Progression rocher pourri

Bonjour à tous, petite question après ma mauvaise experience du weekend :

Comment faites vous pour sécuriser votre progression en rocher pourri ?

Le début de la course consistait en 6 longueurs annoncées en 2 / 3 pour les 3 premières puis en 4 pour les suivantes. Jusque la j’ai de la marge. Mais surprise, le 2 en rocher pourri c’est plus que tendu (logique). Toutes les prises partent en morceau (et le départ est plutot vertical pour du 2 ! - savoir lire entre les lignes du topo … je sais)

Sur le terrain, on retrouve des spits pour le relais au bout de longueurs de 50 à 60 m.

Mais entre, rien. Certes, la glissade ne sera pas de 300 m, mais bon, on se sentirait quand même mieux si l’on pouvait placer au moins un point à mi longueur.

Mais comme pour le pieds et les mains, rien ne tiendrait un coinceur et autre friends ou sangles.

De la vrai purée.

Avez vous des techniques pour sécuriser un peu cette progression ? A corde tendu, je le sentais pas plus étant donné que personne n’était suffisament stable pour bétonner la cordée.

Il me semble que les spéléos s’entrainent sur ce type de roche friable … donc j’imagine qu’il doit exister quelques bases bien utiles.

Merci à vous

Nico

Déja, c’était quelle course?
Peut-être que certains qui ont fait la course pourront t’éclairer par rapport à la réalité du terrain que t’as rencontré…

Après:

A priori, tu as l’air de dire un peu avant que les relais étaient « bétons », alors pas forcément de corde tendue dans du terrain s’il est si pourri que ça… Le premier engage (et ne tombe pas) et au moins, les seconds montent « en sécurité » car assurés sur un relais correct.
Après, sans connaitre de quelle voie tu parles, je me goure ptet totalement …

PS: si tu veux faire un petit CR sur le topoguide, cela pourra être sympa

Dsl, tout est la :

Traversée des Rochers Cornus (Val Cenis)
/viewtopic.php?pid=1146383

on a stopé a R3 dans la montée au col de la Rognosa.

J’avoue ne pas avoir une grande experience de ce genre de terrain pourri.

Je passe du 6a en tête tout doux, mais je ne m’attendais pas à la surprise (surtout pour du 2/3).

Pour tout t’avouer, on s’est pris une sacré chute de pierre sur le coin de la tronche et de l’avis général, on pense qu’on a eu très chaud.

On était deux cordée de 2. Quasi impossible d’évoluer sous la première cordée qui se faisait dejà bien caillasser toute seule.

C’est un peu pour ca qu’on était pas motivé de trop engager … et c’est aussi pour ca qu’on est gentillement redescendu, humble, mais un peu decus.

Sans toutes ces chutes de caillasse, ca aurait été carément dément : l’arête semble bonne (annoncée dans le topo en bon rocher) et la vue est magnifique.

Reste qu’il fallait dejà réussir à l’atteindre !

Pas un chat sur place, donc avis aux cordées plus dégourdies que nous …

Il vaut mieux rentrer en se disant « on aurait pu », que « on aurait pas du »

Si c’est vraiment merdique, je n’irai pas corde tendue. Pour moi, soit on tire des longueurs « au mieux », soit on ne s’encorde pas du tout. En corde tendue, si l’un glisse, l’autre partira aussi.

Je vois deux solutions pour l’assurage :

  1. En général, même dans du rocher pourri, on trouve toujours par ci par là qq chose qui tient un peu mieux. Repérer les blocs les plus gros et les plus sains au milieu du fatra, et faire avec ce qu’on a. En même temps, s’il ne s’agit que d’arrêter une glissade et pas une chute, tu peux espérer qu’un point foireux suffise…

  2. Assurer à la ceinture, en dynamique, comme on le ferait dans un couloir de neige. Cette dernière solution est toujours possible, qq soit le terrain. Elle ne t’empêchera pas de glisser de 2 fois (et qq m en plus) la longueur de corde déroulée, mais au moins tu ne feras pas le grand saut.

Ok.
C’est comme ca que j’avais vu les choses aussi en y reflechissant sur le retour.
Merci de tes conseils.

Tant qu’on peut le dire, ce n’est pas vraiment grave…

Si vraiment l’escalade est facile ce qui semblait être le cas, moi je fais de la corde tendue en encordement tres court (2 ou 3 m) avec le plus expérimenté devant. Si tu ne peux pas poser de point, plus la distance est courte plus la chute du second est facile à retenir et moins les cailloux que fait tomber le premier ont le temps de prendre de la vitesse.
Je raisonne un peu comme en neige dans ces cas là !

me goure-je ?

C’est aussi mon avis … et en plus le second peut parer le leader si besoin … et retenir la montagne si ca s’ecroule :wink:

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

si vraiment c’est tout pourri, moi

  • je me casse. Il ya suffisamment de belles voies en bon rocher

ou, si ce n’est que quelques longueurs pour avoir ensuite de la belle grimpe

  • pour moi la corde tendue est trop dangereuse !
    il faut tirer une longueur, peu importe le temps perdu.
    Car :
    1- à corde tendue sur du rocher pourri, si le deuxieme tombe, les 2 risquent de tomber. Alors qu’avec une longueur, une fois au relais béton, le deuxieme ne risque rien.
    2- Pour le premier, ca ne change rien, à corde tendue ou en faisant une longueur, si tout est pourri et improtégeable, la chute est interdite.
    3- il y a le risque de pierre, c’est vrai par contre. au deuxieme de se cacher, de se décaler…

Quand le rocher est trop pourri, il y a deux questions a se pose:

  • Est-ce la bonne saison pour passer par la ?
    Souvent dans un topo tu trouvera la remarque " a faire en début de saison".
    Ce qui veut dire avec un peu de neige et du froid ça passe mieux.

  • Ou sont passé les autres ?
    Rocher pourri peut aussi dire que tu t’es trompe de chemin.

Bon j’avoue que quand tu es dans le feu de l’action, c’est des questions un peu d’ordre
philosophique… De plus je n’ai jamais faite cette course.

Je pense qu’effectivement, en début de saison le départ doit être plus agréable. Le glacier doit monter plus haut sur les parois, ce qui limite déjà la petite rimaye et le petit mur vertical pourri désagréable.

Partant de ce principe, les conditions générales doivent être meilleures. Un « vrai » gel durant la nuit qui fixe un petit mieux tout le passage délicat.

Le week end dernier, peu importe l’heure à laquelle on se présentait au départ, la température était particulièrement douce, ce qui na pas du arranger les choses.

Le topo n’évoque pas de début ou de fin de saison. Par contre, je viens de le relire et y a marqué :

« Dinf – en excellent rocher sur l’arête, la montée au Col de la Rognosa étant maintenant sur un itinéraire sécurisé. Mixte pour la 1ère partie, rocheuse et aérienne pour la traversée d’arête. »

Or on était loin d’avoir du mixte ! Ce qui confirme, je pense, le mauvais moment pour réaliser la course.

Je me trompe ?

Posté en tant qu’invité par miss38:

[quote=« la baltringue, id: 913259, post:9, topic:90437 »]si vraiment c’est tout pourri, moi

  • je me casse. Il ya suffisamment de belles voies en bon rocher

ou, si ce n’est que quelques longueurs pour avoir ensuite de la belle grimpe

  • pour moi la corde tendue est trop dangereuse !
    il faut tirer une longueur, peu importe le temps perdu.
    Car :
    1- à corde tendue sur du rocher pourri, si le deuxieme tombe, les 2 risquent de tomber. Alors qu’avec une longueur, une fois au relais béton, le deuxieme ne risque rien.
    2- Pour le premier, ca ne change rien, à corde tendue ou en faisant une longueur, si tout est pourri et improtégeable, la chute est interdite.
    3- il y a le risque de pierre, c’est vrai par contre. au deuxieme de se cacher, de se décaler…[/quote]

+10, je crois que la vie est trop courte pour perdre son temps à grimper du rocher pourri (voir la perdre en partant avec un parpaing dans les bras ou en prenant un sur la gueule).

Apres y a rocher pourrie … et rocher pourrie … c’est assez subjectif comme appellation.

Entre ce prendre une pierre dans du terrain facile un peu pourrie … et la même pierre en chute libre dans une voie dit « aseptisé » … l’état du casque (et du bonhomme) ca sera pas le même !!!

[quote=« NiX, id: 912943, post:1, topic:90437 »]Bonjour à tous, petite question après ma mauvaise experience du weekend :
Comment faites vous pour sécuriser votre progression en rocher pourri ?[/quote]

C’est amusant comme on s’écarte facilement de la question initiale, qui ne semblait pas être grimpez-vous ou pas dans du rocher pourri.
Il y a des voies en rocher pourri, souvent des portions, parfois des voies normales pour redescendre, savoir progresser dans ce terrain est utile, mais c’est un Art.
Au même titre que la glace est une discipline différente de l’escalade, passer du 7 (ou du 6a) ne donne aucune indication sur son aptitude à progresser dans du péteux, et réciproquement. Il s’agit de disciplines complémentaires, différentes, qu’on pratique ou pas (ou le moins souvent).
La question étant comment sécuriser la progression, essayons d’y répondre… et d’apprendre.

Pour moi il y a 3 aspects :

ne pas faire tomber de caillou : grimper léger, prendre des aplats sur lesquels on pousse plutôt que des prises sur lesquelles on tire, tirer progressivement, claquer le rocher et écouter comment il raisonne, être en équilibre pour que si la prise vient qu’on puisse éventuellement la remettre. C’est très théorique, beaucoup plus difficile, mais force est de constater que certains savent faire, et que d’autres ressemblent à des éléphants dans un magasin de porcelaine

éviter d’être blessé par la chute d’une pierre : grimper proche l’un de l’autre; à moins de 5m une pierre blessera, alors qu’à 30m les conséquences seront toutes autres. Enfin, quand c’est possible, ne pas être l’un sous l’autre, monter en zigzagant et pas tout droit. Avoir à l’esprit que la corde fait partir des pierres, moins il y a de longueur de corde, moins elle en fera partir. On est donc principalement en corde tendue. Ce n’est pas toujours possible.

se protéger en cas de chute : Passer derrière des béquets, mettre un point quand inévitablement l’un emporterait l’autre. Les arêtes se prêtent mieux à cette progression que les faces.

La progression en terrain péteux est un véritable Art, on n’est pas obligé de pratiquer, mieux vaut savoir faire, et dans tous les cas il faut un peu de chance, mais on peut y contribuer.
Personnellement je ne partirais pas à 4 (2 cordées) en sachant que du terrain péteux nous attend.

Globalement je trouve ça flipant même si je considère que ça fait partie de l’environnement et donc nécessite de savoir faire, tous vos conseils et expériences sont les bienvenus.

D’accord avec Lutin. Pour le style de grimpe.

Pour les protection, le plus efficace reste les pitons mais ca fait du poids (marteau) et ca prends du temps (planter + deplanter) et faut de la technique.

Sinon, je privilegerai peut-etre les protections qui se placent vite comme les friends et les sangles : pas la peine de perdre du temps si on est dans tous les cas pas sur que ca va tenir.

L’itinéraire sur c2c : http://www.camptocamp.org/routes/55996/fr/rochers-cornus-traversee-s-n
Ce serait mieux de saisir une sortie sur l’itinéraire, afin de pouvoir retrouver facilement ton avis sur l’itinéraire.
En début de saison, l’accès au col doit être enneigé et passer en crampons.
Le terrain que tu décris est typique de ce qui se trouve au fond d’un couloir de neige d’altitude : quand il est sec, il tombe rarement de la pluie pour le nettoyer.
Ce qui signifie qu’en juin c’est surement tout en neige.

Je préfère ne rien mettre que de mettre des protections foireuses !
A la limite les friends sont utilisable pour suspendre la corde pour qu’elle touche moins le sol. En plus le second peut récupérer facilement les frends en faisant partir un des blocs entre lesquels le friends était posé :smiley:
Pour les sangles, je déconseille fortement : soit on a un béquet béton, soit faut pas mettre la sangle sur ce béquet ! Car si tu tombes, tu arraches le béquet et il risque de rester dans la sangle… tu te retrouves donc à devoir arrêter ta chute avec 300kg au cul. J’ai déjà essayé, je certifie que c’est une mauvaise idée.
Il n’y a pas l’inconvénient avec les friends, bien qu’une chute puisse quand même faire partir un bloc, mais au moins on n’est pas accroché au bloc.