Prévention en montagne, le rôle des professinels"

Posté en tant qu’invité par Aubert:

Bien que l’on m’ait en partie répondu, j’aimerais savoir si, selon vous, les professionnels de la montagne devraient ou non prévenir les comportements manifestements inconscients ?
C’est sûr, aller voir toutes les personnes « qui se baladent en baskets à 3500 m » me paraît quelques peu irréalisable … mais les professionels de la montagne, pas seulement les guides, ne sont-ils pas à mêmes de déceler les comportements vraiment à risques ?

Ceci pourrait influencer le débat sur le paiement des frais de secours et d’hospitalisation; plus de prévention, et donc, moins de secours …

Pendant ma rééducation, j’ai lu un ouvrage sur une saison de secours en montagne, et croyez-moi, ça fait réfléchir, surtout quand vous êtes vous-mêmes hospitalisés !

http://aubert.pechon.free.fr

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Robert T.:

NON ,non NON non NON ET NON merci !!!

Ils ont autres chose A FOUTRE les professionnels de la montagne que de FLIQUER les gens ! (Lis d’autres « ouvrages » qui t’ouvriront ENCORE PLUS les yeux !!)

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Il n’y a pas que les professionnels qui sont concernés.

Exemple : un accident se produit sur un site d’escalade suite à une erreur d’assurage. Si un simple particulier vient raconter qu’il a constaté cette erreur d’assurage mais qu’il n’a pas prévenu la cordée en question avant l’accident il peux être poursuivi pour non assistance à personne en danger, qu’il connaisse ou non les grimpeurs.

Posté en tant qu’invité par thomas:

La judiciarisation nous guette et est ce le mieux ? Et est-ce vraiement le problème ?
Aubert, soulevant cette question, tu soulèves aussi la question du risque que les professionnels et non professionnels sont prêts à courrir, pour eux (surtout pour eux d’ailleurs) et pour les autres.
Et donc cette nouvelle question dévoile un abîme de non savoir qui correspond au caractéristiques psychiatriques et plus particulièrement névrotiques ou dépressif de chacun. La fréquentation de la montagne répond d’une conduite à risque permettant une certaine forme de réalisation de l’être profond. Mais elle répond aussi d’une certaine tendance mortifère assez adolescente, par cette même fascination des jeux interdits que sont l’automobile ou la drogue. Enfin elle solicite des comportements et des expériences qui attestent de l’appartenance à un vécu non reproductible en dehors de situations à haute teneur en adrénaline. D’où par exemple le changement d’orientation d’un Luc ALphand des skis de descente au 4*4 du Paris Dkar, la fréquentation de l’escalade en solo alternant avec de la plongée sous-marine ou du deltaplane ou du parapente, etc … toutes pratiques à risque !

Et quand on regarde le parcours de ceux qui tombent en montagne et qu’on le compare à ceux qui ne tombent pas, l’énorme différence entre les deux n’est pas dans le niveau des engagements ou dans la difficultés des réalisations, il est que les seconds se sont arrêtés à temps et n’ont pas été cherché le petit plus qui a conduit les premiers à la faute grave. On pourrait argumenter sur le fait qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre Philippe Magnin et berrhault, et c’est vrai sur la fond de l’alpinisme, mais sur la forme, l’un est en vie l’autre n’est plus, mais l’autre en question avait beaucoup engagé.
Le milieu de la montagne est dangereux, tu en as fait l’expérience, heureusement cette expérience s’est finie à Sallanches.
A -ton une probabilité globale de mourrir en montagne à partir du moment où on fréquente ce milieu ? Je répondrai plutot comme le risque routier :

  • si on fréquente la route on a un certain risque en fonction des infrastructures utilisées (400 fois moins de risque d’accident sur autoroute que sur route)
    -si on a des conduites à sur-risque (25% des accidents mortels avec plus de 0.1g/l d’alcoolémie, vitesse du véhicule) on fait varier la probabilité d’évenements.
    -On ne respecte pas les conditions de circulation (brouillard, densité du traffic, distance de sécurité, …) et on fait varier la proba également
    -on a un équipement (véhicule ou pneus) non adapté et l’expérience insuffisante

La peur est probablement le meilleur moteur pour maîtriser ce « Goudurix »
Si tu avais eu la trouille en haut des grands montets, tu ne serais pas passer par la case hôpital de Salanches.
QUand à l’argumentaire de j2lh, c’est de la couille en barre.
Soit le mec fait une connerie énorme et tu lui dis, soit tu passes ton chemin et tu ne vas pas te marrer avec tes copains en te moquant de l’incapable notoire qui est en train d’assurer un zozo qui n’y voit que du feu. Il faut rester simple et je n’ai jamais vu quelqu’un refuser un conseil à partir du moment où celui ci n’est pas déclamé d’un ton docte professoral mais humblement en rappelant que soi-même on a été un jour un simple minable débutant. Plus simplement, je n’ai jamais vu personne sauter sur le type qui n’a pas de casque au pied des falaise d’escalade sporive. Hors les chutes de pierre surviennent aussi sur les chemins de bordure de ces falaises. Devrais-je être poursuivi en justice si je ne me bats pas avec ces suicidaires alors que je porte un casque ?? Dois-je enfoncer mon piolet dans le lard de l’abruti qui me suit en cascade pour lui faire comprendre qu’il doit passer son chemin sinon je vais avoir un procès !!
Allons, restons raisonnable, soyons trouillards, nous vivrons vieux et heureux

Posté en tant qu’invité par Aubert:

Salut Thomas, merci pour ta longue réponse !

Eh oui, nous sommes à l’ère de la judiciarisation, je le regrette autant que toi … personellement, j’ai jamais porté plainte contre qui que ce soit, et surtout pas contre un guide de haute-montagne … En fait, c’est le forum « pensée pour Bérhaut », qui m’y a fait penser !
Je n’envisageais pas non plus le fliquage de chacun, en parlant du rôle des professionnels, mais d’une nécessité de faire une « prévention mesurée », à l’appréciation de chacun. Mais j’ai tout à fait conscience qu’à se mêler des affaires des autres, on peut soi-même s’attirer des emmerdes plus ou moins grandes …

J’aime l’espace de liberté que constitue la Haute Montagne, c’est en effet un des derniers endroits où il n’y a pas de barrière ou de panneau d’interdiction.
Pour être tout à fait honnête, il y avait quand même des panneaux de prévention, dans mon cas personnel. Je suis passé outre, mais c’est cela aussi, la liberté.
Liberté de se tuer, vas savoir …

Mais je ne voudrais pas terminer sur une note négative, et je dirai que mon séjour en maison de rééducation a été pour moi une très bonne expérience humaine. J’y ai notamment appris à relativiser la souffrance physique Et morale, et je me suis aperçu en fin de compte que j’étais parmi les « moins atteints ».

Posté en tant qu’invité par Sebastien:

La plupart des gens expérimentés font de la prévention en montagne !!

Je ne suis ni guide ni professionnel de la montagne et je suis loin d’en avoir les moyens !

mais en 10 ans de montagne j’en ai vu des pas mal, du genre:

_encordés sur de la cordelette de 5mm à la taille (sous prétexte que ça tient 300kg et qu’a eux tous les membres de la cordée en font moins)

_les pseudos canyonneurs en shorty en haute savoie avec une eau à 5°C max.

_moulinette directement sur sangle (brulure puis ruptue de la sangle) en plus le type m’a pas cru

_rappel en fil d’araignée sous un porche de 70m avec une corde de 50m sans aucun équippement de remontée sur corde!

_Une famille en patinettes à l’aiguille du midi s’aprétant à tenter la vallée blanche un lendemain de grosse chute de neige avec 80cm de poudre!

Si ça n’est pas le 10ème cas de la journée et si l’on a le temps pesque tout le monde va s’inquietter de ces comportements et éventuellement leur donner des conseils!

Mais de temps en temps on le fait pas (trop de monde, pressés, blasés…)

et puis certains comportements sont à rique pour certains mais pas pour d’autres! comme le fait de prendre la vire des guides au lieux des échelles au montenvers !!

En concusion, professionnel ou pas tout le monde à son role de prévention à jouer mais pas tout le temps, on est aussi là pour nous-même !!!

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Oui, je dirai que c’est à chacun de signaler aux autres certaines erreurs.
Mais au final, les gens sont libres de faire comme ils veulent.

Un jour, dans le canyon d’Angon, au sommet d’une cascade de 50m, on a signalé au gars devant nous qu’il était vaché à son porte matériel (résistance : 5 kg…). Il a répondu « oui, je sais… ».

Posté en tant qu’invité par fafa92:

salut,
vu à l’arrivée du télé de l’index danx la vallée de chamonix l’été dernier, 2 gendarmes du pghm en train de distrisbuer des prospectus sur les dangers de la montagne, ont revenait de course avec un pote et il semblait supris que l’on demande à en avoir un car il semblaient plus enclin à en en donner au « touristes » et non au types avec des sacs à dos avec des cordes qui dépassent.
seriont nous moins exposés au foudre de l’alpe homicide ?
tel est la question !
cordialement
fabrice

Posté en tant qu’invité par Aubert:

Bon, ben je n’ai plus rien à rajouter, moi, d’autant plus que je n’ai pas bien compris les termes professionnels !

Euh, c’est quoi une vire ? Et être vaché à son porte matériel ?

Pour Fafa 92, le comportement des gendarmes du PGHM pourrait s’expliquer si leur prospectus ne comportait que des recommandations « bateau » du genre « consultez la météo » ou « restez sur les sentiers balisés ». Et puis, comme tu en parlais toi-même, peut-être que ton pote et toi, vous aviez l’air de vrais de vrais à qui on ne la fait pas; on rejoint alors le débat sur la prévention que j’évoquais plus haut !

En tout cas, ta formule, les « foudres de l’Alpe homicide », me paraît une vision assez pessimiste, même si elle est parfois réelle, comme Pierre Servettaz qui avait « pris » la foudre dans « Premier de cordée ». Cela devait être aux drus, si je me souviens bien …

Posté en tant qu’invité par Pascalou:

Aubert a écrit:

Bon, ben je n’ai plus rien à rajouter, moi, d’autant plus que
je n’ai pas bien compris les termes professionnels !

Euh, c’est quoi une vire ? Et être vaché à son porte matériel ?

Une vire est une terrasse naturelle en paroi.
Vaché : accroché à un point fixe dans la paroi (spit, piton, etc…), à l’aide d’une sangle reliée au beaudrier. Vaché au porte-matos: la sangle n’est pas reliée au pontet du beaudrier mais au porte matériel, qui résiste à un poids max de 5kg…donc GROSSE erreur (d’innattention, je pense, le plus souvent).

Pour Fafa 92, le comportement des gendarmes du PGHM pourrait
s’expliquer si leur prospectus ne comportait que des
recommandations « bateau » du genre « consultez la météo » ou
« restez sur les sentiers balisés ». Et puis, comme tu en parlais
toi-même, peut-être que ton pote et toi, vous aviez l’air de
vrais de vrais à qui on ne la fait pas; on rejoint alors le
débat sur la prévention que j’évoquais plus haut !

En tout cas, ta formule, les « foudres de l’Alpe homicide », me
paraît une vision assez pessimiste, même si elle est parfois
réelle, comme Pierre Servettaz qui avait « pris » la foudre dans
« Premier de cordée ». Cela devait être aux drus, si je me
souviens bien …

tu te souviens bien.

++

Pascalou

Posté en tant qu’invité par fafa92:

quand je dit l’alpe homicide, je veux exprimer par la les images que l’on nous sert tous les étés sur les journaux télévisés et qui font pensé aux spectateurs que les types qui font de l’alpinisme ne sont que des abrutis qui risquent la vie des secouristes et qui gaspillent l’argent de l’état, alors que je pense que nous sommes tout mais certainement pas des gens inconcients et irresponsables !
cordialement
fabrice

Posté en tant qu’invité par David:

C’est louable, mais 9 fois sur dix, les inconscients sont en plus très succeptibles ! Il est souvent très difficile de faire passer les choses, même sur le ton de l’humour ou en jouant le pratiquant amateur pas trop sur de lui, du genre : p’tetre ben que tu devrais mettre les pointes avant de tes crampons devant // t’encorder sur le pontet // utiliser une corde de 9mm et non de 2 mm (véridique !!! > suspente de parapente et encordement à 10m sur glacier !!!) // mettre des chaussures de montagne et non des basquettes pour faire le MB // prendre une corde à double de 2*50m pour faire des rappels de 50m et pas une corde de 30m // …

Autant de situations déjà vues … Le pire étant de savoir après coup que ces personnes ne sont plus !!!

Posté en tant qu’invité par typloum:

Je suis assez agacé par l’obligation qui semble être de trouver à chaque fois un responsable.
Dans notre société d’aujourd’hui, c’est : pas de coupable, pas de fric. L’éducation qui venait de la famille n’était pas à la charge de la collectivité.

Les exemples d’inconcience que vous citez tous, j’en ai vu en mer, et dans tous les sports nautiques. Vous en voyez en montagne, j’en ai vu aussi. Je peux vous dire qu’à la longue on finit par se dire « encore un » et puis on finit par en rire de dépit. Je suis un peu fataliste, il y a des gens comme ça, c’est tout.
Pourquoi ils en sont arrivé à de tels comportements sachant que les médias apportent toujours plus d’informations sur les dangers des pratiques en milieu naturel…En tous cas, lorsque je suis intervenu, c’était parce que le type ou la nana avait l’air sincère et pas « j’ai tout vu, tout fait » , ou lorsqu’ils mettaient la santé d’autres personnes en jeu.
Donc il y a des fois ou je n’y vais pas, une bonne gamelle peut faire partie de l’apprentissage pour ceux qui comprennent vite à condition qu’on leur parle longtemps.

Mais n’oublions pas que personne n’est à l’abri d’une tuile.

Posté en tant qu’invité par rené:

On fait moins de connerie en montagne , que sur la route !!!Je dis ON parce que tout le monde est concerné, le débutant et le confirmer , que celui qui n’a jamais fait d’erreur en montagne me jette la premiere Pierre!

Posté en tant qu’invité par Charles:

Aubert a écrit:

C’est sûr, aller voir toutes les personnes « qui se baladent en
baskets à 3500 m » me paraît quelques peu irréalisable …

Bin par exemple voila le genre d’à priori qui ne veux pas dire grand chose. Le problème de porter des baskets n’est pas vraiment un problème d’altitude mais un problème de terain . Je ne vois pas de contre-indication à marcher sur un terrain peu accidenté en basket , même à 3500m . Donc , gare aux idées préconcues .

Charles

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Moins de c…ie en montagne que sur la route ?
Je ne suis vraiment pas sûr, je crois au contraire qu’on retrouve les mêmes comportements :

  • MOI, je sais faire, je n’ai pas besoin d’apprendre
  • je n’ai pas besoin de la sécurité, parce que je suis assez bon
  • on s’est engueulé, c’est la faute de l’autre
    etc… avec beaucoup d’orgueil dans l’ensemble, comme sur la route.

Mais la montagne est plus magnanime que le bitume.
Et puis l’alpiniste, il tombe, il entraine son passager, mais il tape rarement dans celui qui arrive en face…

Posté en tant qu’invité par Aubert:

La comparaison avec la route me fait penser à Luc Alphand qui s’est reconverti dans la course automobile, entre autres, parce qu’il ressentait un peu les mêmes sensations que sur des skis …

On rapporte tout à la bagnole de nos jours, comme si on ne pouvait pas vivre sans !

Posté en tant qu’invité par stone free:

personnellement quand je vois un comportement inconscient, je me permet de mettre en garde la personne, après libre à elle d ecouter ou non! La montagne est un des derniers terrains de liberté totale ou chacun est responsable de lui même. D accord pour la prevention non à l interdiction!