Problèmes de cohabitation entre patous et randonneurs

Moi j’ai une technique pour que revive l’aventure : tu débarques au milieu d’un troupeau de moutons en parlant bien fort, en courant et en gesticulant. Quand le patou vient aboyer, tu le regardes droit dans les yeux et tu brandis ton bâton. Je sais pas vous, mais avec moi, en tout cas, l’aventure n’est pas morte.

Même chose avec les chasseurs, il faut toujours les accoster en abordant des sujets qui lancent l’aventure… par exemple « alors, toujours bourrés? Gaffez-vous de ne pas tirer sur un randonneur, hein! » ou bien : « Comme je suis végane, je vais faire beaucoup de bruit pour que tous les animaux quittent le coin aujourd’hui! »

Souvent, je rentre de randonnée en pièces détachées, je sais pas pourquoi… mais j’aime ça, c’est l’aventure.

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Mince, c’est justement l’une des rares phrases compréhensibles… Et pis c’est le discours que j’ai entendu dans la bouche d’éleveurs dans la Vanoise Termignon/Aussois : « Tous les randonneurs sont des écolos, les patous non nourris les agressent pour que ces écolos fassent pression pour que nous puissions éradiquer le loup ». Quant aux patous, ben vi, j’ai svt été surprise de leur incapacité à différencier un bipède d’un quadrupède.

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Bien sûr que ce discours existe, alors certes, le texte du blog est un poil provocateur. Je ne pense pas qu’aucun éleveur ait réellement dressé son Patou pour agresser les randonneurs, ou alors c’est un cinglé. Mais que quelques-uns ne voient pas d’un mauvais œil le fait d’effrayer (au risque que ça dégénère) ces bobos de randonneurs citadins qui ont réintroduit le loup, en espérant que cela fasse réagir les pouvoirs publics, c’est une réalité. Pas une généralité certes.
Mais globalement j’apprécie et partage ce coup de gueule, y compris la tirade sur les consignes lénifiantes et hypocrites des pouvoirs publics (qui à leur décharge se retrouvent le cul entre deux chaises)

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C’est exactement ce que je disais dans mon message d’il y a 3 jours…ce n’est pas une incapacité à faire la différence, c’est que dans un premier temps tous les éléments extérieurs (chien, chat, randonneur, loup,…) sont des intrus, et il y aura protection/alerte par aboiement. La suite dépend essentiellement du comportement de « l’intru » et je te l’accorde parfois du patou.

Le loup n’a pas été réintroduit. Il est revenu naturellement depuis l’Italie. L’ours, par contre, a été réintroduit.

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Merci… Je suis au courant mais justement tout le monde ne l’est pas, ou ne veut pas le croire. C’est un discours que j’ai entendu.

Pour le coup des chasseurs, j’ai eu une assez mauvaise expérience l’année dernière en VTT alors que je l’ai vraiment joué cool. Je fais un gros tour, je monte par une piste jusqu’à 2000m pour arriver dans les alpages où il me reste 150m de portage pour rejoindre un sentier horizontal.
En sortant de la forêt et en arrivant aux alpages sus-mentionnés, j’entend des tirs et je vois 3 chasseurs. Je m’approche d’eux (ils sont sur le pseudo-chemin que j’emprunte pour remonter à travers les alpages vers le sentier horizontal), je les salue et, me rendant compte que la bête qu’ils chassaient était plus loin sur la droite, proche de l’endroit où je peux accéder au chemin pour la suite de la balade. Je leur dis que je peux attendre pour continuer, même 1h s’il faut, qu’ils aient fini leur action de chasse.
En bref, je la joue cool, un peu curieux de voir comment ça se passe « en vrai », car j’avais pas mal d’a priori sur la chasse et j’espérais pouvoir casser ces préjugés. Ben j’ai été déçu.

Un des mecs me répond texto : « Putain vous auriez pas pu vous promener ce matin ? ». Un peu abasourdi par cette réponse, j’essaie d’apaiser la tension en répétant que je peux attendre derrière eux, mais ça a l’air de les emmerder et ils me demandent où je vais : « bah je récupère le sentier horizontal là bas, sur le droite, au niveau du gros rocher. »
Ils me disent d’y aller, ce que je fais, et après 5 minutes de marche, je récupère le dit sentier et je me rend compte que le cerf qu’ils traquaient est une vingtaine de mètres en contrebas.
Bah devinez quoi, ces espèces de gros cons se mettent à tirer. Et bah ça fait tout drôle. J’imagine qu’ils savaient ce qu’ils faisaient, tir fichant, etc. mais je ne suis pas sûr que tirer dans la direction de quelqu’un ça soit dans les règles de l’art. En tout cas j’ai vite dégagé.

Pas eu de problème avec les patous par contre.

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Dans les Hautes-Alpes, un randonneur mal éduqué mord un patou pour l’avoir confondu avec un agent du fisc. Les jours de la bête ne seraient cependant pas en danger malgré de graves blessures. Une enquête est en cours.

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Pour l’aventure, il n’y a pas que les patous et les chasseurs. Les promeneurs casqués, bottés, sur 2 roues, motorisés et pétaradants … Et pourtant font pas plus partie du troupeau qu’ils n’ont de permis de chasse ceux-là :sunglasses: !
À part ça jamais eu encore de blème avec les patous, par inconscience lors des premières rencontres, par de gros détours, quand possibles, lors de rencontres plus récentes (ce qui s’appelle la trouille :kissing_smiling_eyes:).

C’est sûr qu’entre les patous et les chasseurs, je choisi les patous. Personnellement, je n’ai jamais eu de problème avec ces chiens. Peut être que dans les Pyrénées ils sont mieux éduqués que dans les Alpes ? Pourtant, je me promène depuis 8 ans avec une chienne (berger australien) qui n’est pas très rassurée devant un patou, mais qui a toujours fait profil bas et ça se passe bien.
Coté chasseurs, il suffit de regarder les statistiques : environ 20 morts par an et plus d’une centaine de blessés. Le chasseur est de très loin l’animal le plus dangereux de nos montagnes.

Dans le canton d’Uri ils vont peut être lancer un référendum pour bannir les patous.

Ça serait bien de faire un référendum au niveau national…histoire d’arrêter de jouer à la roulette russe quand on va en montagne.

On lit aussi dans cet article qu’il existe d’autres moyens efficaces de protéger les moutons comme des doubles clôtures électriques…mais que c’est trop de boulot…si ils sont trop flemmards ils n’oint qu’à arrêter d’élever des moutons.

A un moment il faut arrêter de vouloir gagner de l’argent en élevant des moutons mais sans rien foutre…juste en laissant divaguer des chiens dangereux en montagne.

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Je suis pas sûr que clôturer tous les alpages soit mieux que les patous

En Espagne et en Italie les bergers travaillent correctement …chez nous …c’est peut être autre choses

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Toujours le problème des megatroupeaux, avec un berger pour 2000 moutons à viande.

Ça me fait penser à la Culture de la canne à sucre à la Réunion: la culture gros doigts et extensive par excellence.
Très gourmande en eau, polluante et subventionnée à 75 %. Une vraie rente de situation.
Je préférerais que les subventions aillent davantage au développement de cultures plus fines, impliquant plus de valeur ajoutée, plus d’emplois, moins de pollution des sols, etc.
Letchi, thé raffiné du genre Himalaya ou Japon, vétiver, géranium et autres essences précieuses tout à fait exportables…

La brebis à lait, c’est évidemment plus de taf, plus d’emplois, plus de valeur ajoutée, tout à fait compatible avec les randonneurs…

Mais bien sûr les vendeurs de méchouis ne veulent pas lâcher leur élevage extensif et gros doigts.

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Bonsoir,
J’habite le pays Dignois (04), j’hésite désormais à aller en montagne l’été car j’ai eu plusieurs fois des problèmes avec les chiens de protection.
Cette année, comme d’habitude je suis allé en vacances à Névache (05).
Voici ce que j’ai observé concernant la fréquentation des sentiers de randonnée et la gestion des troupeaux.

Situation d’agression : situation ou je me suis senti agressé (sans qu’il y ait morsure).

  1. L’endroit où j’habite (Pays Dignois, plus précisément ce que j’appelle le bassin versant de la Bléone) :
    Fréquentation des sentiers de randonnée : faible
    Présence des troupeaux dans les alpages : systématique
    Présence de chiens de protection : systématique
    Présence du berger avec le troupeau : très rare
    Fréquence des situations d’agression des chiens de protection : élevée

  2. Névache (sur une dizaine de randonnées) :
    Présence des troupeaux dans les alpages : moyenne
    Fréquentation des sentiers de randonnée : importante
    Présence de chiens de protection : élevée
    Présence du berger avec le troupeau : systématique
    Fréquence des situations d’agression des chiens de protection : faible

Voici ma conclusion : les territoires peu attractifs au niveau touristique favorisent le pastoralisme et peu de précautions sont prises pour faire cohabiter cette activité avec les loisirs de plein air.

Les territoires attractifs au niveau touristique favorisent le tourisme (et prennent des précautions pour que tout le monde puisse cohabiter paisiblement).

Enfin cela démontre aussi que la cohabitation entre le pastoralisme et les autres activités est possible.
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Cela reste à vérifier dans d’autres coins devenus très fréquentés.
J’aimerais bien savoir comment ça a évolué dans certains coins que je fréquentais beaucoup:
Exemples: Queyras entre la Blanche et le col Agnel
Vallons de la Haute Ubaye (où ça devenait pénible il y a 8/10 ans).

Par ailleurs, dac avec toi.
Un gros chien s’approchant à qqs mètres en menaçant, c’est sinon une agression du moins un moment pénible et stressant.
La présence immédiate ou rapide du berger, ça change bcp de choses, si le berger ne s’en fout pas …

Le problème est également que les promeneurs sont de moins en moins habitués à gérer des chiens, voir même d’autres difficultés (vaches …). Les chiens de mes grands parents servaient à prévenir quand des « intrus » venaient. Ça n’étaient pas des gentils chiens chiens et avaient une mission de garde. J’ai donc l’habitude des chiens y compris des chiens pénibles, notamment parce que j’ai également fait des jobs d’été exposés aux chiens (distribution des journaux).

Mes enfants ne côtoient pas de chiens et encore moins des chiens ayant une mission de « garde ». Il est donc quasi certains qu’ils ne sauront pas gérer des chiens. Ils auront peur et auront donc des problèmes avec les chiens.

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C’est avant tout une question d’habitude et de pratique. Quand j’ai distribué des journaux, j’étais exposé tous les jours à des chiens parfois bien pénibles. Mais, ça ne me semblait pas plus dangereux que de rencontrer certains chacals humains dans des quartiers limites à 5h du matin (et en étant seul).

Je ne dois pas être bon alors … Pourtant c’est pas faute d’avoir été confronté avec des centaines de chiens … y compris quand j’avais 9/10 ans et que je vivais à la campagne, où les chiens ne sont pas spécialement doux et câlins pour le promeneur.
Je me suis baladé des milliers d’heures dans les Alpes, le plus souvent seul … et donc j’en ai pas mal croisé des chiens de berger. Pas de souci avec eux d’ailleurs, sauf avec des patous, comme par hasard.

Et en Am Latine, au cours de nos randos, des chiens agressifs, j’y ai été confronté des dizaines de fois.
Parfois, c’était quasi désespéré du genre cinq chiens m’encerclant, et moi calé sur un arbre avec mes deux bâtons … :sweat:
Par endroit, il fallait aussi gérer les meutes de chiens abandonnés qui comme chacun sait s’enhardissent beaucoup quand ils sont en groupe.

Si tu as été confronté à des centaines de chiens sans finir en morceaux, ça signifie que cela le fait mais que tu aimes en rajouter sur un forum. :slight_smile:

Pour moi, c’est autrement moins problématique et dangereux à gérer qu’une simple altercation entre automobiliste où tu ne sais jamais sur quel malade tu tombes, éventuellement avec une arme dans la voiture. Idem pour circuler dans certains quartier ! Il y a tout de même des endroits en France où tu n’aimes pas t’arrêter au feu.

Mais, on aime bien en rajouter et venir « pleurer » sur internet pour se raconter des histoires. Ca n’empêche pas qu’il y ait parfois, rarement, des vrais incidents. Mais, cela relève de l’exception, pas de la règle.

Peut-être: J’ai tout de même été mordu deux fois, et une fois un con de chien a déboulé si vite dans mes roues que je suis tombé et me suis fait mal … Trois fois, de petites blessures mais saignantes toute de même.

Cela dit, toi et moi, on n’a peut-être pas la même approche de la chose.
Je ne vais plus dans la nature pour la performance mais pour l’infusion bénéfique que cela m’apporte.
Pour moi, évoluer dans la nature, c’est des efforts mais aussi de la tranquillité, du calme, de la contemplation … tout le contraire du stress de la ville, pleine de bruits et d’agressions quotidiennes.

Donc toute menace avec force aboiements bruyants me sont forcément très pénibles.