Problèmes de cohabitation entre patous et randonneurs

Je remets à toute fin utile pour ceux qui prennent la discussion en cours le lien sur la région Auvergne Rhône-Alpes, avec les dates prévisionnelles de présence de chien de garde sur la saison (parfois détaillées par quartier de pâture selon les unités pastorales) : MapPatou - Pasto Kezako
map-patou

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Merci pour ce lien que je ne connaissais pas, et conscient que tu ne fais que partager ce lien.

Comme celui pour la Suisse c’est un bon outil, mais dommage qu’il ne soit pas fiable, j’ai même navigué en changeant les dates pour voir.

Prenons des exemples de ma région :

  • Sur le Morclan c’est indiqué bovins et sans chiens, dans la réalité c’est ovins avec chiens et panneaux en place.

  • Sur les Combes c’est indiqué bovins sans chiens de protection, dans la réalité c’est bovins sans chiens de protection mais aussi caprins avec des chiens de protection et les panneaux.

  • Pointe de la Chavache : zone ptecro : c’est noté ovins sans chiens de protection, dans la réalité c’est effectivement des ovins mais avec chiens de protection et les panneaux, par ailleurs les dates me semblent fausses, de mémoire il me semble encore avoir vu les moutons avec les chiens début octobre alors que sur le site c’est indiqué 15 septembre.

  • Et je pourrais en lister plein d’autres…

En Suisse on arrive même à avoir des zones qui ne sont pas indiquées et ou il y a des chiens de protection.

Un qui est fiable par exemple c’est la zone l’aiguille, derrière la pointe du Fornet.
Indiqué ovins du 1er juin au 15 octobre avec les chiens de protections, et dans la réalité c’est bien ovins avec chiens de protection qui restent ad eternum sur l’automne.

Au final 2 beaux outils, bien conçus, mais peu fiables au niveau des données, donc au final pas si utiles que ça.
Certains endroits sont fiables et démontrent une prise plus au sérieux des informations fournies alors que d’autres endroits semblent faire preuve de beaucoup de laxisme, peut être du même niveau que la manière dont ils s’occupent de leur ovins et socialisent leur chiens de protection.

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C’est curieux ce raisonnement. Pour moi ça pourrait être tout l’inverse, si il passe un très mauvais quart d’heure en s’en étant pris à un randonneur, on pourrait penser qu’il évite de reproduire la situation.
Le protocole punition/récompense est, il me semble, à la base de l’éducation canine ( même si on recommande de miser surtout sur les récompenses)

Je pense que c’est le même problème qu’avec les sites informant des chasses / battues : tout dépend du bon vouloir des « déclarants » et, pour les chasseurs au moins, une grande partie ne sont pas informés ou ne veulent pas s’emm… à déclarer.

Ma petite expérience des chiens montre qu’un chien maltraité est d autant plus agressif. De même, les chiens (pas les patous en particulier) qui ont peur ont souvent tendance à être agressif et mordeur, ( je pense que cela est confirmé par de nombreux bénévoles de refuges SPA ou autre).
Donc si un chien fait juste son boulot d aboyer ( pas de mordre) se fait gazer ou frapper je ne pense pas que ce soit la solution …

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La solution, c’est que le berger surveille son chien.

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C’est le métier spécifique des accompagnateurs et des conseillers en prévention du Réseau technique des chiens de protection de l’Institut de l’élevage, que d’apporter justement une éducation spécifique aux chiens de protection, et une formation aux bergers.
Imprégnation, individuation, stimuli sensoriels, socialisation, familiarisation à l’humain, respect des randonneurs et sélection stricte des individus les mieux adaptés.

Un film intéressant et instructif sur cette éducation des chiens, qui n’est hélas pas toujours aussi répandue qu’elle le devrait :

RASCO ET NOUS

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Il m’étais arrivé la même mésaventure au dessus de Thônes, 3 patous impossible de passer… depuis c’est bombe au poivre au cas où

Il y a des affiches la-bas. J’essaie toujours parler avec les bergers, ca marche.

D’accord à 100 %, la bombe est à proscrire, un chien apprend très vite (souvent une fois suffit lorsqu’il a morflé) c’est la meilleure méthode pour transformer un chien qui se contente d’aboyer en un chien qui mord

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Marre, j’en ai vraiment marre de voir que la situation en l’espace d’une vingtaine d’année s’est dégradée à ce point. J’habites les Pyrénées, et régulièrement en moyenne montagne, il n’est plus possible de faire du VTT, se promener sans s’inquiéter de la rencontre avec des patous. Des bergers et bergères qui ne cachent pas, pour certains, réclamer une certaine tranquillité (eh oui c’est vrai, ils sont bergers en montagne, ils veulent être peinards) et trouver un certain intérêt à ce que leurs patous « limitent » la fréquentation de leur « territoire ».
Dans n’importe quel autre espace public, on ne supporterait pas que des chiens en totale liberté viennent vous chasser de leur périmètre en se montrant agressif et en mordant parfois…nulle part ailleurs. Mais nous randonneurs nous devrions l’accepter, au nom de quoi SVP. On en arrive à retourner la situation en prétextant qu’il faut faire de l’éducation du randonneur à la rencontre avec le patou…je rêves!!! c’est plutôt faire l’éducation de ces bestioles qu’il faudrait faire. Alors comme toutes les victimes, la faute leur revient ( eh oui la violée avait une jupe trop courte, trop maquillée etc, le harcelé n’a pas su parler, il n’a rien dit…). Après tout il fallait contourner le troupeau (ce qui change rien dans bien des cas), renoncé à son itinéraire, ne pas avoir peur…Ras le cul de tout ça.
Pour ma part c’est bombe au poivre et quand j’achètes de l’agneau, je m’assure qu’il n’a pas été en estive qui à prendre de l’agneau de NZ, je sais, je suis un connard, mais comme avec les patous vous saurez vous en accommoder.

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Une des solution serait peut être de faire en sorte que la filière du mouton se casse la gueule.

Ne plus rien consommer qui vient du mouton Français ou Suisse et voter pour supprimer la totalité des aides financières à la filière ovine…mais pour ça il faudrait viser beaucoup plus de monde que ceux qui vont en montagne.

A part ça et en y repensant je me demande ce que ça pourrait donner avec les appareils qui émettent des ultrasons ou un sifflet qui émet des ultrasons, est ce que ça pourrait suffire pour garder un chien de protection furax à distance.
Quelqu’un a testé ?

C’est la même problématique avec des gentils toutous dans les parcs urbains. Tu cours tranquillou et tout à coup tu te retrouves avec une paire de crocs au niveau des mollets. Et le proprio, qui a bien vu son chien foncer vers toi, qui te dit « nan mais il est gentil quoi ».
Dans certains parcs, il y a des regroupements de maitres à chiens en plein milieu du passage. Pis y bougent pas : t’as qu’à aller courir ailleurs, c’est privatisé pour le chien.

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J’ai lu un article à propos de colliers « anti-loup » : il en faut un pour cinq ovins ou bovins, et ils semblent assez efficaces. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que la personne interrogée dans le reportage expliquait les avoir mis en place pour remplacer les patous, en raison du nombre important de randonneurs dans la zone.

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En outre, c’est 280 € par collier. S’il en faut 5 pour protéger un troupeau, le coût est certainement inférieur à celui d’un patou, qu’il faut soigner et nourrir sur plusieurs années ?

Le 1 pour 5 j’ai compris un collier pour 5 bêtes donc si l’on a 500 bêtes il en faut 100, ça devient bcp plus cher. Avec le temps et un développement plus large, on peut espérer que le coût de ces colliers finira par baisser

Edit:
1 pour 5: bovins
1 pour 8: ovins
d’après le site le collier est rentabilisé en un an

Si c’est la solution, une contribution des randonneurs me semblerai pas scandaleuse.
Quand je vois ce que je « donne » pour des trucs inutiles voire carrément nuisibles, :innocent:

Je pense que l’impact le plus probable c’est de rendre la filière française encore moins rentable, donc d’augmenter le nombre de bêtes par berger dans les alpages pour économiser. Je pense au contraire que si on était prêts à payer beaucoup plus cher notre agneau et à stopper la concurrence déloyale avec la NZ et l’Australie via le libre échange, on pourrait rendre cette filière un peu plus humaine. Aujourd’hui les troupeaux font souvent plus de 1000 têtes pour un seul berger. Alors forcément on a plus besoin de chiens et le berger est généralement plus loin que si les troupeaux étaient trois ou quatre fois plus petits.

Au delà de l’impact culturel sur une filière agricole, ce serait aussi renoncer à l’entretien des alpages. Sans pâturage en quelques décennies la plupart des alpages se refermeraient. C’est encore plus vrai en moyenne montagne, par exemple en Provence. Il y a qu’a voir des photos de comparatif avec il y a un siècle pour voir que par endroits les milieux se sont énormément refermés. Et c’est franchement moins sympa de bartasser dans de la garrigue de chêne kermès que de randonner dans des pelouses sèches.

Pour autant, je partage votre frustration sur les emmerdements voire les risques que représente les patous. D’autant plus que j’ai un chien avec qui j’adore randonner et ça limite pas mal les itinéraires pendant la période d’estives, soit par interdiction, soit par peur de devoir m’interposer face à un patou pour sauver la vie de mon chien.

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Bonjour,

Si la forêt les recouvrait, ça ferait une grande capture de CO2 sur du plus long terme.
Si la forêt les recouvrait, les animaux sauvages pourraient de nouveau s’y abriter, ce serait très bien pour la biodiversité.
Si la forêt pouvait les recouvrir, ça permettrait aux arbres de migrer en altitude au lieu d’être victimes du réchauffement climatique sur leurs territoires actuels.
Quel avantage pour l’avenir y a-t-il à maintenir les élevages actuels ?

Bernard

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Ce n’est pas toujours évident. Les stocks de carbone des sols de prairies peuvent être très importants, et à l’hectare le stockage de carbone n’est pas forcément inférieur sur une prairie comparé à une forêt peu dense et peu haute comme celles qui viendraient remplacer les prairies d’alpages, en tout cas à court terme.

Encore une fois ça dépends où mais en moyenne montagne, la biodiversité est bien plus importante dans les milieux ouverts qu’en forêt. En climat méditerranéen c’est clairement les milieux ouverts type pelouse sèche qui sont les hotpspot de biodiversité (orchidées, insectes, …).

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Si tu raisonnes au niveau de l’ensemble des consommateurs, il est extrêmement probable que peu d’entre eux soient prêts à payer plus cher et d’ailleurs rien ne dit qu’on ne continuerait pas à mettre des troupeaux de 1000 bêtes même si le prix de vente était plus élevé.
Peut-être qu’une partie des consommateurs seraient prêts à payer plus cher pour un label assurant un élevage « plus humain » (un peu comme c’est le cas pour les poulets élevés en plein air plutôt qu’en batterie) mais pas sûr que ça puisse représenter une part significative.

Il ne suffirait pas de tracer des chemins et de les entretenir ?
L’élevage ovin ne couvre qu’une petite partie de la France et on randonne partout, souvent de façon très sympathique…