Posté en tant qu’invité par baghirati:
tiens je vous livre celui là :
On est tous partis en montagne avec un topo très précis et une idée tout aussi précise de ce qu’on allait trouver après l’avoir lu …
Nous attaquons pour une fois à l’heure (vers 8h30 ça va !)
Nous connaissons déjà les deux premières longueur redescendues l’année précédente sous la pluie .
Le topo dit : remonter le long d’une dépression couloir : nous remontons !
Faire une traversée à gauche , nous traversons !(dommage j’aurais bien tiré tout droit …)
Monter puis retraverser à gauche , nous retraversons (mais pourquoi il nous envoie à gauche ça à l’air mieux encore mieux que tout à l’heure tout droit !)
Etc.
Là ça se corse , je suis en tête et je dois dégager avec le marteau toute une longueur de la glace qui la recouvre, T. râle parce que je traine mais je suis au taquet !
Il passe devant mais depuis un moment plus rien ne ressemble au topo ! Il franchit un surplomb trempé plus de dix mètres au dessus d’un mauvais clou .
Clairement nous ne sommes plus dans la voie , nous avons traversé la moitié de la face à force d’essayer de suivre religieusement le topo plutot que notre idée .
Nous continuons laborieusement …
Plus haut plus moyen de progresser mais une vieille corde pend d’un surplomb à quelques mètres de nous , T. se dévoue … il l’attrappe , se pend dessus (je ne fais pas le fier car notre relai n’est pas très brillant ) , puis remonte à la force des bras . Je le suis . Arrivé en haut je fais ce qu’il n’a même pas songé à faire : je regarde comment est fixée la corde , pas même un nœud : une simple boucle qui s’est coincée sous la traction , dans un piton rouillé comme il se doit ! Gasp !
Ensuite le reste se passe sans trop d’histoires ,après le sommet vers 20h la descente se finit dans la nuit , je remonte plusieus fois décoincer un rappel puisque T. s’est collé les plus grosses sueurs à la montée , les deux frontales rendent l’âme pour l’anecdote , il jette la sienne d’énervement …
Voilà ce n’était que la face sud du Pavé , voie Rébuffat .
Dans une autre voie Rébuffat nous avions essayé de suivre ses indications et nous étions perdus aussi , depuis je lis avec amusement ses grandes tirades sur le sens de l’itinéraire , d’autant que Terray je crois disait de lui qu’il ne connaissait personne ayant un aussi mauvais sens de l’itinéraire …
Un ami nous dira avoir tiré tout droit sans se préoccuper du topo et que « ça passait partout »…