Prendre des photos en grande voie

Questions aux grimpeurs amateurs de photos.

Comment installez-vous votre matériel pour grimper sans risquer d’endommager votre appareil, et en même temps pour réussir à prendre des photos dès que c’est possible ? (et ne pas passer 10 minutes à déballer le matériel lorsqu’on est arrivé au relais…)

PS: je ne parle pas d’appareils compacts et résitants aux chocs, mais d’un réflex encombrant, fragile et sensible à l’humidité…

J’aimerais profiter de vos expériences, car je n’ai jamais osé emporter mon matériel en grande voie… quel dommage !

Posté en tant qu’invité par Yop:

Perso, je pense que le reflex n’est pas du tout l’outil idéal pour faire des photos en grandes voies, car comme tu dis encombrant, fragile et sensible à la poussière… Ou alors il faut être trois et accepté de grimper uniquement en second…

Un pote avait essayé de trimballer son reflex en GV, et il est allé acheté un compact le soir même ( OK j’exagère mais à peine :stuck_out_tongue: ).

Il portait le reflex dans sa sacoche en bandouillère, sécurisé par un mousqueton sur le baudrier. En tête il galérait pas mal… Au relais il attachait tout ce bordel au relais et sortait le reflex. Mais bon il fallait choisir entre être pris en photo et grimper car il ne pouvait pas prendre les photos ou assurer. Donc grosse grosse perte de temps. On a fait ça sur deux longueurs ensuite, je lui ai fait comprendre poliment que mettre 2 heures pour faire une longueur ça le faisait pas et que soit on descendait tout de suite soit il utilisait son appareil quand je ne grimpais pas…

Achète un bon compact ou alors une corde fixe et des bonnes pompes pour pouvoir faire les photos des potes…

L’autre moyen serait de partir à deux cordées, le photographe grimpant uniquement en second…

Appareil compact indispensable.

Moi je le mets dans un vieux sac à pof… nettoyé! :smiley:

Le sac à pof et fixé à la taille par un ficelou et l’appareil relié au même ficelou par un cordon élastique (genre serrage de veste) avec un petit mousqueton. Facile à sortir et à remettre dans le sac à pof, (pas de fermeture) et pas de risque de le perdre puisqu’il est toujours relié au ficelou. En plus le cordon élastique (30/40 cm environ) te permet une bonne liberté de manipulation. Tu peux aussi le relier à la bretelle du sac à dos si tu en a un.

Autre intérêt du sac à pof: la « fourrure » à l’intérieur amortit un peu les chocs.

Je fais ça depuis plusieurs années en GV et je n’ai jamais eu de problème.

Perso j’ai un Pentax Optio W20 étanche, donc même s’il pleut je n’ai pas de souci.

Posté en tant qu’invité par glopglop:

c’est quand même possible d’assurer le second tout en prenant des photos, dans les pas durs ou il n’y a pas trop de mou à prendre, les parties faciles ou tu peux te permettre d’avoir un peu de retard.
c’est sur avec un reflex c’est dur de le tenir d’une main et d’avaler le mou de l’autre.
l’idéal ça reste de grimper en flèche. le 2ième second a tout le temps pendant que le 1er monte. et quand il grimpe il peut prendre un peu d’avance sur le 3ième pour faire des photos (prise en étant sur le coté ou un peu au dessus) c’est généralement les plus belles.
2 cordées dans deux voies c’est bien mais dur de se voir généralement. 2*2 dans la même voie c’est pas mal, ça permet de prendre le type de la seconde cordée (qui est en tête) depuis le haut (faut bien gérer le timing pour que le gus à prendre en photos arrive quand le leader de la 1ère cordée fait les manips de corde, sinon c’est pas glop pour l’assurage)

Laisse tomber le reflex, il y a des compacts tout à fait corrects bien plus adaptés.

Salut je voulais juste savoir de quelle puissance de zoom disposent les compacts étanches qui résistent au chocs…
Car en fait j’aimerais bien un appareil photo avec un bon zoom mais je crois que c’est incompatible avec l’étanchéïté du truc…

Posté en tant qu’invité par Pat92:

Bonjour,
Perso, c’est un compact dans la petite poche de ceinture du sac à dos (dont à peu près tous les sacs sont désormais équipés). Petite astuce, je laisse en permanence la dragonne à l’extérieur de manière à l’enfiler avant d’ouvrir le zip et éviter ainsi toute bévue. Pour le remettre, à l’inverse, je n’enlève la dragonne que lorsque l’appareil est dans son emplacement fermeture éclair fermé. Plus de stress en manipulant des centaines d’euros de technologie au dessus de centaines de mètres de vide…
Bonne grimpe à tous

Posté en tant qu’invité par Jean Charles:

J’ai du faire pendant quelques années des photos en grandes voies pour le boulot avec un reflex, donc j’étais tout le temps en second ce qui limite les belles images… Un appareil photo au fond du sac étant inutile il était tout le temps en bandoulière, le mieux étant juste un élastique de vieux caleçon autour de la taille pour l’empêcher de se balader… mais bon l’appareil photo a pris un bon coup de vieux quand même…Donc le mieux ça reste un compact avec le plus grand angle possible, le zoom on s’en fout on fait pas de la chasse animalière, ou de la F1…

L’idéal c’est de grimper en flèche: un des seconds a souvent les mains libres.

Très agréable d’être le photographe de la cordée!

Les lourdes responsabilités incombent aux autres!

Si j’aime bien les belles photos en action, j’ai appris à séparer les activités:
soit je grimpe et je fais peu de photos, avec un compact et des souvenirs acceptables mais pas géniaux
soit je pars en séance photo, avec des potes consentants et là je trouve que la question du matos se pose moins, tu as le temps de te poser au relais, de sortir l’appareil, de viser, de ranger, de commenter etc…ou de te placer en second pour viser le premier de la cordée qui te suit.
Cela dit je trouve qu’il est facile d’endommager un bel appareil, entre le pof, la poussière, le vent, les inévitables chocs…ce qui valide pour moi le fait de le sortir peu, mais bien…

Un compact dans une house à 5€ de chez Carrefour (la house). C’est mis au beaudrier avec un mouskif simple.

Avec un Reflex, tu n’as guère le choix que d’être en second. Etre à 2 cordées avec le photographe en second de la première cordée permet de prendre les photos du leader de la seconde cordée. Une longe Ropeman réglable est également un plus pour se positioner correctement.

Posté en tant qu’invité par Décalogue:

Si les compacts faisaient plus que de la photo souvenir pour montrer à popol et grand-maman, il y aurait bien longtemps que les photographes pros feraient leurs shoots avec des compacts. Désolé les gars, mais c’est la réalité, pas du snobisme. Bon bien sûr, après il y a des gens qui ont de la merde dans les yeux et qui ne voient pas la différence entre une image piquée et un truc vigneté, entre une photo d’Ansel Adams et une image sous Olga. Les mêmes qui avant l’auto focus n’étaient pas capable de faire une mise au point et encore aujourd’hui de cadrer une scène, parce qu’ils n’ont pas l’oeil.
La différence entre un compact de merde et un objectif pro est la même qu’entre le vuarde vulca de Décathlon et les Miura, sauf que celui qui commence l’escalade verra seulement comme différence que les miura font mal aux pieds (que le réflex avec une optique pro pèse lourd) …

Sensibilité à la poussière ou à l’humidité ? La seule sensibilité d’un réflex pro, c’est au prix : pour le reste , ils sont tropicalisés et tu peux barrouder sans problème, même dans les pires conditions. Il faut seulement oser - pour le prix de l’éventuelle casse, dis-toi que si ça ne te gêne pas de faire rouler ta bagnole à 10 000 euros toute neuve dans des chemons défoncées pour arriver au pied des voies, cela ne devrait pas plus te gêner d’y emporter un appareil pro à 5 000 euros puisque une bagnole c’est de toute façon plus utile dans la vie qu’un appareil photo … Mets éventuellement du gaffer pour protéger des chocs et (impératif si numérique) ne change pas l’optique dans un coin venté.

Après, grimper ou photographier, faut choisir. Mais cela, quelle que soit la qualité de ton appareil. Idem si tu veux faire une vidéo.

Si tu veux faire des photos (et pas des souvenirs de kéké avec un type en second vu de dessus ou les fesses du premier de cordée avec gros plan sur les semelles au dessus du troisième point avec le ciel en ligne de mire) : 2 cordées (une qui grimpe pour se faire shooter et une qui grimpe pour les photographier) ou, mieux, une cordée qui grimpe et toi en stat ou en rappel dans des voies d’à côté, pour faire des shoots en contre plongée depuis le côté.

Chao !

Oui oui, d’accord, on fait des photos de crasse, ok
Mais simplement, entre la grimpe et la photo, on a choisi (10% de photo, 90% de grimpe).

Et de toute maniere, on ne sait pas composer le cliché, on n’a pas la patience d’attendre la bonne lumiere, on met nos doigts sur l’objectif, les grimpeurs sont moches, les belles filles sont à la plage du lac de Ste Croix et n’en bougent pas …

Pour ma part, par ces temps de disette annoncée, de décroissance obligée, je préconise de revenir aux sources de la photo par l’emploi d’un appareil à sténopée, que vous aurez d’ailleurs fabriqué avec vos petits doigts avec une boite d’allumette et un trou !

L’avenir de la photo, c’est le trou !
Avec un beau trou, vous aurez une belle photo !
Et vous ne craindrez pas de le casser, car il vous faudra moins d’une demi-heure pour en refabriquer un autre.

Tous les details : http://www.galerie-photo.com/stenope.html

Je vous concède que les résultats ne vous enthousiasmeront guere, mais comme c’est vous qui l’aurez fait, vous en serez fier !! :smiley:

Je grimpe avec un reflex, et je fais souvent l’effort de l’emmener dans les voies dures. C’est un peu lourd certes, mais pas si génant que ça si c’est la seule surcharge et qu’on s’organise un peu.

Je le mets dans un étui Lowepro TLZ Mini en bandoulière et je le cale dans le dos avec un mousquif au niveau de la ceinture pour ne pas qu’il ballote quand je grimpe et qu’il ne gène pas la prise des dégaines et autres coinceurs quand je suis au taquet dans le crux. Je clippe la sangle de l’appareil dans une sangle de torse avec un mousquif pour que l’engin soit toujours attaché à moi dès que je le sors.

Ca implique une grimpe sans sac à dos, sinon ça devient vite ingérable. Bref, faut charger le 2nd avec tout le matos logistique : bouffe, eau, cafetière, fringues…

J’ai aussi un compact pour les jours où j’ai la flemme mais je suis tellement déçu du résultat à chaque fois, que je reviens au reflex. Quand tu as des photos démentes du Verdon, que le calcaire est blanc cramé et que la limite falaise/ciel est ourlée d’une énorme aberration chromatique, c’est un peu dommage je trouve.

Bon, merci à tous pour vos réponses. Je vois au moins que certains d’entre vous se sont aussi posé ce genre d’interrogation.
Même s’il est certain qu’on peut difficilement réaliser de superbes photos lors de la phase de grimpe (notamment à cause du placement), on a très souvent de bonnes opportunités lors des phases d’approche ou en sortie de voie. Et là, un bon appareil peut devenir interessant…

Je retiens certains trucs et astuces, et je pense que je ferai un petit test avec un sac à dos et l’appareil. Si je trouve un truc génial, je vous dis !

En résumé, si tu veux des photos « parfaites », tu ne grimpes pas, tu amènes le super matos par le haut, et tu descend sur cordes fixes pour te placer où il faut, à côté de la voie. Et tu feras des photos tout aussi belles sans venir mépriser les C2Cistes qui ont d’autres options que toi.

Si tu grimpes en même temps, tu achètes une pochette rembourrée pour avoir ton appareil à proximité, un compact de qualité, et tu penses tes relais de manière à pouvoir te placer un petit peu, décentré de qq m par rapport à ton second. Et parce que tu es « dedans », tu feras parfois des photos tout aussi belles que certains qui se prennent pour des photographes parce qu’ils ont qq 1000ers d’euros de matériels.