépassé 1800m. Pas de pluie et peu de pente, pas trop d’accumulation de neige donc j’estime que le risque est faible. Il s’avère que la puie est montée a 2400 donc tout ce qui est au dessu de moi est instable, chose que j’ignore sur le moment.
Durant la phase de travail j’entend sans les voire deux départs d’avalanches dans les vallons voisins. On me soutiens que je rève que ce n’est pas sa!! Je ferme ma gueule ( c’est pas moi le plus expérimenté ).
12h58 je note l’heure du battage et tout à coup j’entend une déflagration au dessus de moi.

une demi seconde avant de voir la neige arriver je hurle avalanche pour que mes collègues sortent de la fosse.
1 seconde plus tard j’ai repérer la zone de départ (et connaissant parfaitement le coin sa me fait halluciner) je connais les principaux axes d’écoulement possibles. J’apperçoit les blocs qui dévalent sur notre position je hurle de courir à gauche!
Durant cette seconde j’ai penser à me jetter dans la fosse, que sa coulerai au dessus de nous mais dans la cas d’une avalanche de fond c’est la mort assurée.
On cours je dirai 6-8 secondes et on se fait happer tout les trois. L’avalanche est énorme mais pas super rapide.
Première pensée pour la famille et ma chérie puis :c’est vraiement trop con de mourir comme sa et enfin: qu’est ce que je sais pour me sortir de cette situation.

Nager??
En faite c’est pas nager mais tenter par tout les moyens de garder le maximum de son corps en surface. Mouvements désordonnés c’est une lutte pour la vie car tu sais que passé 15 min sous une avalanche de neige lourde t’es mort et sa c’est hors de question.
J’essai de regarder à l’amont si je vais me faire submerger ou pas et, la seconde suivante je cherche du regard mes deux collegues en aval de ma position. Après un bon 80m de descente dans la lessiveuse tout s’arrête.
En faite c’est la que sa commence. Le haut de l’avalanche pousse toujours, par gravité, et en une seconde tu sens les blocs qui te compriment de plus en plus par à coup . Là, c’est le moment de bouger le plus possible pour sortir une poche d’air ou pour un chanceux comme moi qui ai la tête en surface ( en faite je suis pris jusqu’au bassin ) sortir son corps. Tout en sortant je regarde en amont de peur que la suite n’arrive et la fraction de seconde qui suit je cherche mes amies. je les vois toutes les deux l’une se sort rapidement du piège de neige mais il nous faut creuser pour sortir mon autre collègue prisonniere de la neige.

Tout le monde saint et sauf par miracle. Jestime le dépôt à 200m de long 150m de large et 3m d’épais.

Reprenons du début

Le BRA en risque 3: ne vous y fiez que très peu. en plus c’est un risque déclenchement skieur à différencier des départs spontanés

La limite pluie neige à 1800m: ou est située la station météo qui donne l’indication: c’est une indication pas la véritée absolue

Une coulée moyenne visible durant notre ascension avec peu de neige fraiche sur les blocs alors qu’il neige a plein temps, on est dans 10cm de fraiche, je ne sais même pas comment j’ai pas fait le rapprochement.
Cette avalanche à du couler le matin avant qu’on arrivent et pas trois jours plus tôt.

On monte carrément par une partie d’un couloir d’avalanche que je connais ( énorme erreur pour tt bon montagnard ne faites jamais sa ). Bref le mec serein à mort, oui le con qui trace c’est moi. Mes traces seront recouvertent par plus de deux mètres de blocs.

Deux avalanches entendues mais pas vues. Si c’est pas un coup de pieds au cul pour te dire casse toi. On se contredit sur ce qu’on entend et on reste. Nooooon, si en ton fort intérieur tu est sure de toi tu se barre et c’est tout, une sortie ou un trou sa ne vaudra jamais ta vie.

C’est rare en ski de rando mais voyez l’énorme erreur que je fait. Le travail étant un poil physique, on a tous déposés nos sacs comme à chaques fois. Quand tu te barres avec la peur au ventre tu ramasse pas ton super sac qui contiens quoi???
je vous le donne en mille: ma balise Argos, le teléphone, la pelle et la sonde. J’ai perdu mes affaires certes mais j’ai surtout perdu le matériel qui aurai pu m’aider grandement à sauver mes amies. ne posez pas votre sac gardez le sur vous ou a portée immédiate et fermé. Prêt quoi!!

Notre seule chance c’est d’une que je connais le bruit de l’avalanche et la réaction à de fait été rapide. L’éloignement côté gauche nous a permis de nous rapprocher d’un petit replat et du coup on a pas été traines dans le tube principale; véritable broyeurs à os.

Erreur à ne pas faire ensuite. Ne cherchez pas vos affaires pendant trois plombes. Quand les vies humaines sont préservées et que vous pouvez partir hé bien partez. un train peut en cacher un autre. par expérience je vous assure que c’est pareil avec la neige. L’idéal est de longer votre avalanche le risque y est moindre que sur les plaques alentours que vous ne voyez pas.

Voila les amis en espérant que vous n’aurez jamais à vivre sa

Adichats comme on dit dans le Béarn

Bravo pour vous en être sortis tous les 3. Et merci pour les conseils.

Bernard

C’est marrant de dire ça, pour moi le risque 3 c’est un niveau de risque important, potentiellement bien plus dangereux qu’un risque 4 dans le sens ou par risque 4 j’évite tout pente suffisamment raide pour être avalancheuse. Le risque 3 c’est le niveau max pour être pris dans une avalanche.

Amusante coquille.

Heureux que vous vous en soyez sorti !
Ce serait bien d’archiver ce récit dans la base accident.

Merci beaucoup de ton retour ! Je suis passé pas loin de me faire chopper dans une grosse coulée de printemps il y a quelques semaines, et je suis curieux de ton jugement sur la fosse qui serait la mort assurée en cas de coulée de fond. J’imagine que c’est parce que le fond de la fosse partirait aussi, donc toi dedans et trop profond pour avoir une chance de remontée avant que tout s’arrête ? Je demande parce que dans ma coulée, il y avait un caillou qui avait créé une petite fosse en aval, profonde d’environ 1m50. Pendant un instant, j’ai hésité à aller me mettre dans le trou puis ai préféré aller dans les arbres sur le bord du couloir, ce qui m’a sauvé. Je me suis depuis demandé ce qui se serait passé si j’avais réussi à m’abriter dans le trou avec la coulée qui passe au dessus, sachant que le caillou n’a pas bougé…

A mon avis tu serais plus profond sous la neige (et encore plus « compacté ») que si tu avais continué à te débattre pour essayer de rester en surface.

Pour la petite histoire, il m’était arrivé quasiment la même mésaventure il y a quelques années. A la monté, une plaque de fond qui me vient droit dessus, les skis ne déchaussent bien évidement pas, a la louche 50/60m de D-.

Effectivement dans ce cas on reste plus ou moins en surface pendant que l’on descends (si on se débat, c’est ensuite que les choses se compliquent. Quand je me suis stabilisé, le reste de la coulée, à l’amont de moi, continuais de descendre et de compacter. Résultat des genoux je me suis retrouver coincé à mi-cuisse !

Risque 2, pente <30° à mon avis.

Merci du partage.
Le Val d’Arrious ne connait beaucoup de m2 sans avalanches: la cabane à 1700m a dégagé avant guerre, et la cabane de la quèbe a été endommagée il y a pas mal d’années.
Adiou